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Lundi, pour la première de l’émission « Face à la rue » de Jean-Marc Morandini, Éric Zemmour est retourné dans la ville de son enfance, Drancy, en Seine-Saint-Denis.
C’est, sans conteste, l’émission la plus importante, la plus significative de son tour de France de précampagne. Et c’est sans doute pour cela que l’on veut réduire cette balade en Seine-Saint-Denis à une série de polémiques, de « punchline » et de gestes « honteux, déplacés », comme on peut lire sur les réseaux sociaux.
Bref, on lui demandait, à lui qui dénonce à longueur d’ouvrages et d’émissions l’islamisation de la France, lui qui a réussi – véritable tour de force – à imposer le terme – et le thème – tabou du « Grand Remplacement » dans le débat public, contraignant tous les responsables politiques, bien malgré eux, à s’emparer de la question identitaire et civilisationnelle, on lui demandait d’aller « au carton », de confronter ses idées avec la réalité. Et ce fut mouvementé !
Petit passage en revue.
Pendant une heure trente, il a déambulé dans les rues, discutant avec la population et avec des élus. La séquence avec Rachida Boukris, une musulmane qui revendique de porter le voile islamique « par choix » depuis quelques mois, a été très critiquée : la jeune femme est, depuis, la cible d’insultes de la part de certains de ses coreligionnaires. « Mon cœur, ma foi m’a guidée vers ce voile, vers ma confession qui est musulmane, pourtant je suis française », explique-t-elle. « Est-ce que vous imaginez, à La Mecque, une jeune femme en mini-jupe ? » lui rétorque Zemmour. « Vous dites à tout le monde « je suis musulmane, la France c’est la laïcité, on n’est pas dans un pays arabo-musulman »… Dans l’espace public, on ne dit pas à tout le monde « je suis musulmane », on dit je suis française. Le vêtement est éminemment politique […] il y a antithèse entre la liberté individuelle que vous revendiquez et l’islam qui ne connaît pas la liberté individuelle. » Elle lui propose d’enlever son voile pour montrer qu’elle est libre… et le remet aussitôt. « Vous vous contredisez, vous dites que c’est un acte de liberté et vous le remettez car c’est un signe religieux. » Elle tente : « Je suis musulmane et je suis une femme, vous êtes juif, ce n’est pas écrit sur votre front. » Une perche tendue saisie bien volontiers par le presque candidat : « Non, ce n’est pas écrit sur mon front, mais sur le vôtre, si. Merci madame. »
Séquence suivante, il rencontre Kamel, né en Algérie, délinquant multirécidiviste, qui possède la double nationalité et qui travaille, maintenant, pour l’Éducation nationale. Éric Zemmour lui dit qu’il aurait dû être expulsé vers l’Algérie, Kamel lui répond : « Mais l’Algérie n’est pas une poubelle ! » « La France non plus, monsieur, n’est pas une poubelle ! » lui renvoie-t-il. L’occasion était trop belle, c’était faire une insulte à son intelligence de ne pas croire qu’elle allait être saisie…
Puis une séquence avec un boucher halal à qui Jean-Marc Morandini demande si elle est française. Réponse : « Elle est musulmane. » Conclusion d’Éric Zemmour, un peu hilare : « Vous voyez, c’est pas moi qui le dis ! » Fermez le ban.
Il y eut aussi une rencontre avec le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, sur les réponses à apporter à cette inflation de la haine anti-flics, à « une partie de la population qui conteste la police et qui est cautionnée par une partie de la classe politique qui trouve ça normal » (Le Bars), à ces « policiers qui sont vus comme des coupables en puissance alors qu’ils sont les vraies victimes » (Zemmour), à ce constat commun que la chaîne pénale, les lois et la plupart des juges qui appliquent ces lois sont défaillants. Lors de ces rencontres, à chaque déplacement, tandis que la foule grossit, elle devient plus contestatrice, plus bruyante, plus virulente : « La France, c’est nous, monsieur Zemmour », crient-ils. Cette même foule qui se met à hurler lorsque Zemmour propose de supprimer toutes les aides sociales aux parents d’enfants délinquants.
Et ainsi de suite : la rencontre avec une responsable d’association, avec un membre du comité de soutien d’Assa Traoré, avec un élu LREM, un autre de La France insoumise… Autant de mises en situation de tout ce que la France peut compter d’opposition à l’ex-journaliste du Figaro. Et autant de preuves par l’exemple de ce qu’il dénonce ?
Une série d’instantanés qui donnent à voir ce qu’est devenue cette France des banlieues, la puissance de la présence islamique en France, la vitalité de sa démographie et, plus généralement, la dimension de ce qui se joue dans cette élection présidentielle où, enfin, on parle de la France, de son passé qui l’a faite grande, de son présent qui la voit faible et des clés qui pourraient la restaurer ou l’abattre à jamais, diluée, engloutie dans une civilisation qui est son exacte antithèse.
Il ne convaincra pas les tenants du multiculturalisme, les gauchistes, les écolos : ces banlieues sont leur fonds de commerce. Mais il faudrait peut-être montrer cette plongée dans la banlieue française à tous ceux pour qui, tout à leur vision économiste de la politique, prétendent être rassurés par la gestion du pays de l’ancien de la banque Rothschild.
Il faut en finir avec cette vision amputée, et aujourd’hui criminelle, du destin français.
Boulevard Voltaire