Éric Zemmour : « Quand dans un quartier, une population en chasse une autre, j’appelle ça une colonisation. Cette colonisation se fait par le nombre et par la violence »

Articles : Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021

Éric Zemmour : « Quand dans un quartier, une population en chasse une autre, j’appelle ça une colonisation. Cette colonisation se fait par le nombre et par la violence ». Invité à Punchline sur Cnews, Eric Zemmour répondait à Laurence Ferrari, ainsi qu’à François Pupponi et Jean-Claude Dassier.

Breizh-info.com

Trafic de stupéfiants : une élue PS interpellée

Articles : Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021

Un vaste coup de filet anti-stupéfiants a conduit à l’interpellation de vingt et une personnes. Parmi elle, une élue PS, Mélanie Boulanger, rapporte Ouest-France.

Une élue PS interpellée

Le procureur de la République de Rouen a confirmé à l’AFP que Mélanie Boulanger, le maire PS de Canteleu, en Seine-Maritime, avait été interpellée dans le cadre d’un coup de filet anti-drogue.

« Cette opération s’est déroulée sur commission rogatoire d’un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Bobigny », dévoile-t-il.

Les suspects placés en garde à vue

L’élue, qui est aussi vice-présidente de la métropole en charge de la Jeunesse, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a été placée en garde à vue.

Elle avait aussi été tête de liste PS-EELV aux dernières élections régionales mais s’était inclinée face à Hervé Morin. Vingt et une autres personnes ont été interpellées dans le cadre de cette enquête, pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs.

L’opération s’est déroulée entre Rouen et la région parisienne, a révélé une source policière à Ouest-France.

La lutte contre la drogue se poursuit en Normandie. Il y a quelques semaines, un raid des forces de l’ordre avait permis de saisir cocaïne, héroïne et argent liquide.

Boulevard Voltaire

Exclusif – Éric Zemmour : « Macron n’a pas levé le petit doigt contre le remplacement de population »

Articles : Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021

Ce 5 octobre 2021, Éric Zemmour, que le sondage ChallengesHarris Interactive donne au deuxième tour de l’élection présidentielle, s’est longuement confié, sans fard et sans tabou, au micro de Boulevard Voltaire. Son nouveau statut, Bernard Tapie, son livre La France n’a pas dit son dernier mot, les limites du libéralisme, les chefs d’État qui l’inspirent : Zemmour nous dit tout. Durant quatre jours, nous publions pour vous en quatre épisodes les confidences de celui qui fait trembler le paysage politique.

Gabrielle Cluzel : On vous prenait pour un paria et on découvre dans votre livre que, par votre métier, vous avez côtoyé tout le gratin de la politique avec lequel vous avez noué des liens d’amitié. Faites-nous peur : on ne va pas en retrouver la moitié dans votre gouvernement ?

La plupart de ceux avec qui j’ai vraiment noué des liens d’amitié sont morts. C’était Philippe Séguin, Charles Pasqua, avec qui j’avais vraiment des liens forts, ce qui n’empêchait pas les désaccords profonds, comme je le raconte dans mon portrait de Séguin. En revanche, avec Pasqua, nous n’avions quasiment pas de désaccords. Oui, effectivement, j’ai noué des liens d’amitié et de sympathie. Nous sommes des êtres humains. J’avais une manière à moi de fonctionner et d’appréhender le métier de journaliste. Ce qui m’intéressait, ce n’était pas l’information et le scoop, même si j’en ai eu quelques-uns, c’était surtout la discussion politique. Je raconte des déjeuners où on va au fond des choses. C’est cela qui m’intéressait et qui intéressait certains. Pourquoi je le raconte ? D’abord parce que je suis devenu un des personnages de cette histoire folle, surtout parce que je voulais montrer le décalage incroyable entre leurs propos privés et leurs actes publics. Effectivement, c’est un des thèmes du livre. Pourquoi ce décalage inouï ? Le général de Gaulle disait et faisait ce qu’il pensait sur la sortie du commandement militaire intégré de l’OTAN. Il y a un tel hiatus entre ce qu’ils disent en public et ce qu’ils disent en privé ! C’est un des éléments politiques du livre.

Gabrielle Cluzel : Dans votre galerie, j’ai trouvé le portrait de deux femmes, la Vierge Marie et Simone Veil. C’est un peu court ! Ne peut-on pas dire, pourtant, que Marie-France Garaud fut l’homme politique droit dans ses bottes que Jacques Chirac n’a jamais été ?

Vous avez tout à fait raison pour Marie-France Garaud, mais c’est une question de chronologie. Je l’ai beaucoup côtoyée dans les années 1990-2000, et pas tellement dans la période qui est considérée dans le livre, c’est-à-dire de 2006 à 2020. Simone Veil, c’est la même chose, mais comme elle est morte dans la période que je traite, j’ai eu l’occasion de faire un portrait d’elle à sa mort. Je raconte des événements des années 1980-90 avec Simone Veil. J’aurais, d’ailleurs, pu faire la même chose avec sa grande copine, Marie-France Garaud, parce que j’ai passé des heures et des heures avec elle. Vous avez raison, un jour, je ferai un portrait de Marie-France Garaud. Pour moi, cette femme a compris avant tout le monde. C’était l’âme du non à Maastricht en 1992 qui a été sans doute la plus belle campagne électorale de ces quarante dernières années. On lui doit cela.

Marc Baudriller : Revenons à l’actualité et à la campagne en cours. Êtes-vous candidat ? Si vous ne l’êtes pas, alors que l’on vous donne déjà au second tour, qu’attendez-vous pour vous déclarer ?

J’attends de me décider définitivement et, surtout, j’attends le bon moment. J’ai le droit de choisir mon moment. Macron n’est pas, non plus, candidat et on ne lui pose pas la question tous les jours.

M. B. : Qu’est-ce qui signera le bon moment ?

Vous verrez ! Napoléon disait : « On avance et on voit. »

M. B. : Quel est votre adversaire et comment franchir la barre des 50 % face à Macron ?

Je n’ai pas d’adversaire privilégié. Je me pose une question. Que sera la France dans les trente prochaines années ? Mon sujet n’est pas Macron, pas Marine Le Pen, pas Bertrand, mais la France ! Je ne suis pas un politique professionnel. Je ne suis pas un professionnel de la candidature. Je ne suis pas candidat tous les cinq ans parce que cela fait bien et que cela me donne un statut social. Je ne suis pas, non plus, un chef de parti qui doit faire vivre des affidés et qui a besoin du financement public et, par conséquent, doit être candidat. Je ne suis pas tout cela. Au départ, je me pose la question de la France et je pense qu’aucun des candidats de la classe politique ne résout la question que je me pose : la France va-t-elle basculer dans la civilisation islamique ? Va-t-elle devenir membre de l’Oumma ? C’est cela, notre enjeu ! C’est un basculement civilisationnel.

La France est chrétienne depuis 1.500 ans, va-t-elle devenir une terre d’islam ? Ce n’est pas rien. À partir de là, je vois le paysage politique et je vois que beaucoup de candidats se moquent complètement de cette Histoire et font comme si cela n’existait pas. Évidemment, Emmanuel Macron est le porte-drapeau de tous ces candidats. Il est d’abord le Président sortant. Pendant son quinquennat, il y aura eu deux millions d’immigrés légaux en plus. Je ne vous parle pas des illégaux qui sont évalués sur la base des 300.000 inscrits à l’AME (aide médicale de l’État). On est donc entre 600.000 et 900.000 clandestins. On a pris 2,5 millions d’étrangers en plus, pour la plupart des extra-Européens. On dit que l’Allemagne a reçu beaucoup d’immigrés, mais ils prennent surtout des Polonais, des Roumains et des Hongrois. Ils prennent beaucoup moins de Syriens qu’ils ne le disent.

Nous, au contraire, nous prenons des Algériens, des Marocains, des Tunisiens et des Africains. C’est vraiment le Grand Remplacement de population. Emmanuel Macron n’a pas levé le petit doigt contre cela. Il faut comprendre pourquoi. D’abord, parce qu’il a mis quatre ans à comprendre que c’était important. Lui, il est dans l’économie. Ils reprennent tous la formule de Cambadélis. « Ils voudront porter des Nike™. » Cette formule m’a marqué. Ils voudront porter des Nike™, oui, mais avec la burqa et la djellaba dessus. L’économisme de notre classe politique sans culture est absolument suicidaire. Emmanuel Macron est la quintessence de cet économisme. Il est le fils qu’auraient eu Valéry Giscard d’Estaing et Michel Rocard. À l’époque de Giscard et Rocard, il y avait un très gros parti gaulliste et un très gros Parti communiste. Ils étaient les deux gros poids qui empêchaient cette alliance des centres et qui tirait les deux camps vers la gauche et la droite. À partir du moment où le parti gaulliste et le Parti communiste se sont effondrés, Giscard et Rocard ont pu enfin revenir ensemble. Macron, c’est donc l’alliance qui a échoué à la fin des années 70, au moment de sa naissance, entre Giscard et Rocard.

C’est l’Europe, l’économisme et le changement de population qui est une aporie. Cela n’existe pas. Je voudrais juste mettre une petite nuance à ce que je viens de dire. Après son départ, Giscard a quand même compris beaucoup de choses. C’était le plus intelligent de tous. Dès 1990, il avait parlé d’invasion migratoire. C’est ce que je dis [« invasion migratoire », NDLR] et je passe pour un infâme type d’extrême droite. C’est Valéry Giscard d’Estaing qui avait employé cette expression. Il avait compris le bouleversement démographique. Si vous m’avez lu jusqu’au bout, vous avez vu que mon dernier texte est sur la mort de Giscard. Je crois vraiment avoir compris ce qui s’était passé. Giscard incarne vraiment le basculement dans les années 60-70 de notre classe politique française. Lorsque le général de Gaulle dit à ses ambassadeurs américains « Je vous le dis depuis 1.000 ans », cela veut dire qu’il a toute l’Histoire de France dans la tête et qu’il comprend que tout ce qui se passe à l’aune de ce qu’a fait Louis XV, à l’aune de ce qu’a fait Louis XIII, à l’aune de ce qu’a fait Bonaparte, c’est cela, de Gaulle. Giscard, lui, veut sortir de cela. Il pense que nous sommes sortis de l’Histoire et que nous avons fait la paix avec nos deux ennemis héréditaires, l’Angleterre et l’Allemagne, que cette histoire tragique est finie. Il dit que c’est désormais l’ère de la consommation, l’hédonisme et l’individualisme. C’est pour cette raison qu’il prend toutes ces décisions.
À la fin de sa vie, il a compris son erreur. Il a compris que le tragique revenait. Il a compris que nous étions de nouveau en guerre. Et il a compris que l’enjeu était la survie de la France en tant que France. Macron ne comprend pas. Je raconte mon dialogue avec lui pendant trois quarts d’heure. Il n’a pas démenti et je pense avoir été d’une honnêteté scrupuleuse. Pour tout vous dire, je l’ai noté le lendemain de notre entretien téléphonique. Là, il y a tout l’enjeu de la présidentielle. Nous sommes effectivement les deux pôles d’un vrai débat non pas de société mais de civilisation. Ce débat aura lieu grâce aux sondages, etc. Ce débat ne pourra pas ne pas avoir lieu.

M. B. : On l’attendait entre Marine Le Pen et lui et ce ne sera peut-être pas cela.

Nous avons déjà eu Marine Le Pen et elle n’a pas imposé ce débat, elle a parlé d’autre chose. Je pense que c’est cela, qui se passe aujourd’hui. Lorsqu’elle avait l’occasion, elle n’avait pas choisi d’imposer cette question-là. Elle a préféré parler de l’Europe et de l’euro, qui sont des questions importantes. Son tour est donc passé…

Boulevard Voltaire

Jugés obsolètes et gênants pour les piétons, la mairie de Paris retire des rues la quasi-totalité des 1800 panneaux de direction

Articles : Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021

Vous ne connaissez pas Paris par cœur ? Il va falloir penser à consulter votre GPS si vous souhaitez vous repérez dans la capitale. La mairie de Paris a décidé d’enlever les grands panneaux de direction. Ces immenses mâts, installés sur les trottoirs depuis 25 ou 30 ans, vont disparaître.

La Ville de Paris estime que ces panneaux, très encombrants sur les trottoirs étroits, n’ont plus leur place dans les rues de la capitale. “Ils gênent la progression des fauteuils roulants, des poussettes et des personnes”, a expliqué Caroline Grandjean, directrice de la voirie et des déplacements lors de la première opération de démontage menée jeudi rue de Lyon, dans le 12e arrondissement. A terme la quasi-totalité des 1.800 panneaux que compte la capitale vont être désinstallés. (…)

Cette action s’inscrit dans le cadre du programme de la Ville de Paris “pour une nouvelle esthétique”, qui vise à désencombrer l’espace public. Plus de panneaux de direction pour les automobilistes donc en revanche, la mairie de Paris va en installer sur les nouvelles pistes cyclables, les “coronapistes” avec une signalisation durables, avenue de l’Opéra ou de la République par exemple.

France Bleu

Les carnets de Dominique Venner, une mine d’or

Articles  : Oct. 2021Sep. 2021Aout. 2021Juil. 2021Juin. 2021

Entretien sur Radio Courtoisie avec François Bousquet dans la matinale Ligne Droite de Clémence Houdiakova et Jean-Louis Tremblais, grand reporter au Figaro Magazine pour la parution du volume 1 des Carnets Rebelles.

Une mine d’or biographique et philosophique qui lève le voile sur un personnage hors du commun, à la fois acteur et observateur de son temps.

Merci à la revue Elements

« Aujourd’hui, 90% des journalistes pensent exactement le contraire de ce que pensent 90% du peuple. Cela donne à réfléchir. »

Nous reprenons l’entretien d’Alain de Benoist du site “Place d’armes” à propos de la polémique née de la « lettre aux gouvernants » dite « lettre des généraux ».

PLACE D’ARMES. Avez-vous suivi de près la polémique née de la « lettre aux gouvernants » dite « lettre des généraux » et qu’en déduisez-vous ?

ALAIN DE BENOIST : Je l’ai suivie attentivement, sinon de près. Elle me fait invinciblement penser à la vieille histoire de l’idiot qui regarde le doigt quand on lui montre la lune. Tout le monde a parlé du doigt, presque personne de la lune. On pourrait dire aussi qu’on a voulu tuer le messager, pour ne surtout pas parler du message. On a fouillé le passé des signataires, on a utilisé les termes les plus délirants pour qualifier leur initiative, et même leur « vocabulaire », on a parlé de « coup d’État en préparation », d’« appel à l’insurrection » et des « sanctions » qui s’imposaient contre les « factieux », on s’est gravement demandé de qui cette lettre « faisait le jeu ». Ce qu’on s’est en général abstenu de faire, c’est de poser la seule question qui méritait de l’être : la situation décrite dans cette lettre correspond-elle ou non à la réalité ? La France est-elle en état de « délitement » ? Est-elle en danger pour les raisons que décrit la lettre ? Oui ou non ? Telle est la question de fond.

On pourrait évidemment faire une anthologie de toutes les sottises, de toutes les affirmations grotesques qui ont émaillé cette polémique. Personnellement, ce qui m’a le plus frappé est de voir à quel point la notion même de patriotisme est devenue, non seulement ringarde, mais incompréhensible, dans les milieux médiatiques. La patrie, l’honneur, cela ne veut tout simplement plus rien dire pour la majorité de ceux qui ont charge de façonner l’opinion selon les critères de l’idéologie dominante. Là aussi, un énorme fossé s’est creusé entre les médias et le peuple. Aujourd’hui, 90 % des journalistes pensent exactement le contraire de ce que pensent 90 % du peuple. Cela donne à réfléchir.

PLACE D’ARMES. Que pensez-vous de la double réaction : celle des militaires à la retraite : plus de 27 000 signataires dont 62 généraux et celle de la lettre des militaires d’active révélée par « Valeurs actuelles » ?

ALAIN DE BENOIST : Elle montre évidemment à ceux qui ont parlé d’un « quarteron de généraux en charentaises » qu’une large partie de l’armée est en accord avec ce que dit la « lettre aux gouvernants ». Ce n’est pas une surprise, mais c’est symptomatique, et c’est ce symptôme qui mérite d’être souligné. Le reste, les propos indignés de ceux qui veulent que « la parole se libère », mais que l’armée reste la Grande Muette ne sont que des calembredaines. Il en va de même du « devoir de réserve ». Lorsque, durant la guerre d’Algérie, le général de Bollardière avait dénoncé l’usage de la torture, la gauche ne lui avait pas reproché d’être sorti de son « devoir de réserve ». De même, il y a peu de gens aujourd’hui pour estimer qu’en lançant son Appel du 18 juin, le général de Gaulle est sorti de son devoir de réserve ! Dire que « la neutralité de l’armée est essentielle », c’est encore se moquer du monde. Le rôle de l’armée est de combattre l’ennemi, ce qui est le contraire même de la neutralité. En désignant l’ennemi, les militaires ne font que leur devoir, qui est celui de défendre le pays.

PLACE D’ARMES. Comment interprétez-vous le sondage où 49 % des Français souhaitent que l’Armée intervienne même sans l’accord des politiques ? Est-ce derrière une notion de coup d’État ou plus simplement le désaveu des politiques ?

ALAIN DE BENOIST : En septembre 2019, un sondage Ipsos avait déjà révélé que pour 77 % des Français « l’arrivée d’un leader fort, capable de briser les règles » constituerait une « solution pour améliorer la situation du pays ». On a bien entendu aussitôt parlé de « dictature » et de « coup d’État ». Je crois qu’il faut y voir beaucoup plus l’expression d’un sentiment de défiance généralisée, touchant aussi bien les institutions que les hommes politiques de toutes tendances ou les médias. Les gens se rendent compte que nous vivons dans une époque de crise généralisée, et que la démocratie libérale, parlementaire et représentative (que je ne confonds pas avec la démocratie tout court), est incapable d’y faire face. Toute situation d’exception appelle des mesures d’exception.

Que l’armée soit aujourd’hui à peu près la seule institution à laquelle les Français font encore confiance nous révèle du même coup ce qu’ils pensent eux-mêmes. Le sondage dont vous parlez indique d’ailleurs aussi que, pour 73 % des Français, « la société française est en train de se déliter ». Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense, me paraît avoir eu le mot juste quand il a déclaré que « l’armée française n’est pas composée de gens qui sont dans la repentance ».

PLACE D’ARMES. Comme nous, vous pensez que l’élection présidentielle ne résoudra pas les problèmes traversés par la France, pouvez-vous nous donner vos raisons ?

ALAIN DE BENOIST : Guy Debord disait que si les élections pouvaient changer quoi que ce soit, il y a longtemps qu’elles seraient interdites ! Cela vaut pour l’élection présidentielle comme pour toutes les autres. De façon plus générale, je suis de ceux qui pensent que, dans les circonstances actuelles, aucune action politique n’est susceptible de réaliser le nécessaire changement de société, la nécessaire révolution dont notre pays a besoin. Mais je ne crois pas non plus beaucoup au mythe de l’« homme providentiel ». Je dois avouer enfin que je suis extrêmement sceptique sur le sens politique d’un grand nombre de militaires. Les qualités d’un homme d’État ne sont pas forcément les mêmes que celles d’un chef de guerre. Un général de Gaulle ne se rencontre pas tous les jours !

PLACE D’ARMES. Rejoignez-vous les nombreuses personnalités qui parlent de coup d’État ou au minimum d’explosion ? Et pensez-vous qu’une telle action sera consécutive à un problème social ou à un problème d’identité ?

ALAIN DE BENOIST : Je crois que nous sommes sortis de l’époque des pronunciamientos. Je crois aussi que nous vivons plus au temps des implosions qu’au temps des explosions. C’est la raison pour laquelle, contrairement à beaucoup, je ne crois pas beaucoup à la guerre civile, du moins à court terme et sous sa forme classique (pour qu’il y ait guerre civile, il faut d’ailleurs déjà que l’armée soit divisée en deux camps). Je suis convaincu, en revanche, que nous allons assister à la multiplication des épisodes de violence sur fond de décomposition, de dissolution progressive et de montée du chaos. Lénine disait que les révolutions se produisent quand à la tête on ne peut plus, et qu’à la base on ne veut plus. La vaste majorité des gens, à commencer par les classes populaires et la partie des classes moyennes qui est en voie de déclassement, sinon de disparition, ne veut visiblement plus. Je pense qu’on peut s’attendre à une révolte de grande ampleur, car les problèmes d’identité et les problèmes sociaux sont indissolublement liés. Ce sont les mêmes qui vivent en état de précarité et d’insécurité, tant politique que culturelle et sociale.

PLACE D’ARMES. S’il y a confrontation violente, pensez-vous qu’elle se produira simplement en France ou enflammera toute l’Europe ?

ALAIN DE BENOIST : Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, dans la mesure où la crise que nous traversons ne se limite pas à la France, il y a tout lieu de penser que les violences ne s’arrêteront pas non plus à nos frontières, même s’il faut évidemment tenir compte du caractère particulier des situations nationales et locales.

PLACE D’ARMES. Enfin si vous aviez à inciter les Français qu’ils soient civils ou anciens militaires à rejoindre « Place d’Armes » que leur diriez-vous ?

ALAIN DE BENOIST : Je ne crois pas que ce soit à moi de me substituer aux animateurs de « Place d’Armes » pour inciter civils et militaires à vous rejoindre ! Je n’ai hélas aucun titre à le faire. Je peux seulement conseiller à tous ceux qui s’interrogent sur un avenir qui les angoisse d’écouter ce que vous avez à leur dire.

Source : Places d’armes

« C’est la notion même de vérité qui s’efface »

Articles  : Oct. 2021Sep. 2021Aout. 2021Juil. 2021Juin. 2021

Alain de Benoist fait le pari du temps long, de la mise en perspective, du contexte et du recul critique. Autant de rouages salutaires pour espérer gripper la grande lessiveuse de l’information instantanée. La revue “Front populaire” l’a interrogé pour son livre d’entretiens avec Nicolas Gauthier, “Survivre à la désinformation” (éd. La Nouvelle librairie).

FRONT POPULAIRE. La constatation de fond qui préside à votre livre est que « trop d’information tue l’information ». Pouvez-vous nous expliquer ce paradoxe ?

ALAIN DE BENOIST : Cela n’a rien de paradoxal. Trop d’images banalise l’image, trop d’informations tue l’information. On est là devant un exemple typique de contre-productivité telle qu’Ivan Illich a pu la décrire : la voiture est censée permettre de nous déplacer plus vite, mais quand il y a trop de voitures personne n’avance plus dans les embouteillages. Dans une optique voisine, rappelez-vous de ce qu’Alexandre Soljénitsyne disait à sa sortie d’Union soviétique dans son célèbre discours de Harvard : « Je viens d’un pays où on ne pouvait rien dire, et j’arrive dans un pays où on peut tout dire – mais où ça ne sert à rien ».

La profusion d’informations nuit à la compréhension. On en a un exemple frappant avec l’actuelle crise sanitaire : nous avons entendu depuis deux ans des milliers d’informations et d’opinions, généralement contradictoires (y compris entre spécialistes), et en fin de compte personne n’y comprend plus rien. Au trop plein s’ajoute encore l’impossibilité de hiérarchiser les informations selon leur importance. Dans la presse écrite, on peut encore présumer qu’un événement rapporté en première page est plus important qu’un événement signalé en page 23 (mais même là il y a des exceptions). La télévision, elle, hiérarchise selon les critères qui lui sont propres : elle préfère toujours mettre en vedette des informations à fort contenu émotionnel, lacrymal ou spectaculaire, même si leur importance réelle est à peu près nulle. Enfin, sur Internet et sur les réseaux sociaux, c’est le brouillage total.

FRONT POPULAIRE. Vous expliquez que le métier de journaliste demande l’humilité alors qu’il y règne plutôt un surcroît de prétention. Comment définiriez-vous le rôle d’un journaliste ?

ALAIN DE BENOIST : J’ai bien conscience que répondre à cette question relèverait avant tout du wishful thinking. La plupart des journalistes sont des gens qui ont entendu parler de tout, mais qui ne connaissent rien. Ils forment une caste tournée vers elle-même, à qui l’esprit critique fait défaut parce qu’ils sont sous l’influence de l’idéologie dominante (qui est toujours l’idéologie de la classe dominante). De surcroît, ils vivent dans l’immédiateté : la nécessité d’« informer » au plus vite leur interdit le recul nécessaire à la réflexion. C’est pour cela que les esprits libres sont extrêmement rares parmi eux et qu’ils pratiquent abondamment l’autocensure.

La grande nouveauté en matière de censure est que celle-ci ne provient plus fondamentalement de l’Etat, traditionnellement chargé de veiller à l’ordre public et aux « bonnes mœurs », mais des médias eux-mêmes, qui forment la principale caisse de résonance du politiquement correct et sont les premiers à organiser les chasses aux sorcières contre ceux de leurs confrères qui tentent d’aller à contre-courant. Les médias jouaient autrefois un rôle de contre-pouvoir. Ils sont aujourd’hui le relais sinon le moteur des nouvelles censures. C’est un changement radical, dont beaucoup n’ont pas encore pris conscience.

FRONT POPULAIRE. La révolution numérique a permis de faire sauter la chape de plomb du journalisme institutionnel, et vous y voyez plutôt un progrès. La « réinfosphère » et « l’info dissidente » doivent-elles pour autant être prises pour argent comptant ?

ALAIN DE BENOIST : Je me félicite de voir fleurir des sources d’« info alternative ». Le problème est qu’il ne suffit pas d’aller à l’encontre du « discours officiel » pour être de ce seul fait plus crédible. La « réinformation » se pose en contraire de la désinformation, mais elle peut être aussi bien être une désinformation en sens contraire. Bien des sites « conspirationnistes » en témoignent.

FRONT POPULAIRE. Le double phénomène de surabondance de l’information et de multiplication des canaux de transmissions n’entraîne-t-il pas une horizontalité des points de vue et un relativisme généralisé ? Est-ce qu’on appelle désormais la « post-vérité » ?

ALAIN DE BENOIST : Oui bien sûr, mais le problème est en réalité plus grave. C’est la notion même de vérité qui s’efface, d’abord parce que dans les débats actuels, on ne s’intéresse plus à ce qui est vrai et à ce qui est faux, mais à ce qui est ou non conforme au « bien » tel que le définit l’idéologie dominante (c’est l’« empire du Bien » dont parlait Philippe Murray), ensuite parce que le réel disparaît de plus en plus par rapport au virtuel et au simulacre. Je renvoie ici aux travaux de Jean Baudrillard, mais aussi à ce que disait Guy Debord : « Dans le monde actuel, le vrai n’est plus qu’un moment du faux ». C’est cet écart au réel que les gens constatent lorsqu’ils confrontent ce qu’ils voient autour d’eux tous les jours et ce qu’en disent les médias. On ne peut donc pas s’étonner que la défiance dont font l’objet les hommes politiques, les partis, les institutions, et les « experts » en tous genres, se double désormais d’une défiance gravissime à l’égard des médias.

FRONT POPULAIRE. Chacun reconnaît qu’un citoyen éclairé doit pouvoir s’informer convenablement pour penser le monde qui l’entoure. Or, est-ce encore possible lorsque faire le tri et prendre du recul devient un parcours du combattant méthodologique ?

ALAIN DE BENOIST : Le « citoyen éclairé » censé pouvoir s’informer convenablement et rationnellement fait partie de la mythologie issue de la philosophie des Lumières, au même titre que les « choix éclairés » du consommateur, les vertus supposées de la « concurrence pure et parfaite », la « vérité du marché » et autres calembredaines. L’homme n’est pas pure raison. Il y a toujours en lui une part d’irrationnel, qui tend à faire primer la réaction immédiate sur la réflexion. Raison de plus pour l’aider à y voir plus clair, y compris en lui-même !

Source : Front populaire

Gilles Platret (LR) : « On voit dans certains quartiers une épuration ethnique. Des personnes d’origine étrangère chassent par la menace, l’insulte ou la violence la population d’origine française »

Articles  : Oct. 2021Sep. 2021Aout. 2021Juil. 2021Juin. 2021

Débat Gilles Platret Vs Aurélien Taché en intégralité :

I-média n° 365 – Saint Bernard, Santo Subito ?

Articles : Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021

I-média n° 365 – Saint Bernard, Santo Subito ?

01:34 Xavier Bertrand mouché par Anne-Sophie Lapix Xavier Bertrand, après s’être présenté comme le courageux candidat à même de fédérer la droite, reste bouche-bée face à la réponse cinglante d’Anne-Sophie Lapix !

03:13 Saint Bernard, Santo Subito ? Bernard Tapie est décédé dimanche dernier. Les médias l’ont immédiatement “canonisé”. Jean-Yves Le Gallou revient sur la vie du malfrat, du faussaire et du tricheur qu’est Bernard Tapie.

10:46 Revue de presse

31:12 Pandora Papers : la nullité des journalistes français L’affaire des Pandora Papers agite la presse mondiale. La nôtre se démarque par sa nullité, la pauvreté de ses analyses et son manque d’intelligence. Le Gallou vous livre son analyse sur cet événement important.

Le vaccin ou le cercueil social

Articles : Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021

Ca y est, nous y sommes. Pour se divertir, travailler ou se cultiver, les derniers bataillons de résistance seront bientôt acculés à devoir piocher dans leurs finances. La liberté a un prix, mais qui pourra encore le supporter, et pour combien de temps, alors que tout augmente ? Le cabinet du ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran vient de confirmer à Capital qu’à compter du 15 octobre, les tarifs des tests de dépistage contre le Covid iront d’au moins 22 euros, pour un antigénique (25 euros par les pharmacies, sauf le week-end, où ils seront facturés 30 euros), et jusqu’à 44 euros pour un test PCR. Et les autotests réalisés devant le pharmacien ne seront plus gratuits. Prendre un café en terrasse deviendra un luxe pour les personnes non vaccinées, travailler et se rendre régulièrement en réunion dans des lieux où le passe est imposé ne laissera plus guère le choix.

Il s’agit de traquer ces derniers résistants, égoïstes ou inconscients. À eux d’assumer leur choix et ne pas le faire porter par la collectivité. Notre bon Jean Castex le répète à qui veut l’entendre : « Il n’est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables. » En revanche, les jeunes femmes de moins de 25 ans pourront vivre une sexualité de confort en toute légitimité et aux frais du contribuable, qu’il soit d’accord avec cela ou pas. Ce dernier devra financer le remboursement de la pilule devenue gratuite en janvier 2022 : quand le gouvernement veut rembourser, il le peut. Cet argument pseudo-économique invoquant faussement le bien commun est donc purement fallacieux et idéologique. Il n’a pour autre but que de relancer une vaccination qui commence à ralentir. Selon Capital« en un mois, entre le 4 septembre et le 4 octobre, elle n’a progressé que de 8 %, passant de 67,3 % à 72,8 % des Français complètement vaccinés. À titre de comparaison, le taux de couverture vaccinale avait progressé de 25 % entre le 4 août et le 4 septembre. »

Autre preuve, s’il en fallait, que cet argument invoqué ne tient pas la route : il y a aura tellement d’exceptions listées (les personnes complètement vaccinées, les mineurs, les patients qui ont besoin d’un test pour se faire opérer sur présentation d’une ordonnance, les patients avec un certificat de contre-indication au vaccin et peut-être même [c’est en discussion] les élèves majeurs en cas de cluster dans l’Éducation nationale ou dans l’enseignement supérieur) que l’assurance maladie ne devrait pas faire tant d’économie.

Tandis que tous les indicateurs de l’épidémie sont à la baisse, qu’il serait grand temps de relâcher un peu la longueur de la laisse, on la maintient au contraire bien serrée, histoire d’empêcher la cocotte de déborder. Bientôt une troisième dose pour les doublement vaccinés, un abonnement semestriel à un vaccin qui perd de son efficacité, voire même, selon les mots de Gabriel Attal, fragiliserait les défenses immunitaires. Mais qu’à cela ne tienne, il faut sanctionner les derniers réfractaires. Mercredi, le Parti socialiste proposait un amendement pour imposer la vaccination obligatoire à compter du 1er janvier 2022, assortie d’une « sanction contraventionnelle en cas de non-respect de cette obligation ». Autrement dit, 135 euros, et « en cas de récidive au-delà de trois verbalisations en trente jours, cette amende sera portée à 1.500 euros »Cet amendement délirant a été rejeté par la commission des affaires sociales du Sénat, pour l’instant. L’étau qui se resserre de plus en plus autour des rétifs ne laissera bientôt d’autres choix que celui-là : le vaccin ou le cercueil social.

Iris Bridier, Boulevard Voltaire