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Le débat annoncé sur CNews entre Éric Zemmour et Manuel Valls était l’affiche incontournable de la semaine. Une affiche particulièrement alléchante : car je suis de ceux qui considèrent Manuel Valls comme un débatteur de haut niveau, coriace, roué, doté d’une forte personnalité. Un débatteur qui jouait gros ce soir : de retour d’Espagne, Valls voulait absolument se repositionner dans le paysage politique français, en présentant une posture républicaine et française ferme et déterminée.
Les quarante premières minutes m’ont donné raison : sur les questions qui touchaient à l’histoire de France, à la controverse de Gaulle/Pétain, ou encore au choc de civilisation, l’ex-Premier ministre a résisté à l’éloquence et à l’érudition légendaire de notre favori. Une résistance surtout due à son caractère combatif, et à sa maîtrise de la technique du débat.
Puis, est arrivée la minute de vérité, celle qui permit à Zemmour de porter un coup décisif. Le “torero” a été mis à mort, avec quatre banderilles plantées par Zemmour dans le dernier tiers du débat.
La première visait au millimètre les atermoiements politico-identitaires de Valls, ces dernières années en particulier : alors que Valls roucoulait la larme à l’œil son amour pour la France, Zemmour lui rétorquait qu’il oubliait bien vite son retour aux sources raté, à Barcelone, les évocations des souvenirs de son enfance dont il a usé et abusé en vain pour amadouer les électeurs catalans qui n’y ont pas cru une seule seconde. Sonné, le matador s’est mué en un clin d’œil en Calimero, rejeté par les Français, aux prises à des difficultés familiales, qui aurait juste voulu se retrouver en se retirant de l’autre coté des Pyrénées. Mais comment paraître sincère, quand son carriérisme est mis à nu si crûment, si brutalement ?
La deuxième banderille fut portée sur le coté gauche de Valls : il a contribué, avec l’ensemble de ses collègues socialistes, à l’invasion migratoire et à l’islamisation de la France, aux attaques contre l’identité nationale, et ce depuis les années quatre-vingt. Sa réplique embrouillée n’a même pas semblé le convaincre lui même… Valls, tout affairé à sa carrière politique, a bien suivi sans jamais broncher ses chefs Mitterrand et Hollande dans ce “théâtre de l’antiracisme”, comme disait Jospin….
La troisième banderille fut celle qui rappela son action en tant que Premier ministre : Valls a favorisé la régularisation de sans-papiers comme personne auparavant, avec sa fameuse “circulaire Valls”. Celui qui veut désormais se faire passer pour la réplique moderne de Clemenceau, un chantre absolu des valeurs républicaines, fut celui qui a le plus contribué à la montée de l’islamisme en France.
La dernière banderille fut sans doute la plus cruelle, elle acheva définitivement le “torero” catalan. Alors que Valls contestait la notion de “Grand Remplacement“, alors qu’il minorait l’immigration en s’embrouillant dans une logorrhée de chiffres, Zemmour lui rappela sa fameuse saillie devenue légendaire sur YouTube : “Fais venir des white, des blancos, c’est mieux pour l’image de la ville”, avait-il ordonné à un collaborateur, un jour qu’il serrait des mains très basanées dans les rues d’Évry… Et là, Valls au supplice, blême, liquéfié, n’a pu bredouiller autre chose que l’antienne usée jusqu’à la corde, comme quoi “il est plus facile à un journaliste de critiquer qu’à un dirigeant de diriger”… Sans pouvoir bien sûr répliquer sur la vraie question : l’immigration envahit les rues de nos villes, de la sienne en particulier, et cela ne lui a pas échappé, même s’il s’en défend en public.
Carriérisme, ambition, opportunisme, double discours, tartuferie, tous les travers de Valls ont crevé l’écran, aussi voyants que des verrues purulentes au milieu du visage… Valls a quitté la scène anéanti, pulvérisé, KO debout. Pas sûr qu’il revienne se frotter à Zemmour une prochaine fois sur le plateau de “Face à l’Info”…
Olivier Piacentini (source R. L.)