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Manuel Valls, souvenez vous. C’est notre ancien Premier ministre, ayant quitté la France en claquant la porte, et qui avait cru pouvoir se refaire une santé politique en Espagne. Vous connaissez la suite, un fiasco. De retour en France, il tente désespérément d’exister en rêvant d’un retour en politique, comme beaucoup d’autres politiciens mis sur la touche prématurément, incapables de se résigner à vivre loin du pouvoir.
Dans une tribune du Figaro, Manuel Valls s’en prend au discours de Nicolas Sarkozy, lequel souhaite une sortie du conflit en décrétant la neutralité de l’Ukraine, qui n’a pas vocation à intégrer l’Otan ou l’UE, et en statuant sur le sort de la Crimée par voie référendaire.
En dénonçant la sage position de Nicolas Sarkozy, Valls reprend le récent discours de Jospin, en bon petit soldat de l’Otan.
https://ripostelaique.com/se-comportant-en-agent-americain-jospin-agresse-sarkozy-sur-lukraine.html
Ce qui est frappant dans les propos de Manuel Valls, c’est la pauvreté de ses arguments, rabâchant une fois de plus le narratif otanien avec la mauvaise foi la plus renversante. C’est très simple : toutes les causes réelles qui ont poussé Poutine à lancer son offensive sont évacuées, ne subsistant que les mensonges et les faux procès à l’encontre du Tsar.
Qu’un ex-Premier ministre ose étaler autant de contre-vérités en prétendant éclairer le lecteur laisse pantois.
Ou bien Valls ment sciemment en véhiculant le discours otanien, ou bien il ne connait rien au dossier ukrainien. Dans les deux cas, il n’est pas crédible. Il est vrai que contredire Washington n’est pas très porteur quand on aspire à un retour aux affaires. Sa tribune n’est qu’un tissu de niaiseries sans intérêt et un monument d’hypocrisie.
– Pas un mot sur l’élargissement de l’Otan, passée de 16 membres en 1990 à 31 aujourd’hui, alors que le Pacte de Varsovie a été dissous dès 1991. Qui menace qui ?
– Pas un mot sur le deal entre Gorbatchev et les États-Unis : “oui à la réunification allemande, à condition qu’il n’y ait pas d’élargissement de l’Otan à l’Est”
– Pas un mot sur le coup d’État de la CIA en 2014, pour renverser le gouvernement prorusse en place à Kiev
– Pas un mot sur le non-respect des accords de Minsk de 2015, qui prévoyaient l’autonomie du Donbass
– Pas un mot sur la guerre du Donbass, qui a fait 14 000 morts en huit ans et qui a martyrisé les populations russophones des républiques séparatistes
– Pas un mot sur les crimes de guerre de Kiev durant huit ans, pourtant dénoncés par Amnesty International, par Human Right Watch, par la Croix Rouge et par l’ONU
– Pas un mot sur l’odieuse agression de l’Otan contre Belgrade en 1999 et le dépeçage de la Serbie en l’amputant du Kosovo en 2008
– Pas un mot sur les mensonges d’État des Occidentaux pour déclencher leurs guerres injustes (armes de destruction massive imaginaires en Irak, faux génocide au Kosovo, etc.)
– Pas un mot sur la présence d’unités nazies dans l’armée ukrainienne, alors que Kiev assume pleinement cette réalité
– Pas un mot sur le régime mafieux et corrompu de Zelensky, qui détourne une partie des aides occidentales et revend les armes de l’Otan, qu’on retrouve sur le darknet
– Pas un mot sur les innombrables demandes de Poutine, réclamant des garanties de sécurité pour l’Europe, toutes rejetées avec mépris par Washington
– Pas un mot sur l’offensive contre le Donbass, que Kiev avait programmée pour mars 2022, avec une armée équipée, formée et conseillée par l’Otan
– Pas un mot sur l’appel au secours des populations du Donbass, réclamant d’urgence la protection de la Russie
– Pas un mot sur la mise au ban de l’humanité des athlètes russes, des artistes russes, de la culture et de la science russes, qui nous ont tant apporté.
Cet acharnement contre le peuple russe fait des Occidentaux des barbares, au même rang que les talibans dynamitant les Bouddhas géants de Bâmiyân ou les jihadistes détruisant les vestiges de Palmyre. Une infamie impardonnable qui montre combien les Américains, mais aussi leurs valets, ont la haine des Russes.
Comment être crédible en évacuant toutes les causes réelles de cette guerre et en faisant de Poutine l’unique agresseur ? Voilà tout ce que Manuel Valls a mis sous le tapis, en prétendant “éclairer l’opinion”. C’est cela le discours otanien, c’est cela la morale occidentale, qui prétend défendre la démocratie après avoir fomenté un coup d’État pour placer un régime antirusse à Kiev.
La neutralité de l’Ukraine est la condition essentielle pour assurer la paix en Europe. Poutine ne veut pas de missiles à ses frontières, tout comme John Kennedy ne voulait pas de fusées russes à Cuba en 1962. Est-ce si difficile à comprendre ?
Chacun sait que les Américains ont toujours menti et que si l’Ukraine intègre l’Otan, des armes nucléaires américaines y seront aussitôt stationnées, parce que l’Amérique a la haine des Russes et n’a jamais accepté la fin de la guerre froide.
Non monsieur Valls, Poutine n’a jamais voulu s’emparer de l’Ukraine. Il voulait renverser le régime antirusse mis en place à Kiev par la CIA en 2014. En revanche, il est clair que l’Amérique dominatrice rêve de disloquer la Fédération de Russie pour mieux la spolier de ses immenses richesses. Sinon, comment expliquer que l’Otan s’est élargie de 16 à 31 membres, alors que les Russes ont dissous le Pacte de Varsovie ? Washington n’a jamais voulu de cette Europe de l’Atlantique à l’Oural si chère au général de Gaulle.
En France, tous ceux qui se réfèrent au gaullisme sont des imposteurs. En soutenant l’Ukraine, ils montrent leur vrai visage d’atlantistes intégristes. Ce sont en fait les pires ennemis du gaullisme. Ils ont d’ailleurs saccagé l’héritage des Trente Glorieuses légué par le Général.
L’annexion de la Crimée en 2014, c’est la légitime réponse de Poutine aux Américains, qui ont dépecé la Serbie en 2008, alliée des Russes. Mais à l’époque, Poutine n’avait pas encore reconstruit son armée pour voler au secours de Belgrade.
C’est l’Otan qui a “violé de manière flagrante la souveraineté d’un État indépendant en Europe”, en décrétant l’indépendance du Kosovo de façon unilatérale et au mépris du droit international. Poutine, quant à lui, n’a fait que récupérer la Crimée historiquement russe.
Oui, monsieur Valls, la guerre sème la mort, apporte son lot d’atrocités et de souffrances, avec des conséquences humaines, politiques et économiques dévastatrices. Mais à qui la faute ? Cette guerre était largement évitable :
– si les Occidentaux avaient respecté et appliqué les accords de Minsk, au lieu de persécuter les populations du Donbass
– si Washington avait écouté Poutine, qui réclamait des garanties de sécurité en Europe
Mais l’Otan voulait la guerre, croyant ne faire qu’une bouchée de l’Ours russe en l’asphyxiant économiquement mais en sous-estimant tragiquement la puissance de l’armée russe. Rien ne s’est déroulé comme prévu.
Votre position d’intensifier l’escalade, “en livrant munitions, armes de précision à longue portée et d’avions de combat”, prouve que vous ne savez pas de quoi vous parlez et que vous ignorez totalement le risque d’un embrasement.
Pour en ex-Premier ministre, cela fait léger.
Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi Washington n’envoyait pas ses propres légions en Ukraine ? Vous ne vous êtes jamais interrogé sur la suprématie de l’armée russe en armes nucléaires et surtout en armes hypersoniques ? Poutine a mis vingt ans pour reconstruire son armée tandis que nous détruisions la nôtre. Mais aujourd’hui, les Russes ont vingt ans d’avance sur les Occidentaux.
C’est pour cette raison que Biden sacrifie le peuple ukrainien.
Vous êtes un va-t-en-guerre qui semble ignorer que la France ne tiendrait que trois jours dans une guerre de haute intensité. Avec ses 200 chars Leclerc, ses 200 Rafale (qui ne sont pas tous opérationnels) et ses maigres munitions, notre armée est squelettique après plus de trente années passées à récolter les dividendes de la paix. Notre sort serait réglé encore plus vite qu’en 1940.
Vous semblez ignorer également que la contre-offensive ukrainienne a échoué, malgré le sacrifice de 66 000 soldats morts aux ordres de Biden. Kiev est en train de perdre sa troisième armée et ni les avions, ni les missiles longue portée que vous espérez, ne changeront la donne. Aujourd’hui, ce sont 820 soldats tués au combat et 980 blessés que Kiev a perdus. Faut-il s’obstiner ?
N’avez vous pas compris que Poutine a construit en vingt ans la meilleure armée du monde avec l’industrie de l’armement la plus performante qui soit et surtout avec les meilleurs ingénieurs ? Personne ne peut vaincre les Russes et certainement pas les Américains, qui cumulent les échecs avec leurs essais hypersoniques, l’arme invincible des Russes, capable de d’arriver à mach 10 sur un bunker enterré à 100 m de profondeur ou de couler un porte-avions comme une coquille de noix.
J’ose espérer que vous ne croyez pas à la fable otanienne de la reconquête. En trois mois, les Russes ont avancé dans le secteur de Kharkov, tandis que les Ukrainiens ont “repris” 250 km2 sur les 120 000 km2 gagnés par Moscou. Le gain territorial des Ukrainiens est donc de 0,2% pour 66 000 soldats tués ! Difficile de trouver bilan plus sanglant. Soit 260 morts par kilomètre carré gagné ! Et vous souhaitez continuer ?
Pour conclure, c’est à cause d’irresponsables comme vous que le peuple ukrainien est saigné. Vous prêchez la guerre contre la Russie, confortablement installé chez vous, sans prendre le moindre risque, tout comme Biden et ses valets européens.
Mais qui assumera la responsabilité des 400 ou 500 000 morts ukrainiens, sacrifiés aux seuls intérêts américains et finalement morts pour rien, puisque Poutine ne peut que gagner cette guerre ? Serez vous comptable des centaines de milliers de morts, de veuves et d’orphelins, sacrifiés sur l’autel des délires otaniens ? Non, bien sûr. Tous les leaders occidentaux se laveront les mains de la tragédie ukrainienne provoquée et entretenue par Washington.
En incitant à l’escalade, en entretenant le mythe d’une défaite russe, vous prolongez l’hécatombe et l’agonie de l’Ukraine. Kiev perd 20 000 soldats chaque mois, qui sont tués au combat et on dénombre encore plus de blessés. N’est-ce pas suffisant ? Vous faut-il toujours plus de sang ukrainien par soumission à Washington et aux fous furieux du Pentagone ? Jamais Poutine ne reculera et il est impossible de vaincre la Russie, il serait temps de le reconnaître avant que tout devienne incontrôlable.
Cette guerre, une fois de plus, a été voulue et orchestrée par les Etats-Unis depuis des années. Ils attisent les braises en se gardant bien d’évoquer les véritables causes de la guerre qui remontent à 1990. Une guerre alimentée par des mensonges éhontés, dont les américains sont coutumiers et que les lâches Européens n’osent pas dénoncer.
Mais les Russes qu’on diabolise injustement, savent très bien que ce ne sont pas les mensonges qui font les victoires. Et une fois la paix revenue, les esprits étant calmés, la Russie sera toujours en Europe et saura choisir ses amis.
Jamais de Gaulle n’aurait trahi nos amis russes par soumission à Washington. C’est son petit-fils Pierre de Gaulle qui est dans le vrai, en défendant l’héritage de son grand-père. Mais il est bien seul. Macron et ceux qui partagent sa position sur l’Ukraine, seront dans le camp des perdants.
Quel ratage historique, alors que la France avait un rôle majeur à jouer en oeuvrant pour la paix et en s’opposant à la livraison d’armes qui tuent des Russes, nos alliés de 14-18 et de 1945, qui nous ont délivrés de la barbarie nazie. Combien de victimes, militaires ou civiles, ont fait nos canons Caesar dans le Donbass ?
Et Manuel Valls veut que ça continue ! Je suppose qu’il n’a jamais entendu parler de l’épopée du Normandie-Niémen, quand des pilotes français combattaient l’Allemagne nazie aux côtés des pilotes russes sur des Yak-3.
Mais visiblement, Valls semble ignorer tout ce qui nous lie aux Russes et tout ce que nous leur devons. Et s’il croit que l’Amérique nous veut du bien, il se trompe lourdement. Les Américains n’ont pas d’amis. Ils ont des alliés qu’ils n’hésitent pas à poignarder dans le dos sans aucun état d’âme, comme ils viennent de le faire avec la France, en torpillant notre méga contrat des sous-marins australiens.
Ce coup de poignard méritait une sortie de l’Otan, mais Macron s’est couché misérablement.
Jacques Guillemain, Riposte Laïque