. Marche contre l’antisémitisme : les musulmans, grands absents

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Articles     : Nov. 2023Oct. 2023Sept 2023Aout 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

++ WEBTUBE : Ce dimanche 12 novembre, alors que 180.000 Français (toutes religions confondues) battaient le pavé pour dire « non » à l’antisémitisme, une communauté manquait à l’appel : les musulmans.Au lendemain de la manifestation, plusieurs participants se sont émus de cette absence. Sur CNews, Meyer Habib, député Les Républicains des Français de l’étranger, note ainsi qu’il « y avait un grand absent à cette marche, c’est la communauté musulmane ». Un constat partagé par les autorités juives de France. Au micro de RMC, Elie Korchia, président du Consistoire central israélite de France, s’il salue la réussite de cette manifestation, regrette cette absence. « C’est dommage. Quand vous avez du monde dans la rue, que tous les cultes sont là, et que seul manque le culte musulman, c’est un manque criant », déplore-t-il. Et son confrère Joël Mergui, président du Consistoire israélite de Paris, d’ajouter sur France Info : « On n’a pas vu les instances musulmanes appeler massivement à venir manifester. » L’article complet ci-dessous

Le silence des autorités musulmanes

À ce sujet — Marche contre l’antisémitisme : le CFCM joue avec le feu

Comme le relève Joël Mergui, l’absence des musulmans de France à la marche contre l’antisémitisme est notamment due au silence des autorités musulmanes. À l’exception de quelques imams dissidents tels que Hassen Chalgoumi (Drancy) ou Tareq Oubrou (Bordeaux), qui ont publiquement annoncé leur participation à la marche du 12 novembre, la majorité des instances musulmanes a préféré garder le silence. L’organisation Musulmans de France (ex-UOIF), accusée de proximité avec les Frères musulmans, bien qu’elle assure « condamner sans réserve et avec la plus grande fermeté toute forme de haine ou de violence à l’encontre de nos compatriotes juifs », n’a pas souhaité répondre à l’appel de Gérard Larcher, président du Sénat, et Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, de marcher contre l’antisémitisme.

Le Conseil français pour le culte musulman (CFCM) a, pour sa part, affiché un refus net de participer à cette manifestation. Le 8 novembre, sur X (anciennement Twitter), l’instance se cache derrière la participation du Rassemblement national à cette marche pour justifier sa non-participation. Dans un communiqué, le CFCM explique ainsi « comprendre les réticences des musulmans de France à défiler aux côtés de racistes anti-musulmans ». Et poursuit : « Cette marche qui a pour objectif exclusif de dénoncer l’antisémitisme, sans un mot sur l’islamophobie, n’est malheureusement pas de nature à rassembler. » Même son de cloche du côté de la grande mosquée de Paris. Par la voix de son imam Abdennour Tahraoui, la mosquée a indiqué qu’elle ne participerait pas à la « marche civique » contre l’antisémitisme. Au lendemain de la manifestation, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la grande mosquée de Paris, reçu par Emmanuel Macron, n’en démord pas. Devant les journalistes, il précise : « Au lieu de faire de cette manifestation une lutte contre l’antisémitisme, il aurait fallu faire une lutte contre le racisme. Et là, on aurait assisté de tout cœur à cette marche. »

Un nouvel antisémitisme

Cette absence des musulmans à la marche contre l’antisémitisme met également en lumière le nouvel antisémitisme auquel est aujourd’hui confrontée la communauté juive. En effet, comme le révèle la « radiographie de l’antisémitisme » menée par la Fondation pour l’innovation politique (édition 2022), 15 % des musulmans affirment « éprouver de l’antipathie pour les Juifs, soit une proportion supérieure de 10 points à celle mesurée dans l’ensemble de la population ». Plus encore, les préjugés hostiles à la communauté juive trouvent un écho particulier au sein de la communauté musulmane. Ainsi, l’idée d’une mainmise des Juifs sur les médias (54 %, soit 30 points de plus que la population française) ou sur la finance (51 %, +27 points) est « partagée par plus d’une personne de confession musulmane sur deux ». Cette adhésion aux préjugés antisémites est d’autant plus forte que le fidèle musulman fréquente régulièrement la mosquée, note par ailleurs la Fondapol. Logique que les imams n’aient pas beaucoup mobilisé pour la manifestation…

Clémence de Longraye, dans BV

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