> En Iran, le hidjab est un outil d’assujettissement, mais pas en France ! Pourquoi ?

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Articles     : Sept 2023Aout 2023Juillet 2023Juin 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

« La République islamique est une pieuvre et le voile obligatoire un de ses tentacules qu’il faut à tout prix couper pour la détruire. »

Le Point publie l’interview de Narges Mohammidi, vice-présidente du Centre pour la défense des droits humains, incarcérée depuis novembre 2021 à la prison d’Evin à Téhéran, où elle purge une peine de 16 ans d’emprisonnement…

Le magazine lui a transmis des questions écrites, laquelle a réussi à faire sortir ses réponses.

Son combat a valu à cette ingénieur de 51 ans de passer l’essentiel de ces vingt dernières années en prison, laissant son mari élever, seul, ses deux enfants en exil en France.

« Comment définissez-vous le mouvement Femme, vie, liberté ?

Il fait suite à l’émergence au cours des dernières décennies de mouvements sociaux dans les domaines des femmes, des enseignants, des ouvriers et des droits de l’homme, avec l’idée principale de sortir d’un système religieux despotique pour accéder à la liberté, à l’égalité et à la démocratie. Il s’agit d’un mouvement qui cherche à changer l’organisation politique, économique, sociale et culturelle en Iran de sorte à créer de profondes transformations sur la base des fondements de la vie et de l’humain. C’est donc à mon sens une révolution « fondamentale de la vie ».

« Estimez-vous que ce mouvement a échoué ?

Au contraire, je pense que ce mouvement a franchi au cours de l’année écoulée des paliers importants en popularisant l’idée de l’abandon d’un système despotique pour un système démocratique. Il jouera à coup sûr un rôle important dans le choix du pouvoir à l’avenir en Iran et dans son évolution. La vérité est que la colère de la population ne s’est pas apaisée. Et si le mouvement n’a plus la possibilité de mobiliser les manifestants et de lancer des marches à grande échelle, il reste néanmoins en vie grâce à des actions individuelles et collectives créatives, que ce soit dans l’espace public ou virtuel, comme le refus des femmes de porter le voile obligatoire en pleine rue. »

https://ripostelaique.com/iran-psychiatrisation-des-femmes-hostiles-au-voile.html

« Quel est le sens de ce refus ?

Le hidjab obligatoire demeure l’outil de domination, d’oppression et d’assujettissement de toute la société. De la même manière qu’il a permis de façonner et de renforcer la structure de la théocratie iranienne, il est la démonstration limpide de la privation de la volonté populaire et de la soumission de la société. Par conséquent, dans la stratégie de sortie d’une théocratie despotique, la lutte contre le voile obligatoire n’est pas seulement une affaire de femmes et de féministes, mais joue aussi un rôle important dans le combat du peuple pour le changement de pouvoir. »

« Vous avez dénoncé en début d’année des cas d’agressions, y compris sexuelles, contre des manifestantes emprisonnées. Avez-vous été témoin de telles pratiques ?

J’ai vu des visages boursouflés, des corps tuméfiés, des mentons et des côtes cassées. J’ai également été plusieurs fois témoin de cas de harcèlement et d’agressions sexuelles contre ces femmes. Ces pratiques ont augmenté au cours de l’année écoulée et se sont déroulées aussi bien dans les centres de détention que dans les véhicules du gouvernement. »

« Ce mouvement ne souffre-t-il pas d’une absence de leaders ? En êtes-vous un ?

Fondamentalement, je considère la volonté populaire, la conscience et le courage des contestataires comme autant d’éléments déterminant les changements fondamentaux de la société pour atteindre l’idéal de liberté, d’égalité et de démocratie. Pour ce faire, je crois en la stratégie visant à créer et à renforcer la société civile pour garantir le respect des droits de l’homme en tant qu’élément vital et fondamental de la démocratie. (…) La société iranienne est une société dynamique qui a mené une lutte acharnée pour mettre sur pied des institutions civiles venant du peuple. Elle est en perpétuelle évolution. Dans cette lutte, elle a connu des hauts et des bas, et a vu émerger des personnalités et des figures reconnues, fortes et fiables, capables de coopérer avec le peuple et de lutter contre le pouvoir. Ces figures peuvent représenter le consensus, le mouvement et le progrès. J’espère pour ma part que la communauté internationale, les organisations des droits de l’homme et les médias du monde entier aideront le peuple iranien à instaurer la démocratie en soutenant ces personnalités et ces institutions civiles indépendantes, car elles peuvent jouer un rôle très important dans le contrôle des violations des droits de l’homme ainsi que dans la transition pacifique du pouvoir. Ces personnalités ont besoin d’un soutien international. »

« Est-il encore possible de batailler pour le futur de l’Iran depuis la prison ?

La prison est le noyau dur de la résistance de la société iranienne et notre combat à l’intérieur de celle-ci est un message clair au pouvoir despotique selon lequel la prison n’entravera pas notre mouvement de vie, de résistance et de lutte contre le pouvoir. (…) Voilà pourquoi il est de la responsabilité des défenseurs de la liberté, des militants des droits de l’homme et de tous ceux qui luttent dans le monde pour la paix, la solidarité, l’amour et l’espoir de ne pas oublier les prisonniers politiques et de lutter pour leur liberté. »

« Que peuvent penser l’époux et les fils de Narges Mohammidi, réfugiés dans un pays où les femmes voilées sont de plus en plus nombreuses et âprement défendues par une multitude de pseudo-féministes et nombre d’élus ?

Honte à ces célébrités qui se coupèrent quelques mèches de cheveux en « solidarité » avec les Iraniennes opprimées et emprisonnées !

Honte soit faite à toutes ces politocardes et politocards qui se targuent de protéger la cause des femmes en défendant le hidjab, le burkini et l’abaya, au nom de l’anti-racisme et de l’islamophobie !

Honte aux journalistes qui jamais ne les confrontent à leurs mensonges ignominieux et contradictions scandaleuses ! »

Daphné Rigobert, Riposte Laïque

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