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°° WEBTUBE : C’est le fruit de quatre ans de négociations. Mais c’est aussi une information qui n’aura pas fait les gros titres, et pourtant, elle est décisive pour le Parlement européen et l’avenir de sa population. Ce mercredi 14 février, la commission des libertés civiles adoptait le Pacte sur la migration et l’asile, une étape supplémentaire avant son adoption définitive. « Une victoire pour les migrants »
Un texte destiné à réformer la politique migratoire européenne en organisant un système de solidarité entre les vingt-sept. Par système de solidarité, il faut entendre choisir entre accepter des migrants (30.000 répartis chaque année) ou verser de lourdes sommes dans un fonds commun. Un accord politique qu’étaient parvenus à signer, le 20 décembre dernier, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe. À cette occasion, Ylva Johansson, la commissaire européenne, avait applaudi : « L’adoption du Pacte n’est pas seulement une victoire pour l’Union européenne, c’est aussi une victoire pour les migrants. »
🛑 Communiqué : le Pacte des migrations a été adopté ce matin en commission au Parlement européen.
— Jean-Paul GARRAUD (@JPGarraud) February 14, 2024
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Concrètement et sur le papier, ce pacte comprend un contrôle préalable des migrants à l’entrée dans l’Union européenne, de nouvelles procédures de traitement des demandes d’asile ou encore de conditions minimales d’accueil des demandeurs d’asile. Dans les faits, « les textes le composant, votés aujourd’hui en commission au Parlement européen, suivent cette logique : légaliser l’immigration illégale et répartir les migrants dans l’Union européenne, sous peine d’une amende de 20 000 euros par migrant refusé », fustige Jean-Paul Garraud, l’eurodéputé (ID), dans un communiqué. L’élu déplore également qu’aucune de leurs propositions n’ait été retenue : « ni le traitement des demandes d’asile dans les pays de départ, voire de transit, permettant de limiter les départs plutôt que tenter vainement de maîtriser les arrivées, ni le conditionnement des aides financières de l’UE à la reprise par les pays d’origine de leurs ressortissants résidant illégalement dans l’Union européenne ». Et d’insister sur cette idéologie dénoncée par BV à longueur de colonnes : « Pour la gauche et les mondialistes, l’immigration n’est pas une fatalité, c’est leur projet ! »
L’opposition inaudible de l’Europe centrale
Le 8 février, les représentants des États membres de l’UE ont approuvé les trois actes législatifs qui avaient déjà fait l’objet d’un accord entre le Conseil et le Parlement en 2022 : des règles uniformes pour les demandes d’asile, de meilleures conditions d’accueil et un nouveau cadre de l’UE pour la réinstallation. Contre ce pacte de répartition des migrants, ne cherchez pas la France qui se targue, au cours de sa présidence européenne, d’avoir « œuvré à cet accord important », mais les pays d’Europe centrale : Slovaquie, Hongrie et Pologne, qui ont récemment réaffirmé leur opposition. « Nous, Slovaques, Hongrois et Polonais, avons voté contre les lois qui parlent de soi-disant solidarité. Malheureusement, notre décision a été rejetée par plusieurs États membres », déclarait le ministre de l’Intérieur slovaque , Matúš Šutaj Eštok.
Aujourd'hui, les Etats membres ont approuvé à une très large majorité les 10 textes législatifs formant le Pacte asile et migration, étape décisive vers son adoption. Les Présidences 🇫🇷🇨🇿🇸🇪🇪🇸🇧🇪 ont oeuvré à cet accord important, qui une fois adopté sera rapidement mis en oeuvre. pic.twitter.com/RaS3nWKeDc
— La France dans l’UE 🇫🇷🇪🇺 (@RPFranceUE) February 8, 2024
À ce sujet — L’Union européenne signe le pacte sur les migrations
Nadine Morano, dont nous avions recueilli le témoignage alarmant suite à sa mission à Lampedusa, annonce avoir « voté CONTRE tous les textes qui ne permettront pas d’endiguer les flux migratoires conformément à la volonté des peuples européens ! Et donc CONTRE celui sur la répartition inacceptable des migrants dans les États membres ! »
Selon Frontex, qui dénombre, en 2023, un pic de demandes d’asile avec 380.000 passages irréguliers à la frontière extérieure de l’UE, « l’augmentation significative des passages irréguliers à la frontière en 2023 » est « la plus élevée depuis 2016 ». Dans ce contexte de crise migratoire et de montée des droites patriotes dans les pays européens, ces mesures définitives concernant le Pacte sur la migration et l’asile devraient être adoptées d’ici avril 2024, avant les élections européennes de juin 2024…
Iris Bridier, Boulevard Voltaire