Comment l’égalitarisme va tuer la société

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Articles : Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021

Nos anciens avaient choisi, et cela avait dû s’imposer à eux comme une évidence, de ne reconnaître qu ‘une « égalité de droits » aux êtres humains qui constituaient la Société.

Depuis quelques décennies, de nombreux mouvements, dont l’apparition n’est peut-être pas aussi spontanée qu’on voudrait le faire croire, ont entrepris de défendre ce qu’il est convenu d’appeler des minorités.

S’il était simplement agi de défendre les droits de ces minorités par rapport aux respect de la réglementation, éventuellement d’obtenir, en raison de certaines particularités, des amendements justifiés destinés à les protéger ou bien leur faciliter l’existence, personne n’aurait trouvé à y redire.

Un mal plus profond

Tant qu’il était question d’étendre certains droits à des groupes sociaux qui s’en voyaient écartés, comme -à titre d’exemple- le droit de vote des femmes ou de baisser l’âge de la majorité, cela ne remettait pas en cause les bases de notre organisation sociale.

Par contre, passer de la notion de l’égalité de droits à celle de l’égalité tout court risque de remettre en question l’essentiel de notre organisation.

Avant le Droit, régnait la Force

C’est ce qu’on appelle le « droit du plus fort » que d’aucuns comparent au « droit de la jungle ». Avant que le Droit ne soit codifié, par oral ou par écrit, le plus fort gagnait. Les plus faibles, qui n’étaient pas protégés, perdaient à tous les coups. Dans ce système, on voit que la survie de l’espèce risque d’être limitée car la notion de force ou de faible est relative. On peut donc considérer que le Droit est indispensable s’il est là pour protéger le faible des excès du fort.

Imaginons un instant qu’il en soit décidé autrement et qu’il n’y ait plus de distinction entre les êtres humains. C’est la définition de l’égalité, que de ne faire aucune différence entre deux individus.

Cela va naturellement à l’encontre de toute forme d’ordonnancement, car tout ordre suppose au moins un critère.

Sans la notion d’ordre, pas de société

La notion d’ordre est fondamentale. Le mathématicien fait une distinction entre l’ordre relatif et l’ordre total ou absolu. Pour expliciter, l’ordre relatif est le jeu de cartes qui s’appelle la « bataille » Deux cartes de couleur différentes ont la même valeur. Il faut jouer un tour supplémentaire pour savoir qui gagne. C’est un ordre relatif qui ne s’exerce que dans la couleur des cartes. Si, de plus, on met, comme c’est le cas du jeu de bridge, un ordre des couleurs entre elles, nous obtenons un ordre total.

Dans notre société, nous avons un ordre relatif, mais il est très important. Imaginez que, en raison du principe d’égalité de tous et de toutes, on supprime tous les concours car ceux qui sont refusés serons lésés par rapport à ceux qui sont reçus. Il en sera de même pour tous les systèmes de sélection. Pourquoi lui ou elle et pas moi ?

Cela vaut également pour les élections, et en particulier les élections de liste où le simple fait de figurer en position « éligible » implique l’élection, qui sera contestée par les non-élus.

C’est la négation même de toute forme de mérite, et plus personne ne sera capable d’exercer la moindre autorité sur d’autres personnes, ce qui est à peu près la définition de l’anarchie.

La parité, exemple type de cette déviance

Dès l’instant ou s’impose comme critère de recrutement un caractère qui vient troubler l’ordre naturel du mérite, ce dernier n’a plus de sens. Quelque soit le ou la candidate victorieuse, si la place suivante se doit d’être attribuée à quelqu’un de différent par son sexe, sa couleur, sa taille ou quoi que ce soit d’autre, on ne peut plus parler de mérite car le second reçu peut avoir un niveau très inférieur au troisième et l’ordre n’est donc plus respecté. L’obligation de parité homme-femme présente ce risque. Autant, alors, procéder par tirage au sort. La parité sera respectée mais peut-être aussi que la qualité du recrutement s’en ressentira et cela induira également une notion d’inégalité entre ceux qui seront choisis et les autres…

Peut-on imaginer une société sans ordre ?

Même en théorie pure, cela paraît impossible. La première nécessité, qui est celle de l’apprentissage des principes sociaux, suppose que les parents possèdent une autorité sur leurs enfants. Ensuite, à l’école, les enseignants doivent pouvoir également imposer leur autorité sans qu’elle soit contestée et il en set ainsi à tous les niveaux de l’organisation sociale. Peut-on imaginer une armée sans obéissance aux ordres donnés. Même dans les groupes non hiérarchisés, comme les associations, l’acceptation aux décisions est nécessaire, même s’il faut convaincre plutôt que contraindre.

En définitive, il semble que la phrase de Charles Péguy  prenne tout son sens :

« le désordre mène à la servitude, l’ordre -et l’ordre seul- génère la liberté. »

Jean Goychman 

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.
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