. Un immigré clandestin ne peut être expulsé pour cause de contrôle judiciaire…

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Articles     : Nov. 2023Oct. 2023Sept 2023Aout 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

++ WEBTUBE : Il y a des histoires qui en disent long, non seulement sur le délabrement de nos institutions, mais aussi sur une administration de plus en plus ubuesque. Récapitulons. Nous sommes à la mi-septembre, à Charvieu-Chavagneux, dans l’Isère, petite ville comptant moins de dix mille âmes, dont Gérard Dézempte est le maire. À l’époque, ce dernier refuse de célébrer un mariage censé unir l’une de ses administrées avec un ressortissant algérien des environs. Seulement voilà, ce dernier est en situation irrégulière depuis quatre ans, son visa ayant expiré en 2019. Très logiquement, et flairant le mariage de complaisance, il refuse de célébrer cette union : « J’ai considéré que leurs intentions matrimoniales n’étaient pas suffisantes », explique-t-il ainsi de pudique manière. La suite ci-dessous :

Tout aussi logiquement, Gérard Dézempte dont BFM TV nous révèle, avec gourmandise, qu’il serait proche des « idées pro-Zemmour », transmet le dossier aux autorités compétentes, la procureur de Vienne, l’une des deux sous-préfectures du département ; laquelle conforte sa position. Notre Roméo, après avoir échoué comme candidat au mariage, l’est donc désormais à l’expulsion du territoire français. Une OQTF, comme on dit, celle que, précisément, le maire de Charvieu-Chavagneux demande au préfet de l’Isère.

Peut-être naïf, ou alors assez ignorant des subtilités byzantines du droit français, il estime alors : « Sur le fond, je pensais que l’affaire allait s’arrêter à ce niveau-là. » T’as qu’à croire, Grégoire, et va comprendre, Alexandre !

Et le ciel de tomber sur la tête de cet irréductible édile, apprenant par courrier préfectoral qu’il est impossible de renvoyer l’amoureux transi dans ses pénates d’origine, étant assujetti à un contrôle judiciaire lui interdisant désormais de quitter l’Hexagone.

Une situation que Gérard Dézempte résume de la sorte : « J’ai compris qu’en fait, il suffisait que quelqu’un qui n’était pas en situation régulière commette un acte délictueux pour être sous contrôle judiciaire et, finalement, éviter une mesure d’éloignement du territoire français. » Bien vu, Lulu, et bonne chance, Hortense !

En matière de dingueries de ronds-de-cuir, un vilain lieu commun pousse souvent nos confrères à évoquer « des trous dans la raquette »… Notre maire est autrement plus direct, évoquant « une raquette sans tamis », avant de poster ce message sur X : « J’ai saisi le préfet de l’Isère et la procureur de la République afin qu’ils engagent les vérifications nécessaires. Stop au laxisme ! Stop à l’impuissance ! » Depuis, le recalé de la tendresse conjugale coulerait aujourd’hui des jours tranquilles à Marseille. Victoire de l’amour ! Non : celle d’une bureaucratie devenue folle.

On peut en rire, surtout lorsque se reportant au brillant roman de Benoît Duteurtre, La Petite Fille et la Cigarette (Folio), où l’administration américaine se retrouve en proie à un semblable imbroglio judiciaire : un condamné à mort a droit à une dernière cigarette avant de passer à la chaise électrique. Mais cela contrevient aux lois sur la santé publique et n’est pas bon pour la sienne. Quant à ceux qui sont chargés de l’accompagner dans ses derniers moments, ils craignent pour leurs poumons – tabagisme passif oblige. Que faire ?

Mais on peut aussi pleurer devant une administration organisant elle-même sa propre impuissance. Ou quand le serpent se mord la queue tout en marchant sur la tête.

Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire

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