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++ WEBTUBE : Éric Dupond-Moretti sauve son maroquin. Relaxé, il reste le ministre de la Justice de ce pays. Ceux qui croyaient à sa condamnation resteront sur ce goût de banane, façon beaujolais nouveau. Une surprise ? Pas pour BV. Dans son article du 14 novembre dernier « Pourquoi Éric Dupond-Moretti n’a pas grand-chose à craindre de la CJR », Sabine de Villeroché écrivait : « Gageons que, fidèle à sa légendaire clémence, cette institution d’exception qui n’a été conçue que pour des hommes d’exception (elle est la seule habilitée à juger des Premiers ministres, ministres ou secrétaires d’État pour des crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions) saura faire preuve d’humanité. » Extra-lucide au sens propre, notre consœur expliquait à quel point la cour cachait une machine molle et inutile. Inutile mais coûteuse. La suite ci-dessous :
Laxiste pour les banlieues et les écolos violents
Car le Sénat a établi les comptes. « En 2024, la dotation demandée [par la CJR, NDLR] s’élève à 984.000 euros », comme en 2023, écrit le rapporteur. Le salaire annuel de cinquante smicards. Il est vrai que les loyers des locaux de la CJR, rue Constantine, dans le très chic septième arrondissement, pèsent à eux seuls près de 500.000 euros par an (497.000 euros). La relaxe de Dupond-Moretti pèse donc sur le contribuable. Et pose en elle-même de plus en plus question. En quelques jours, les Français auront assisté à une incroyable omerta qui dure encore sur les noms et les prénoms des « jeunes » de Romans-sur-Isère soupçonnés d’avoir participé à l’équipée meurtrière de Crépol. L’enquête est longue, compliquée, nous dit-on officiellement. C’est le temps de la justice, de la décence, etc.
À ce sujet — Pourquoi Éric Dupond-Moretti n’a pas grand-chose à craindre de la CJR
Même ambiance très très compréhensive à Niort, où le procès des manifestants anti-bassines liés à l’ultra-gauche violente, qui s’étaient illustrés le 25 mars dernier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), tire à sa fin. Pas encore de verdict mais un réquisitoire, lui aussi tout câlin. Plutôt goût de fraise. Le parquet ne requiert… aucune peine de prison ferme : seulement six à douze mois de prison avec sursis, selon le quotidien local La Nouvelle République du 28 novembre. Neuf prévenus sont concernés : la décision est mise en délibéré au 17 janvier. « Le procureur Julien Wattebled a demandé au tribunal de “trouver un équilibre entre la liberté d’expression et le maintien de la cohésion sociale”, tout en décrivant un département où “la peur règne depuis trop longtemps” », explique le journal. Contre Julien Le Guet, considéré comme « au cœur de l’organisation », il est requis douze mois de prison avec sursis, 2.100 euros d’amende et une interdiction d’approcher les réserves de Sainte-Soline et Mauzé-le-Mignon. La prochaine fois, Julien, on te grondera très fort ! Le fameux Le Guet et ses amis hurlent, bien sûr, au procès politique.
Redoutable contre l’ultra-droite
Rappel des faits. Dans son rapport écrit juste après la manifestation anti-bassines, la préfète des Deux-Sèvres faisait état de 47 gendarmes blessés, dont deux en urgence absolue lors de leur prise en charge. Les gendarmes avaient contrôlé 7.000 manifestants : un sur dix était référencé dans la documentation judiciaire ! 130 étaient mentionnés au fichier des personnes recherchées et 76 étaient tout simplement… fichés S ! Les forces de l’ordre avaient noté scrupuleusement les armes employées : pierres, boules de pétanque, cocktails Molotov, cocktails incendiaires, sans doute cocktail à l’acide. Quatre véhicules de gendarmerie avaient été détruits par le feu. Des Bisounours. Darmanin qui souhaitait dissoudre Les Soulèvements de la Terre, l’organisateur des festivités, s’est fait… bananer par le Conseil d’État, début novembre. Décidément…
Alors, laxiste, la justice ? Pas du tout, voyons ! Au tribunal de Valence comparaissent les jeunes dits d’ultra-droite venus manifester à Romans après le meurtre de Thomas, le samedi 25 novembre (manifestation non autorisée mais qui n’a pas fait de blessés, rappelons-le, sauf le jeune manifestant venu de leurs rangs et passé à tabac par les « jeunes » Drômois). Interpellés sur place, jugés en comparution immédiate, ils sont six à écoper de six à dix mois de prison ferme, assortis d’interdictions de séjourner dans la Drôme et de détenir une arme pendant cinq ans. Motif : « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » ou de « dégradations ». Ils peuvent faire appel, mais Darmanin et Dupond-Moretti l’ont dit : ils ne feront pas de cadeaux. L’ordre doit régner, on vous dit. Celui des banlieues et de l’ultra-gauche violente. Comme un parfum de politique très prononcé.
Marc Baudriller, Boulevard Voltaire