Afghanistan : la France va-t-elle répéter les mêmes erreurs que lors de la crise migratoire de 2015 ?

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Articles : Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021Mai 2021Avr. 2021Mar.2021

Alors que les islamistes ont conquis une grande partie du territoire afghan et la capitale Kaboul, plusieurs voix s’élèvent en France pour que notre pays accueille toujours plus de migrants issus d’Afghanistan.

Si ces pressions bénéficient d’une large et bienveillante couverture médiatique, ceux qui les exercent ne représentent pas l’opinion majoritaire des Français. Dans l’emballement actuel sur ce sujet, plusieurs problèmes liés à l’accueil massif des migrants sont passés sous silence. Ils sont pourtant lourds d’enjeux pour les Français et nécessitent d’être rappelés. Le risque de répéter les mêmes erreurs que lors de la crise migratoire de 2015 est bien réel.

Une campagne d’opinion circonscrite à la gauche

Depuis quelques jours, les partisans d’un large accueil de migrants afghans multiplient les appels et les tribunes dans la presse. Plusieurs maires ont fait part de leur souhait d’accueillir en plus ou moins grand nombre des Afghans dans la ville qu’ils dirigent. Ils sont très majoritairement à gauche (Nantes, Lille, Strasbourg, Tours, etc.), plus rarement à droite (Saint Etienne).

Les partis politiques de gauche et les associations pro-migrants subventionnées donnent également de la voix pour que de nombreux Afghans puissent s’installer dans notre pays. Une pétition signée par quelques artistes et femmes politiques parue le 20 août appelle sans aucune retenue à « l’ouverture de nos frontières et l’accueil inconditionnel de nos sœurs (les femmes afghanes NDLR) et de leur famille ».

L’Union européenne n’est pas en reste. La commissaire aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a demandé le 18 août aux pays membres de l’Union européenne de revoir à la hausse leurs promesses d’accueil de ressortissants afghans. Le porte-parole du gouvernement français s’est immédiatement cru obligé de déclarer que « la France accueillera comme chaque année des milliers d’Afghans ».

En donnant une réponse favorable à ces injonctions, le gouvernement français pourrait intensifier considérablement l’immigration, ce qui correspond à son objectif politique de longue date. Une nouvelle crise des migrants, à l’image de celle de 2015, qui a vu arriver près de 1,5 million de clandestins en Europe, est-elle sur le point de se répéter ? La France doit-elle en faire plus pour l’accueil des migrants, comme le souhaitent les partis politiques de gauche, les associations pro-migrants et la commission européenne ? Quelques éléments peuvent être utilement rappelés à ce sujet.

L’Afghanistan, un pays musulman pauvre et traversé par les conflits

L’Afghanistan est un pays de 38 millions d’habitants, qui sont presque exclusivement de religion musulmane. C’est l’un des pays les plus pauvres du monde, à la natalité très élevée. Le nombre moyen d’enfants par femme afghane est de 4,3. La production et la vente d’opium sont une importante source de revenus que les Talibans souhaitent depuis longtemps s’accaparer.

Les motivations politico-religieuses n’expliquent pas tous les départs des Afghans de leur pays. Elles sont souvent intimement liées à des raisons économiques. La piètre administration du pays pendant le régime taliban de 1996 à 2001 laisse augurer une aggravation de la pauvreté. La récente suspension du versement de liquidités par le FMI risque de plonger le pays dans le marasme économique. La démographie galopante du pays conjuguée à un manque d’emplois ne fait qu’empirer la situation.

L’immigration afghane en France, un phénomène en hausse constante

L’immigration afghane en France est en augmentation constante depuis quelques années. Alors que les Afghans étaient en 2014 au 31e rang en nombre de demandeurs d’asile dans notre pays, ils sont depuis 2019 la nationalité la plus représentée. Le directeur de l’OFPRA affirmait récemment que « beaucoup n’écrivent et ne lisent pas leur langue ».

L’OFPRA évalue à près de 40 000 le nombre d’Afghans qui bénéficient du statut de réfugié ou de la protection subsidiaire en France. Les Afghans seraient, selon une responsable de l’association France Terre d’asile citée par Le Monde le 20 août, près de 100 000 à vivre dans notre pays. L’importance du nombre d’Afghans bénéficiaires de la protection internationale en France est un phénomène exponentiel. En plus de tous les migrants qui arrivent actuellement, près de 35 000 Afghans peuvent prétendre au regroupement familial, selon une responsable de la Cimade interrogée par le Figaro.

La charia plébiscitée par les Afghans

Une enquête menée en 2013 par le think tank américain Pew research center a tenté de cerner les convictions et les croyances religieuses des Afghans. Il en ressort notamment que :

-La charia doit pour 99% des Afghans musulmans sondés être la loi officielle dans le pays.

-La charia doit s’appliquer aux musulmans et aux non musulmans pour 61% des Afghans musulmans sondés.

-La lapidation doit être appliquée pour punir l’adultère selon 85% des Afghans musulmans sondés.

-La peine de mort devrait être appliquée pour ceux qui quittent l’islam selon 79% des Afghans musulmans sondés.

-La violence contre les civils par commando suicide peut être parfois justifiée pour 39% des Afghans musulmans sondés.

On peut à ce stade s’interroger sur les raisons pour lesquelles une telle pression est mise sur les pays de l’ouest de l’Europe pour accueillir des ressortissants d’un pays très lointain (plus de 7 000 km) à la culture très éloignée de la nôtre, alors que l’Afghanistan a des pays voisins de la même aire civilisationnelle.

Plusieurs raisons plaident pour une restriction et non une amplification de l’immigration

D’autres arguments plaident pour ne pas céder au lobby pro-migrants :

  • L’Europe fait face depuis la fin des restrictions de circulation liées à la crise sanitaire à une très forte pression migratoire. Un député hongrois du Fidesz indiquait récemment que près de 100 000 migrants étaient sur la route de Balkans et que d’autres arrivées étaient à prévoir. Le ministre de l’intérieur italien déclarait quant à lui le 18 août, selon le site d’information Breitbart, que son pays a fait face pendant les 7 premiers mois de l’année à une augmentation de 128% du nombre de migrants arrivés sur les côtes italiennes par rapport à 2020, un nombre qui atteint 50 000. Plus globalement, l’agence Frontex a observé à fin juillet une hausse de 59% du nombre d’entrées illégales en Europe depuis le début de l’année par rapport à 2020.
  • La France est confrontée à un nombre croissant de demandes d’asile. En dépit de l’augmentation considérable du nombre de places d’hébergement qui leur sont dédiées, qui dépassent les 110 000, près de 50 % des demandeurs d’asile n’ont pas pu bénéficier d’une prise en charge au sein du dispositif national d’accueil en 2019. Les nouvelles places créées sont immédiatement occupées par de nouveaux arrivants. Une étude réalisée en 2018 mettait en avant le fait que 40% des personnes sans logement en France sont immigrées.
  • Les risques d’infiltration en Europe de terroristes et de mercenaires parmi le flux de migrants qui arrive est souligné notamment par un ancien membre des Frères musulmans. Le placement sous « surveillance accrue », révélé par le journal Valeurs actuelles lundi 23 août, de 5 Afghans à peine débarqués à Paris pour suspicion d’accointance avec les Talibans témoigne qu’il ne s’agit pas de fantasmes. Un journaliste de la chaine américaine NBC a diffusé des images montrant des prisonniers afghans libérés par les Talibans. Voudrait-on répéter les erreurs commises en 2015, quand l’absence de contrôle et de filtrage strict des entrées en Allemagne a permis à toute une population interlope d’entrer dans le pays : délinquantssalafistesfraudeurs, etc. ?

On peut également s’interroger sur la pertinence de l’initiative de la Commission européenne annoncée le 18 août visant à créer de « nouvelles voies d’immigration légale » d’Afghans vers l’Europe. Car il y a fort à craindre qu’au lieu de tarir l’immigration clandestine, ces déplacements de population qui seraient organisés par quelques pays européens s’ajoutent à ceux existant et augmentent considérablement l’immigration extra-européenne.

Alors que les demandeurs d’asile bénéficient en France d’un droit de tirage illimité, la décision prise par plusieurs pays européens, dont la France, de ne plus renvoyer les Afghans déboutés de l’asile est également lourde de conséquences. Le droit des étrangers, de l’asile et de l’action sociale (asile, regroupement familial, Mineurs Non Accompagnés, etc.) ne permet pas aux autorités françaises de fixer le nombre d’immigrés qui arrivent en France chaque année. Se fixer des contraintes supplémentaires apparait totalement déraisonnable.

En 2018, face aux exactions commises par les islamistes et aux risques d’exode des populations chrétiennes d’Orient, le premier ministre de l’époque déclarait : « La France ne se dérobera pas à son devoir d’hospitalité. Mais l’avenir des Chrétiens d’Orient doit être en Orient ». Un ancien chef de la mission française auprès de l’ONU, Dominique Trinquand a tenu récemment le même raisonnement concernant les Afghans. Il insistait sur l’importance que « l’Afghanistan ne se vide pas de ses forces vives ». Il concluait : « le problème du poids des Talibans en Afghanistan, c’est avant tout le problème des Afghans ». Nos dirigeants seraient bien avisés de méditer de tels propos.

Paul Tormenen

Breizh-info.com

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