Articles : mai 2020 – avril 2020 – mars 2020 – février 2020
[…] depuis la semaine dernière, toutes les opérations de sauvetage ont cessé. L’Alan Kurdi et l’Aita Mari ont été immobilisés par les garde-côtes italiens pour des problèmes «techniques», les ONG, elles, dénoncent une manœuvre injustifiée dont le seul but est de «perturber leurs missions de sauvetages».
290% de départs en plus
« S’il n’y a pas de secours en mer et que les pays traînent des pieds pour secourir et débarquer les personnes, nous serons confrontés à des situations humanitaires assez graves », déplore auprès de l’AFP Vincent Cochetel, l’envoyé spécial des Nations Unies auprès du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), qui estime à 179 le nombre de morts dans la région depuis janvier.
La situation est d’autant plus sensible que les départs des côtes libyennes ont augmenté de 290%, soit 6629 tentatives entre janvier et fin avril, comparé à la même période l’an dernier, alors que les départs de Tunisie ont augmenté de 156 %, explique Vincent Cochetel.
« Qu’il y ait ou non des navires (humanitaires) en mer n’affectera aucun départ, la période du coronavirus l’a largement montré, et nous avions entendu dans les capitales européennes que c’était les ONG par leur présence qui fonctionnant comme un aimant influait sur les départs », poursuit-il en expliquant que «75% des migrants en Libye ont perdu leur travail depuis le confinement, ce qui peut pousser au désespoir».
Deux immobilisations de bateaux « l’un après l’autre posent vraiment la question de savoir pourquoi ils ont été saisis », se plaint Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée, une société française qui affrète l’Ocean Viking, un navire humanitaire qui va retourner en mer « dans les meilleurs délais » malgré la «criminalisation» des ONG. […]
Dans une lettre commune envoyée à la Commission européenne et que l’AFP a consultée, les ministres de l’intérieur de la France, de l’Italie, de l’Espagne et de l’Allemagne ont appelé à la création d’un « mécanisme de solidarité » pour les « recherches et sauvetage » en mer, expliquant notamment que « À l’heure actuelle, un certain nombre d’États portent un poids excessif, ce qui montre un manque de solidarité et risque de provoquer un dysfonctionnement de l’ensemble du système. » […]