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++ WEBTUBE : ce second sondage entre dans le détail de la peur des Français : en effet, 72 % d’entre eux craignent qu’une attaque similaire à celle du 7 octobre, qui a coûté la vie à près de 1.400 Israéliens, se produise un jour chez eux. Une attaque dont les Français ont bien intégré la sauvagerie. Cette peur massive commande leurs autres jugements.
Des sondages publiés ce vendredi sur le conflit Israël-Hamas, on n’a en fait retenu qu’un seul chiffre : 82 % des Français (Harris Interactive pour LCI) craignent que cette guerre aient des répercussions sur le terrorisme en France. Après les manifestations pro-palestiniennes, la montée des actes antisémites, le sinistre calcul électoral de LFI et l’assassinat de Dominique Bernard, rien d’étonnant : nos compatriotes sont lucides. Mais ce baromètre Harris Interactive comme le sondage IFOP commandé pour le CRIF et publié par Le Figaro le même jour contiennent d’autres enseignements précieux sur l’évolution politique en France.
D’abord, ce second sondage entre dans le détail de la peur des Français : en effet, 72 % d’entre eux craignent qu’une attaque similaire à celle du 7 octobre, qui a coûté la vie à près de 1.400 Israéliens, se produise un jour chez eux. Une attaque dont les Français ont bien intégré la sauvagerie. Cette peur massive commande leurs autres jugements.
À ce sujet — [Sondage] Faut-il interdire les manifestations pro-palestiniennes ?
Ainsi l’événement du 7 octobre constitue-t-il, visiblement, un tournant dans l’opinion publique française, non seulement sur sa perception du conflit moyen-oriental, mais aussi en politique intérieure. Là où les Français pouvaient, naguère, se sentir au-dessus de la mêlée et renvoyer dos à dos les deux acteurs, avec , souvent, un tropisme pro-arabe, le raid terroriste du 7 octobre a renversé la table : « Les sondés sont près de 37 % à éprouver de la sympathie pour Israël, contre 20 % pour l’autorité palestinienne. Ce chiffre chute à 5 % pour le Hamas. » Certes, ces chiffres varient ensuite selon la préférence politique et l’âge, mais la tendance est claire : les Français soutiennent le droit d’Israël à se défendre. Pour Frédéric Dabi, directeur de l’IFOP, « l’attaque du Hamas sur Israël, c’est un Bataclan bis pour les Français. D’où la grande peur des Français citée plus haut d’une prochaine attaque terroriste de masse, mais cette fois-ci, sur le sol français. L’objectif d’Israël s’en trouve légitimé par une majorité de Français, qui considèrent que la France et Israël ont un objectif et un ennemi commun. » Conséquence : les Français sont 70 % à souhaiter l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes (la semaine dernière, les lecteurs de BV étaient favorables à 84 % à cette interdiction).
Enfin, cette évolution des Français a aussi des conséquences en politique intérieure. Si l’exécutif bénéficie d’« un petit effet drapeau » (+4 %, après une chute continue depuis janvier), pour avoir globalement soutenu Israël et bénéficié de la mise au ban de Mélenchon et de LFI, on constate que, contrairement à la guerre en Ukraine, Marine le Pen, principale opposant, ne pâtit pas de cet événement international comme c’est souvent le cas en pareilles circonstances. Mieux : selon Harris Interactive, si 39 % des Français sont d’accord sur les prises de parole d’Emmanuel Macron sur le conflit, Marine le Pen arrive en seconde position et bénéficie de 33 %, devant Élisabeth Borne, à 32 %. C’est un fait politique majeur : l’attaque du Hamas a non seulement révélé au grand jour l’ampleur de l’islamo-gauchisme de LFI et l’a exclu de l’arc républicain, mais il a aussi conforté la présidentialisation de Marine Le Pen. Les Français, dans une progressive prise de conscience accélérée par la peur, reconnaissent la justesse de son analyse sur le danger du terrorisme islamiste que les gouvernements ont laissé prospérer sur le terreau de l’immigration et de l’islamisation. Une présidentialisation confirmée par un autre sondage commandé par Le Point : selon un sondage Cluster 17, si l’élection présidentielle avait eu lieu ce dimanche 29 octobre, elle serait arrivée en tête, avec 29,5 % des suffrages.
Frédéric Sirgant, Boulevard Voltaire