Relations Russie-Europe : le grand ratage

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Diaboliser Poutine est une monumentale erreur des Occidentaux.

Autant l’URSS pouvait représenter “l’empire du mal”, autant la Russie actuelle mériterait toute notre attention bienveillante.

Les Européens, éternels valets et supplétifs des Américains, n’ont pas su profiter de la chute du communisme en Russie pour arrimer ce grand pays à l’Europe. Un désastre total de la politique étrangère de l’UE.

J’ai cru qu’en accueillant Poutine à Versailles en 2017, la France allait enfin tisser des liens solides avec ce pays si proche de nous et avec lequel nous partageons une longue histoire. Hélas, il n’en fut rien.

Après les soubresauts qui ont suivi la chute du mur de Berlin en 1989, et qui ont duré une décennie, c’est en 2000 que Poutine a pris la tête de la Fédération de Russie.

La première faute des Occidentaux fut de ne pas respecter leur promesse de non-élargissement de l’Otan vers l’est. Mais les Américains ne connaissent que la loi du plus fort.

Dès 1999, Pologne, Hongrie et République tchèque rejoignaient l’Alliance. Vinrent ensuite les pays d’Europe centrale et riverains de la Baltique. De 1949 à 2020, l’Otan est passée de 12 à 30 membres, au grand dam de la Russie, qui voit l’étau occidental se resserrer.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89largissement_de_l%27Organisation_du_trait%C3%A9_de_l%27Atlantique_nord

La seconde faute fut de bombarder la Serbie, alliée de la Russie, et de la dépecer en déclarant l’indépendance unilatérale du Kosovo en 2008. Une ignominie, imposée à la Russie qui n’avait pas encore rétabli toute sa puissance militaire.

L’annexion de la Crimée par Poutine n’est que le juste retour du boomerang !

L’ingérence des États-Unis en Ukraine et en Géorgie n’a fait qu’attiser les tensions et convaincre le peuple russe que l’Occident, en 1991, “ne voulait pas tuer le communisme mais la Russie”.

Le résultat de cette politique européenne alignée sur les États-Unis, qui ont bien trop peur d’une vaste Europe de l’Atlantique à l’Oural, est que les Russes, qui étaient à 80 % pro-européens après la chute du communisme, ne sont plus que 20 % aujourd’hui ! Beau bilan ! (source Figmag)

Au lieu d’arrimer la Russie à l’Europe dès 1991, en l’aidant à surmonter la crise économique et la difficile transition politique des années 90, les Occidentaux sont restés les bras ballants, se contentant de savourer la désintégration de l’URSS et la fin du communisme. Quelle erreur !

Il ne faut donc pas s’étonner que Poutine ait mis toute son énergie à redresser son pays et à le faire respecter de cet Occident méprisant et arrogant, ayant conservé sa mentalité de la guerre froide.

Si Poutine tient depuis si longtemps, c’est avant tout parce qu’il a redonné son rang de grande puissance à la Russie et qu’il a rendu sa fierté au peuple slave.

Ces 20 dernières années n’ont été qu’une suite de fautes dans les rapports entre la Russie et l’Occident. Les Américains ont gardé la mentalité du vainqueur arrogant et dominateur. Les Européens, n’ayant pas compris que les Russes ne demandaient qu’à se rapprocher de l’Europe, ont sabordé leurs propres intérêts en servant aveuglément les intérêts américains.

Un nouveau membre de l’Otan, c’est avant tout un nouveau partenaire commercial et un client pour les industriels américains de l’armement. Protection contre juteux contrats, tel est le deal. Et les dindons de la farce sont les Européens.

Le résultat de cette politique suicidaire est que Poutine se tourne vers la Chine. L’alliance économique et militaire de ces deux pays n’augure rien de bon.

Quant au peuple russe, “il ne veut plus de l’Europe, qu’il considère comme vassalisée par les États-Unis , en train de s’islamiser et n’assumant pas son héritage judéo-chrétien” (Vladimir Fédorovski, ex-porte- parole du Mouvement des réformes démocratique en 1991).

On ne saurait lui donner tort.

L’Europe fait tout pour disparaître et se livrer à l’islam sans le savoir. La violence du réveil sera à la hauteur de son aveuglement.

Jacques Guillemain, Riposte Laïque

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