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(…) Plus au nord, dans la commune verdoyante de Domont (Val-d’Oise), l’automne semble, là aussi, avoir chassé les pétarades incessantes des moto-cross et des quads. Mais le mal est fait.
Derrière ses deux hectares qu’il met au profit de jardins partagés pour les habitants de la commune, Alain entretient d’ordinaire un champ pour le fourrage. Mais cette année, impossible de récolter du foin. « Avec leurs motos, ils ont tout saccagé », s’agace-t-il, pointant les traces de pneus des motocross dans la terre. À Domont, les jardins d’Alain sont en réalité le point d’orgue d’un long circuit à travers les espaces verts de la ville pour les adeptes des rodéos. Un parcours d’à peine un kilomètre, qui part du parking de la gare de Domont et coupe à travers le Parc des coquelicots, poumon vert de la ville très prisé et fréquenté, entouré par des dizaines de maisons et de bâtiments.
(…) À plusieurs reprises, des Domontois ont tenté de les arrêter, ou en tout cas de leur faire comprendre qu’un parc n’est pas un lieu propice pour leurs acrobaties. « Je me suis fait insulter alors que je promenais mon fils dans sa poussette se souvient Isabelle* qui préfère rester anonyme par crainte de représailles. Ils se sont mis à me frôler avec leur scooter sur une roue pour m’intimider ».
Alain, lui, a tenté de se mettre en travers de la route d’un motard fonçant dans son champ l’été dernier. « Mais le gars ne s’est pas arrêté et m’a projeté à terre se remémore le sexagénaire qui s’en est sorti avec un poignet cassé. Un autre homme qui promenait son chien et qui a vu la scène a tenté lui aussi de s’interposer. Mais le gars a continué de foncer et l’a fauché aussi ».
Des événements qui ont conduit les Domontois à monter une pétition pour demander à la municipalité des mesures rapides contre ce « fléau ». Résultat : plus de 19 000 signatures.
(…) Certains seraient même prêts à se faire justice eux-mêmes, dit-on. « C’est un peu le dernier recours. Si ça continue, c’est sûr qu’il va y avoir des règlements de compte », souffle Isabelle. Tandis que le jardinier Alain prévient : « s’ils remettent ça au printemps prochain, il y a des manches de pioche qui vont voler ».