Immigration clandestine : les voyants sont au rouge

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Avr. 2021Mar.2021Fev.2021Jan.2021

La Police aux frontières a récemment communiqué au Figaro le nombre d’arrestations et de refoulements d’étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-espagnole et à la frontière franco-italienne entre novembre 2020 et mars 2021. Il en ressort une forte augmentation par rapport à la même période de l’année précédente, les arrestations et les refoulements étant passés de 13 746 à 35 825. Le journaliste en conclut que « les frontières ont été verrouillées avec l’Italie et l’Espagne ».

Selon plusieurs indices, ce constat est non seulement excessif, il apparait très éloigné de la réalité. Le renforcement des contrôles aux frontières annoncé fin 2020 par le président de la République après le triple meurtre commis par un clandestin tunisien à la basilique notre Dame de l’Assomption à Nice a certes probablement contribué à augmenter le nombre des refoulements aux frontières. Mais, d’autres éléments amènent à penser que ces chiffres traduisent non seulement une pression accrue à nos frontières, mais également une augmentation des entrées clandestines en France.

Si le ministère de l’intérieur est très prolixe concernant le nombre de refoulements de clandestins aux frontières nationales, il est par contre beaucoup plus discret sur le nombre d’étrangers en situation irrégulière recensés comme entrant en France. Le Pôle d’analyse migratoire rattaché au ministère de l’intérieur ne communique en effet plus ce chiffre depuis 2017, alors qu’il s’établissait pour cette seule année à 79 562.

D’autres indices montrent que les voyants sont au rouge et que le gouvernement manie essentiellement la communication.

Près de la frontière franco-espagnole, ce sont des dizaines de clandestins qui arrivent chaque jour à Perpignan. Le Préfet des Pyrénées orientales reconnait qu’à la frontière pyrénéenne, la pression migratoire est en augmentation depuis plusieurs années.

A la frontière franco-italienne, le vice-président du conseil départemental des Alpes maritimes, Éric Ciotti, faisait état en novembre dernier qu’« entre le 1er janvier et le 15 novembre dernier, la police aux frontières a ainsi remis 2335 mineurs non accompagnés supposés aux services du département des Alpes-Maritimes contre 1871 pour toute l’année 2019 ».

Parmi les explications à cette pression migratoire, la crise économique dans les pays africains joue certainement un rôle important. Mais les consignes données aux douaniers par les autorités françaises et le manque d’effectifs sont également à souligner.

Ainsi, selon une avocate pro-migrants citée par le Figaro, les douaniers français ne refouleraient plus les jeunes migrants à la frontière franco-italienne, mais les orienteraient vers les services de l’Aide Sociale à l’Enfance des départements ou les associations.

Autre difficulté : le faible nombre de douaniers affectés au contrôle de la frontière franco-italienne. Les brigades douanières de Nice et de Menton n’auraient selon un douanier interrogé récemment par Valeurs actuelles chacune qu’un effectif de 30 agents. Or les policiers ponctuellement amenés en renfort ne disposent pas des mêmes moyens juridiques pour refouler les clandestins.

L’immigration clandestine est également un risque sanitaire. Un syndicat de police souligne qu’en cas de défaut de présentation d’un test PCR lors du franchissement de la frontière nationale, le contrevenant est verbalisé mais pas refoulé !

Pendant ce temps, le nombre des éloignements des étrangers en situation irrégulière s’est effondré en 2020 par rapport à 2019 (–47%). Il est passé de 23 700 en 2019 à …12 300 en 2020.

Paul Tormenen  Breizh-info.com,

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