. Des migrants à Plainfaing (Vosges) : la concertation promise n’a pas eu lieu

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Articles     : Oct. 2023Sept 2023Aout 2023Juillet 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

Les épisodes se suivent et se ressemblent étrangement. Le pouvoir exécute en douce les ordres de Bruxelles en adressant des migrants « mineurs non accompagnés » dans des villages français mis au pied du mur. À Plainfaing, dans le département des Vosges, une trentaine de soi-disant mineurs arrivés à Lampedusa, en Italie, sont ainsi descendus d’un bus pour loger dans des bâtiments situés sur le territoire de la commune, piétinant au passage les belles promesses du conseil départemental. Et celles de Gérald Darmanin qui jurait, la main sur le cœur, que « la France ne s’apprête pas à accueillir une partie des migrants » de Lampedusa sur le territoire national. C’était le 18 septembre, voilà un peu plus d’un mois, sur Europe 1. Que s’est-il passé ?

Il faut se pencher sur les articles de Vosges Matin pour avoir le déroulé précis des faits, typique de la dissimulation et des influences discrètes qui s’agitent en coulisse. Le 4 octobre dernier, le quotidien local titre : « Une trentaine de jeunes migrants arrivés de Lampedusa devraient être mis à l’abri à Plainfaing. » Selon Vosges Matin, ces jeunes d’origine guinéenne doivent arriver dans un centre d’hébergement privé quelques jours plus tard, provoquant l’inquiétude du maire Patrick Lalevée. « Le maire de Plainfaing a découvert, ce lundi, que le centre de vacances privé le Mongade, situé sur sa commune, avait répondu à l’appel du département pour héberger une trentaine de mineurs non accompagnés (MNA) à partir du 15 octobre », écrit Vosges Matin.

Élus et populations devant le fait accompli

Une décision prise sans concertation qui place l’élu « devant le fait accompli », précise le quotidien. Cette manière de faire, pas vraiment dans la concertation, rappelle les nombreux autres dossiers du même type. Mais le département cherche à rassurer : cet hébergement « n’a pas vocation à durer », assure le département, administrativement en charge de l’accueil des mineurs.

L’émotion est palpable, dans la commune. Le 5 octobre, le quotidien annonce que 90 personne environ, « des habitants de Plainfaing, rejoints par des responsables du parti d’Éric Zemmour Reconquête », ont manifesté.

Le 9 octobre, le même journal fait état d’une pétition « réunissant 600 signatures de personnes se disant contre l’arrivée annoncée d’une trentaine de jeunes migrants d’origine guinéenne passés par Lampedusa à Plainfaing ». Ils se disent « inquiets pour la sécurité de leurs enfants, de leurs maisons ». L’affaire tourne mal. Les élus et les autorités reculent ou, plutôt, font semblant de reculer.

Un village qui n’a rien demandé à personne

Plainfaing, village fleuri de 1.600 habitants, est une de nos petites villes discrètes : 1.600 âmes réunies autour de son église Saint-Nicolas, de sa boulangerie, de son marchand de journaux et de son magasin de meubles. Une ville fière de son industrie locale, la Confiserie des Hautes-Vosges, et de son théâtre de verdure. Ici, on n’aime guère se mettre en avant. La manifestation, la casse, les incendies de voitures, les pillages et les agressions ne font pas partie de la culture ni des modes d’action courants. On est discret, on travaille et on manifeste ses idées lors des votes. Justement, à Plainfaing, bien avant que le conseil départemental n’envisage l’arrivée des migrants de Lampedusa, la dernière élection présidentielle a donné des résultats clairs : Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour, avec 41,43 % des suffrages. Elle a obtenu 69,17 % des voix au second tour.

Est-ce pour ne pas mettre le feu au poudre ? Vosges Matin annonce, le 15 octobre, que l’arrivée des mineurs non accompagnés à Plainfaing a été reportée et qu’une « réunion d’information à destination des habitants va être organisée, la semaine prochaine, à Plainfaing par le conseil départemental. Le lieu, la date et l’horaire de cette réunion seront bientôt communiqués », précise le journal. C’est beau, une démocratie qui écoute, respecte sa population, concerte et temporise ! Sauf que les habitants attentent toujours le lieu, la date et l’horaire de la réunion. Au lieu de l’échange réclamé, ils ont donc vu arriver… le bus des migrants.

Le maire se fait discret

Qui a imposé cette arrivée ? Qui a empêché cette réunion ? Contactés par BV ce 27 octobre, le maire de Plainfaing et le conseil départemental n’ont pas pu être joints. Silence radio.

Furieux, le conseiller régional RN local Gaëtan Dussausaye évoque auprès de BV les sentiments sur place : « un grand choc et beaucoup d’inquiétude »« Les habitants n’ont pas été prévenus de la date d’arrivée effective de ces migrants, dit-il. Le maire le savait-il ? » Le premier magistrat de la commune s’est mis en retrait. La population se demande ce que ces migrants vont faire ici, en plein désert médical et dans une zone où l’emploi n’est pas florissant. Le département évoque une période courte après laquelle ces migrants seront redirigés. Faut-il le croire ?

Gérald Darmanin, qui avait clairement promis que les migrants de Lampedusa ne passeraient pas davantage la frontière que le nuage de Tchernobyl, montre une fois de plus une duplicité de carnaval. Ce gouvernement s’étonnera, ensuite, de la perte de confiance des Français qui, impuissants, subissent.

Marc Baudriller, Boulevard Voltaire

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