Sibeth Ndiaye et le coronavirus : à quand sa mise en quarantaine ?

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Boulevard Voltaire

La cérémonie des César ayant sombré dans la palinodie qu’on sait, alors qu’on ignore encore si celle de Cannes sera maintenue, qu’on se rassure, Sibeth Ndiaye, porte-parole de l’Élysée, continue d’être un festival à elle seule. Bref, the show must go on, comme on dit.

Rappel des épisodes précédents. À l’occasion de la grande fête du cinéma français, elle avait cru bon de se distinguer – alors qu’elle n’est pas actrice et, de fait, encore moins sélectionnée dans ce sympathique raout – en affirmant, à propos de Roman Polanski, : « Quand on a fauté, on assume ses responsabilités, d’autant plus dans des crimes de cette nature-là, où on fait du mal aux gens, et Roman Polanski a fait du mal aux gens. »

Il faudra encore que cette sémillante demoiselle nous explique la différence entre un « crime qui fait du mal aux gens » et celui qui leur fait du bien. Simple argutie sémantique, certes, mais tout de même…

En attendant, le coronavirus campant en embuscade, Sibeth Ndiaye est première sur la ligne de front. Malgré les nouvelles catastrophiques qui s’amoncellent – dont l’annulation des tournées de Patrick Bruel, Matt Pokora et Maître Gims ; la culture française s’en relèvera-t-elle un jour ? –, elle a inventé un salut d’un genre nouveau, consistant à se « checker » le coude. Yes! Et tant qu’à se moucher, elle, au moins, ne se mouche-t-elle pas… du coude. Et encore moins dans celui de son voisin.

On notera, pour finir, que cette pimprenelle exporte ses talents à l’international, puisque se mêlant de la manière qu’ont les autorités italiennes de gérer l’actuelle épidémie : « L’Italie a pris des mesures, je pense notamment aux contrôles de température à l’arrivée de vols en provenance à risques, qui n’ont pas permis d’enrayer l’épidémie. Nous n’avions pas pris ce type de mesure. »

Ce à quoi Lia Capri, journaliste locale, invite la France à se montrer « moins présomptueuse » et à éviter de « donner des leçons »… Et ses consœurs de lui emboîter le pas. La philosophe Michela Marzano : « D’où vous vous permettez ? Comment osez-vous ? Savez-vous que l’OMS recommande à la France de prendre des mesures comme en Italie. » Et Andrea Vianello, journaliste, de lui rétorquer, tandis qu’un autre de ses confrères, Roberto Tallei, réplique de la sorte : « Le gouvernement français critique les mesures prises par l’Italie. On commentera ça dans quelques semaines. »

Là, une question se pose. Comment Emmanuel Macron peut-il abandonner sa propre communication, en temps de crise, à une telle pimbêche ?

Pour l’universitaire Benjamin Morel, interrogé par le FigaroVox, le 24 février dernier, la réponse est simple quant à ce type de « format utilisé visant à rendre compréhensible au plus grand nombre les intentions du gouvernement », si bien incarné par Sibeth Ndiyae : « Que les choses soient claires, cela n’est pas propre à LREM, mais touche l’ensemble de la classe politique. […] Le problème, c’est que l’on pose parfois des questions que le peuple ne se pose pas, ou dont il se fiche un peu. Ensuite, on dit “voyez ce que pense le peuple”, mais si l’on considère les non-répondants et ceux qui ont répondu sans que ça les intéresse vraiment… suivez mon regard vers les sondages relatifs aux “question de société”… »

Et la dernière pique assenée par le même Benjamin Morel à propos de la même Sibeth Ndiaye : « Elle est un symptôme de ce qu’on vient d’évoquer. Sa carrière politique est embryonnaire, elle est d’abord une conseillère en communication. Camper la posture de gaffeuse relève d’une stratégie bien pensée de saturation et de diversion médiatique. Ça permet de faire parler et d’occuper l’espace à défaut de pouvoir rendre l’image d’une profondeur politique. »


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