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Après des semaines d’émeutes, le débat est récurrent : y-a-t-il un lien entre immigration et délinquance ? À Fresnes, premier élément de réponse. Dans cette vieille prison françaises, plus de la moitié des incarcérés sont étrangers…
Il est 8 heures, ce mardi 29 novembre. Devant la large et haute porte bleu roi de la prison de Fresnes, à vingt kilomètres au sud de Paris, un petit groupe emmitouflé attend dans le froid. Il y a là, autour de la députée RN de Gironde Edwige Diaz, membre du bureau exécutif et vice-présidente du RN, quatre députés RN de la commission des lois, Stéphane Rambaud, Gisèle Lelouis, Marie-France Lohro et Timotée Houssin et une députée de la commission des affaires sociales, Bénédicte Auzanot, accompagnés de leurs attachés parlementaires et de cinq journalistes. Tous ont franchi un premier rideau, un mur surmonté de barbelés dont la porte est gardée et munie d’un passage levant. Ils ont longé les hautes murailles de la prison, sont passés sous les guérites. Sas, examen des bagages et habits, portes qui se déverrouillent et… nouvelle enceinte.
Edwige Diaz a été désignée par le groupe RN de l’Assemblée pour travailler sur la future loi sur l’immigration, dite loi Dussopt-Darmanin, du nom des deux ministres du Travail et de l’Intérieur. Un projet de loi ultra-sensible « pour l’asile et l’immigration dans la République ». Si sensible que l’exécutif donne la nette impression d’y aller… à reculons. Le texte qui devait déboucher en fin d’année devrait passer en Conseil des ministres en janvier puis au Sénat avant de revenir, en mars ou avril, à l’Assemblée. Avec près de six mois de retard. Le temps, pour la petite délégation, de creuser le sujet, d’arpenter le terrain et de visiter les prisons de France.
À Fresnes, rien ne semble avoir bougé depuis la construction de l’ensemble en 1898. Ni le vaste porche d’entrée, ni les trois immenses bâtiments qui barrent de part en part le quadrilatère ceint de murs, les « divisions », ni les murs d’enceinte surmontés de miradors. La délégation sillonne ce lieu d’Histoire. Les trois « divisions » sont desservies par des couloirs voûtés : 5 à 6 mètres de plafond à vue de nez, parquet au sol, fresques au mur représentant d’anciens prisonniers célèbres.
Chaque « division » est identique : vaste couloir central coiffé d’un filet (pour parer aux chutes volontaires des détenus qui enjamberaient les parapets), trois étages à droite et à gauche percés de petites portes de bois, basses, étroites. Sur chaque porte, un verrou manuel, une impressionnante serrure et un œilleton. Le tout, d’époque. Il règne une douce chaleur. En dépit des volumes, les prisonniers n’ont pas froid. Une odeur indéfinissable, de promiscuité, d’humidité et de nourriture tiède flotte dans l’air confiné. De temps à autre, un éclat de voix déchire le silence et résonne sous les voûtes. On ne distingue pas les propos, mal prononcés ou plus probablement hurlés en langue étrangère. Ils sont un ou deux par cellule de 10 à 12 m2. Le confort est sommaire : lit étroit, lavabo minuscule, cuvette de WC, table format poche, petite étagère.
Lorsqu’il fait froid comme aujourd’hui, les détenus laissent passer l’heure de la promenade et préfèrent rester au chaud dans leur cellule. Ils n’y vivent pas à plus de deux, actuellement, mais passeront à trois par cellule, bientôt, si les effectifs montent encore.
Chaque pensionnaire a droit à une heure et demie de sortie chaque jour, par groupes d’une trentaine de détenus, dans une minuscule courette entourée de murs de 6 mètres surmontés de barbelés. Des cours, on aperçoit les minces rubans de tissu anarchiques qui relient les unes aux autres les fenêtres des cellules : les prisonniers incarcérés se passent ainsi des produits ou de la drogue, achetés ou apportés lors des visites. Régulièrement, les employés nettoient ces fils que les prisonniers rétablissent aussitôt.
Le directeur, affable, attentif, répond à toutes les questions. Lorsqu’il sèche, ses services, papiers et chiffres en mains, complètent.
Fresnes respire encore l’Histoire de France. La prison verrouilla les écrivains Jean Genêt, Marc Sangnier (arrêté par la Gestapo), Robert Brasillach avant son exécution, Sacha Guitry, les politique Pierre Laval, Joseph Darnand, l’industriel de l’automobile Louis Renault. Brasillach, l’auteur des poèmes de Fresnes, reconnaîtrait sans difficulté le décor : rien ne semble avoir changé. Plus récemment, le collaborateur Paul Touvier, le patron d’Elf Loïk Le Floch-Prigent ou le tueur en série Michel Fourniret ont habité les cellules.
Mais Edwige Diaz n’est pas venue voir le décor de cette vieille prison française restée dans son jus. « Le but, c’est de savoir précisément quel est le nombre d’étrangers détenus ici », explique la députée. Le petit groupe a la réponse dès le début de la visite, dans les locaux de l’administration. « Fresnes abrite 1.915 détenus, dont… 887 étrangers », détaille un fonctionnaire pénitentiaire. Chiffres à fin novembre 2022, donc. Les étrangers détenus à Fresnes sont eux-mêmes issus de… 82 nationalités ! Et le nombre de doubles nationalités est inconnu. La tour de Babel échafaudée par le mondialisme se révèle là dans toute sa nudité. L’envers du discours sur l’intégration et le vivre ensemble parle de lui-même. Certaines nationalités sont mieux représentées que d’autres. En tête, les Algériens devancent en nombre les Marocains, les Tunisiens et les Roumains.
La proportion d’étrangers laisse les visiteurs sans voix. « Les chiffres déconcertent, je ne m’attendais pas à cela », confie Edwige Diaz qui précise que les prisons françaises détiennent environ un quart de ressortissants étrangers en moyenne. La France abrite 72.809 détenus au 1er novembre 2022, selon le ministère de la Justice. « Ces chiffres valident notre conviction sur le lien entre immigration et délinquance, entre surpopulation carcérale et immigration », détaille la députée.
Un désastre pour les Français qui subissent les méfaits d’une population criminogène venue souvent illégalement. Des Français qui payent ensuite très directement sur leurs deniers le prix de la mise hors d’état de nuire des malfrats en prison, voire le coût de leur récidive et de leur réinsertion. « Ces personnes sont accueillies aux frais du contribuable : chaque détenu coûte environ 110 euros par jour », précise Edwige Diaz. Le prix d’un hôtel de bonne tenue. Chaque mois, un détenu coûte ainsi à la collectivité quelque 3.300 euros, deux fois le SMIC mensuel brut.
Comme si le maintien de l’ordre chez ses propres ressortissants ne suffisait pas, la France juge, défend, condamne et incarcère ainsi à ses frais une population de malfrats accourus du monde entier, souvent illégalement. Pour Edwige Diaz, trop, c’est trop. « Ce n’est pas aux Français trahis dans leur élan de générosité de régler les frais engendrés par la criminalité et la délinquance, tranche la députée. Nous sommes favorables à l’expulsion des délinquants étrangers. Ils effectueront (ou non d’ailleurs, peu importe !) leur peine dans leur pays d’origine : en tout cas, ils partent. Et ne reviennent pas. » De quoi mettre un terme, sans frais excessifs, à la surpopulation des prisons, thème cher à la gauche. C’est la NUPES qui devrait être contente !
Marc Baudriller, Article publié initialement le 03/12/2022 dans Boulevard Voltaire
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