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En un an et demi, ce ne sont pas moins de 110.000 migrants qui ont mis pied à terre à New York. Le cosmopolitisme est l’essence même de cette ville : son right to shelter (ou droit à l’asile) contraint la ville à loger et nourrir quiconque franchit ses frontières, quel que soit son statut, depuis les années 1970. Pourtant, cette habitude ancienne semble désormais buter sur la mosaïque culturelle. « La crise migratoire va détruire New York », s’alarmait ainsi Eric Adams, le maire de New York, le 7 septembre dernier.
Des chiffres éloquents
Avec l’American dream, faire un pas sur le sol américain suffit à amorcer une vie meilleure. Mais les ressources des États américains, même démocrates, ne suffisent pas à concrétiser tant de rêves. En 2023, selon le maire de New York, ce n’est pas moins d’1,45 milliard de dollars qui a été consacré à cet accueil, soit 4 % du budget de la ville qui abrite 8,5 millions d’âmes. Sur trois ans, ce serait un total de 12 milliards de dollars que la ville dépenserait pour faire face à cette crise migratoire. La ville de New York, si grande soit-elle, ne peut assumer une telle dépense sans conséquences. Les migrants économiques sont essentiellement des demandeurs d’asile d’Amérique latine franchissant la frontière mexicaine bien plus aisément depuis le début du mandat du démocrate Joe Biden. Récemment se sont joints à ces cortèges des réfugiés du Sénégal, de la Mauritanie ou des pays voisins. Ils ont, pour beaucoup, été renvoyés vers les États démocrates par des gouverneurs républicains qui leur affrètent bus et avions.
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Le maire de l’aile droite du Parti démocrate
Eric Adams n’est pas le prototype de l’élu de droite conservateur… Il incarne l’histoire migratoire de la ville. Abandonnant le Parti républicain en 2001, cet Afro-Américain est devenu démocrate. Ancien policier, il fonde une association de défense de la communauté afro-américaine contre les violences racistes systémiques, plaidant pour une meilleure interaction entre cette communauté et le service de la police de la ville de New York : « 100 Blacks in law enforcement who care » (« 100 Noirs dans les forces de l’ordre qui s’en soucient »). Le 29 août 2023, il a donné publiquement aux imams de New York l’autorisation de lancer leur appel à la prière les vendredis midi et durant le ramadan du haut des quelque deux cent soixante quinze minarets qui émaillent la mégapole, sans demande préalable.
Pourtant, c’est ce dont l’a accusé la « Coalition for the homeless » (Coalition pour les sans-abri), suite à son appel à l’aide, face au flux tendu et incontrôlable d’arrivées clandestines : « Ce discours dangereux est quelque chose qu’on attendrait de la part d’un homme politique d’extrême droite », a lancé l’organisme. Le réalisme est d’extrême droite… Réaliser que la ville accueille au-delà de ses ressources est aussi d’extrême droite. Mais voilà, le souci premier du maire ex-policier, c’est la sécurité. La ville n’a plus suffisamment de place pour accueillir les migrants : ils dorment sur des cartons et forment des files d’attente interminables devant les hôtels susceptibles de les recevoir. Factuel, Eric Adams déclare que les rues de New York ne peuvent plus recevoir davantage de demandeurs d’asile, que les caisses de la ville ne pourront plus assumer longtemps leur subsistance, que cette crise doit être endiguée au risque de tout emporter sur son passage. De quoi courroucer tout rouge tous les adeptes de démagogie hors-sol.
Raphaelle Claisse, Boulevard Voltaire