Pourquoi j’ai signé la « lettre des généraux »

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La « lettre des généraux », lettre ouverte de plusieurs milliers d’officiers, de sous-officiers et d’hommes du rang retraitésa fait beaucoup réagir. Elle n’a guère surpris la majorité des Français, de plus en plus conscients de la situation de déliquescence accélérée de notre pays et de la montée des périls migratoires et islamistes.

Elle a, en revanche, stupéfié un gouvernement qui n’imaginait pas un seul instant qu’autant de militaires puissent collectivement le critiquer si sévèrement.

Ses ministres ont aussitôt déployé un festival de délires, surtout après le soutien affiché par Marine Le Pen à la lettre ouverte des militaires : l’un parlant de « putschistes », l’autre « d’appel à l’insurrection », de « bruits de bottes », jusqu’au Premier ministre Jean Castex dénonçant « une initiative qui n’exclut pas de se retourner contre l’État ».

Les lunettes de M. Castex devaient être encore bien embuées des fumerolles de sa rage puisque évidemment il serait bien en peine de citer le moindre mot appelant, dans ce texte, à se « retourner contre l’État » alors que le texte ne fait qu’alerter sur les périls.

Au contraire, les signataires déclarent vouloir soutenir les politiques qui auront le courage de s’opposer au déclin de la France.

La palme de l’outrance revient au ministre des Armées Florence Parly. Voilà une technocrate socialiste, énarque, nommée ministre des Armées en 2017 alors qu’elle était secrétaire d’État au Budget sous Lionel Jospin, qui a travaillé à la direction financière d’Air France, fut directrice déléguée de la SNCF… en clair, un ministre qui ne connaît strictement rien de son ministère.

Et elle l’a encore prouvé jusqu’au ridicule en menaçant de punir les signataires de cette « tribune irresponsable […] uniquement signée par des militaires à la retraite » (tweet du 25 avril), évoquant leur « devoir de réserve » sur LCI, le 26 avril.

Or, si Mme Parly avait eu un tant soit peu de culture militaire, elle aurait su qu’un militaire à la retraite est « radié des contrôles » et n’est plus d’aucune manière soumis au devoir de réserve ni aux autres restrictions de liberté d’expression inhérents au statut général des militaires.

Elle se serait épargné ce ridicule. Consciente de sa gaffe, elle se corrige plus tard, déclarant rechercher les militaires d’active signataires potentiels, pour les punir. Elle en a trouvé… 18, sur plus de 16.000 signataires à ce jour. Pitoyable.

Cette hystérie, cet acharnement, cette volonté de travestir les propos de la lettre ouverte, d’en caricaturer ses auteurs, ces réactions fébriles jusqu’à commettre des fautes grossières sont, en réalité, le révélateur d’un gouvernement acculé. L’échec migratoire et sécuritaire de Macron est colossal, grave et, surtout, désormais indéniable. Il est le prélude à une inéluctable et très sévère sanction électorale à venir qui terrorise Macron et ses ministres.

Après près de trente ans passés sous l’uniforme au service de la France, je n’avais nul besoin d’une lettre ouverte pour connaître l’état calamiteux de mon pays : je me suis engagé dès mon départ en retraite, il y a huit ans, dans le combat politique en prenant la responsabilité d’une fédération RN, que j’ai toujours l’honneur de conduire.

Mais devant les réactions hystériques de nos gouvernants, j’ai signé la « lettre des généraux » avec le plus grand plaisir.

Olivier Monteil, dans Boulevard Voltaire

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