En Afghanistan, des bûchers d’instruments de musique… conformément au Coran !

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Articles     : Juillet 2023Juin 2023Mai 2023Avr. 2023  – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

C’est BFM TV, pas tellement connu pour son islamophobie haineuse, qui se fait l’écho de cette décision politique (et même artistique) au cœur de l’été. En Afghanistan, le ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice a mis le feu, le 29 juillet 2023, dans la province de Herat, à un bûcher composé d’instruments de musique, raflés dans des salles de mariage pour la plupart. « La promotion de la musique entraîne une corruption morale et le fait de jouer de la musique égare les jeunes », a déclaré Aziz al-Rahman al-Muhajir, responsable du ministère dans ladite province. On pourrait trouver cela absurde si on n’avait pas déjà vu les talibans dynamiter les Bouddhas de Bâmiyân lors de leur première prise de pouvoir (puisqu’il est interdit, dans l’islam, de représenter les visages).

Beaucoup de commentateurs ne vont pas manquer de dire que cela n’a rien à voir avec l’islam. De la même façon que l’URSS, le Cambodge, la Corée du Nord ou Cuba, ce n’est pas le vrai communisme, eh bien, l’État islamique, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Qatar ou l’Afghanistan, ce n’est pas le véritable islam. On connaît bien le truc, désormais. Alors, puisque l’été se prête aux lectures, Boulevard Voltaire a voulu en savoir plus en remontant aux sources.

Des instruments illicites

Commençons par le livre lui-même. Dans le Coran, la sourate 31, en son verset n° 6, dit (traduction rapprochée du sens du verset) : « Et parmi les gens, il y en a qui, dénués de science, achètent de plaisants discours pour égarer hors du chemin d’Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant. » Plusieurs savants de l’islam rapportent que les compagnons de leur prophète assimilent ces « plaisants discours » à la musique et à tout ce qui s’y rapporte. Les hadiths (commentaires du Coran ou propos rapportés des premiers compagnons de Mahomet) authentifiés par les quatre écoles musulmanes abondent dans ce sens. On lit dans le Sahih de Boukhari (n° 5590):  « Il y aura des gens dans ma communauté qui vont rendre licites l’adultère, la soie [dans le vêtement des hommes], le vin et les instruments de musique »… alors que tous ces comportements sont interdits, donc. De même chez Abou Daoud (Sounan, n° 4924) : « Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée lui et son père) a entendu un instrument de musique. Alors il a mis les doigts dans ses oreilles et s’est éloigné du chemin. Il m’a dit: Ô Nafi’ ! Est-ce que tu entends quelque chose ? J’ai dit : Non. Alors il a enlevé les doigts de ses oreilles et a dit : J’étais avec le Messager d’Allah (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) lorsqu’il a entendu une chose comme celle-ci et il a fait comme je viens de faire. »

Certains « vérificateurs », notamment dans l’islam hanbalite (suivi en Arabie saoudite), précisent que les instruments illicites sont les pianos, les flûtes et les instruments à cordes. Le tambour est généralement admis (mais pour les femmes seulement), tout comme les chants guerriers ou anashid, qui servent de fond musical, depuis la fin des années 90, aux vidéos d’attentats tournées par les groupes terroristes islamistes du monde entier. On voit que c’est un peu quand ça les arrange.

Musique sacrée en Occident

En Occident, la musique avait au contraire quelque chose de sacré : Allegri composa, en 1638, un Miserere si beau qu’il était interdit de le jouer hors de la chapelle Sixtine ou même d’en relever la partition, sous peine d’excommunication. En 1770, un brillant jeune homme brava l’interdit en retrouvant à l’oreille, en deux écoutes pendant la Semaine sainte, l’intégralité des voix du chœur. Il s’appelait Wolfgang Amadeus Mozart.

Alors, les instruments de musique vont-ils transformer leurs pratiquants en « singe ou en porc »comme le disait Rachid Abou Houdeyfa, imam de Brest, dans un sermon filmé de 2014 ? L’Afghanistan semble le croire en prenant des mesures drastiques. Mais puisque l’été ne se prête pas seulement aux recherches sur le vivre ensemble mais aussi à un peu de légèreté, laissons le mot de la fin à un jazzman américain musulman, mort cette année, Ahmad Jamal, en écoutant cette légendaire version de Poinciana. On ne sait pas à quoi ressemblerait un Occident musulman – pas encore -, mais estimons-nous heureux qu’on ne lui ait pas brûlé son piano !

Arnaud Florac, Boulevard Voltaire

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