Profil des émeutiers : Gérald Darmanin va-t-il présenter ses excuses ?

Spread the love

Articles     : Sept 2023Aout 2023Juillet 2023Juin 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

++ WEBTUBE : Comme d’habitude nos hommes politiques travestissent la réalité. Ils ne répondent pas directement aux questions qu’on leur pose. Une fois que les chiffres démentent leurs propos, il n’y a plus de commentaires et surtout aucun journaliste ne vient leur demander des comptes. Politiques et journalistes du système “main dans la main”.

L’article de Boulevard Voltaire :

Jacqueline Eustache-Brinio (sénatrice LR du Val-d’Oise) devrait exiger des excuses de Gérald Darmanin.

Souvenez-vous, c’était le 5 juillet dernier, lors de l’audition du ministre de l’Intérieur au Sénat. L’Obs avait relayé sur son site la séquence sous le titre « Une sénatrice LR tient des propos controversés » (sic) :

« Vous allez me dire la plupart des gens qui ont été arrêtés sont français, d’accord, mais ça ne veut plus rien dire aujourd’hui, ils sont comment français ? Moi, ça m’interroge. Je voudrais savoir quand même si, un jour, afin que nous puissions y travailler, nous allons pouvoir connaître quels sont ces enfants issus de l’immigration pour lesquels probablement des choses ont été ratées, puisqu’ils ne se considèrent pas comme français. Puisqu’ils ont une haine de la France que, malheureusement, moi qui suis élue depuis quelques années, je n’ai jamais ressentie comme je la ressens aujourd’hui ? » Jacqueline Eustache-Brinio, les yeux dans les yeux de Gérald Darmanin, enfonce le clou : « Pourquoi ne pas avoir, un jour, l’honnêteté de nous dire que la plupart des jeunes qui ont commis des exactions depuis quatre jours sont issus de l’immigration ? C’est une réalité, c’est factuel. Et être dans le déni ne nous permet pas d’avancer. »

Gérald Darmanin écarte sa question du revers de la main, sûr de lui, légèrement condescendant, il ne lui dit pas « Calmez vous, Madame, ça va bien se passer », mais l’idée y est. Il précise qu’il attend un rapport sur la sociologie des émeutiers, mais répond comme s’il savait déjà : « J’ai regardé et faites-le dans vos commissariats et brigades de gendarmerie. Qui sont ces gens ? Oui, il y a des gens qui, apparemment, pourraient être issus de l’immigration. Mais il y a aussi beaucoup de Kevin et de Matteo, si je puis me permettre. L’explication seulement identitaire me paraît très erronée. »

Pas de bol ! Le rapport sur la sociologie des émeutiers attendu par le ministre de l’Intérieur est tombé (le 25 août) : L’IGA et l’iGJ ont publié « les profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode des violences urbaines », un panel de 385 condamnations y est étudié. Et pas de bol encore, cette étude lave l’honneur de Jacqueline Eustache-Brinio, lui donnant entièrement raison.

Avant d’aller au cœur du sujet, citons au passage une information intéressante qui invalide toutes les circonstances atténuantes laborieusement développées par LFI durant ces émeutes : moins de 8 % des auteurs invoquent Nahel comme motif de leur saccage. Dit autrement, 92 % des émeutiers s’en moquent comme d’une guigne. Oumar N., mis en examen pour le viol barbare de Cherbourg, pourrait en constituer l’éclatante illustration : après la mort de Nahel, il a mis le feu avec ses amis à une poubelle remplie de feux d’artifice au pied d’un sapin, tout près d’un bâtiment. Au vu de sa capacité d’empathie pour son prochain, il est peu probable que la fin tragique du jeune homme de Nanterre l’ait beaucoup ému…

Mais surtout, si plus des trois quarts sont de nationalité française et trois quarts sont nés en France, « selon la préfecture de police pour sa zone de compétence, une grande majorité des émeutiers interpellés […] sont originaires de l’immigration (2e ou 3e génération), principalement du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne ».

« Beaucoup de Kevin et Matteo », disait Gérald Darmanin… D’où sort-il ces prénoms ? Où les a-t-il croisés ? Une hypothèse, formulée par certains, est plausible : lors de l’hommage à Dorian Damelincourt, jeune pompier tombé au feu lors d’une intervention sur un incendie de parking au moment des émeutes, le ministre de l’Intérieur a cité « ses camarades et ses frères » : « Vous Hugo, vous Matteo, vous Kevin, Valentin, Florian, Morgan, Nils, Tim, Alexis, Alexiane… » La cérémonie d’hommage avait lieu le lendemain de son audition. Avant de partir au Sénat, avait-il préparé ou lu cette allocution ? Ces prénoms sont-ils, par voie de conséquence, les premiers qui lui sont venus à l’esprit ? Et si c’est une coïncidence, elle est éloquente. Oui, il y avait des Matteo et des Kevin pendant les émeutes… mais du côté des pompiers.

Pour le collègue de Jacqueline Eustache-Brinio, Xavier Iacovelli (sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine), interrogé par BFM TV le 3 août sur le sujet, le fait que la majorité des émeutiers soient français montre bien que « ce n’est pas une question d’immigration ». C’est tout le contraire, bien sûr : si la plupart des émeutiers étaient étrangers, on pourrait se rassurer, dire qu’ils n’ont pas eu le temps d’adopter nos mœurs, de se sentir chez eux ; bref, de s’assimiler. Puis on pourrait (essayer de) les expulser en cas de condamnation.

C’est au contraire une grave et inquiétante question d’immigration, profonde, enkystée et même surinfectée, car elle s’inscrit dans le temps long. Les papiers d’identité français que l’on jette pudiquement sur elle pour se rassurer et surtout ne pas la voir ne sont d’aucune aide… sinon pour tenir lieu de manteau de Noé.

Gabrielle Cluzel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *