L’Algérie refuse de rapatrier ses clandestins : vers une nouvelle crise diplomatique avec la France ?

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Pour les raisons historiques qu’on sait, les relations entre Paris et Alger sont de longue date complexes, puisque fondées sur les non-dits, l’hypocrisie mutuelle et un passé mal digéré. La preuve en est la énième crise couvant entre les deux capitales, le gouvernement algérien refusant de récupérer ses ressortissants clandestins dont l’expulsion a pourtant été décidée par son homologue français.

Une fois n’est pas coutume, ce sont les sites Mediapart et StreetPress, pas tout à fait nostalgiques de l’Algérie française dira-t-on, qui lèvent le lièvre, ce jeudi 20 janvier. À l’origine de ce nouveau conflit ? L’actuelle pandémie, laquelle a décidément le dos large, puisque servant désormais de prétexte aux autorités algériennes pour contrôler ses frontières de la manière la plus vétilleuse qui soit, frontières se retrouvant donc fermées pour les immigrés clandestins. Sauf qu’en la circonstance, ces « immigrés » sont « clandestins » en France et non point en leur patrie d’origine, l’Algérie.

Toujours selon les mêmes sources, nous apprenons que « l’Algérie a donné pour ordre à ses représentations consulaires de ne délivrer aucun laissez-passer aux Algériens ». Mieux : il leur serait aussi interdit de reconnaître « une carte nationale algérienne valide […] pour laisser ces ressortissants sans papiers rentrer en Algérie ». Résultat ? À en croire la Cimade, association de confession protestante plus qu’impliquée dans la défense des immigrés clandestins, et citée par Mediapart : « Seulement 3 % des Algériens placés dans les huit centres de rétention ont pu être renvoyés en 2021. » Car en attendant que ce différend soit dénoué, ce sont des milliers de candidats au retour qui s’entassent dans ces mêmes centres.

De leur côté, les autorités françaises tentent vaille que vaille de réagir, ne serait-ce qu’en réduisant de moitié les visas accordés aux Algériens ; ce qui ne fait qu’envenimer des relations diplomatiques qui, jusque-là, n’étaient déjà pas au beau fixe. En guise de représailles, et toujours selon Mediapart« les autorités algériennes feraient automatiquement annuler les billets d’avion réservés par le ministère de l’Intérieur français » ; ce qui obligerait de fait les futurs expulsés à financer à leurs frais ceux de leur éventuel retour. C’est dire si l’affaire n’est pas gagnée.

En attendant, et ce non sans quelques raisons, Marine Le Pen tweete :

Au-delà des polémiques de circonstance, on en revient toujours à l’essentiel : cette relation de guingois remontant à 1962, année de l’indépendance algérienne dont certains s’apprêtent à fêter (ou pas) le soixantième anniversaire. Depuis, la France n’aura cessé de se comporter de la pire façon qui soit, entre condescendance et repentance ; soit deux erreurs pour le prix d’une. La première a consisté à toujours prendre l’Algérie de haut ; la seconde à s’agenouiller en permanence devant elle. Soit tout ce qui est tenu pour méprisable au sud de la Méditerranée : l’arrogance et la faiblesse. Côté algérien, ce n’est guère mieux, des autorités corrompues et incompétentes se servant du passé colonial pour masquer leurs propres errements, mettant leur incurie chronique sur le dos d’une France ayant regagné depuis belle lurette ses pénates. Car si cet État faible a transformé un peuple fier en nation de mendiants, l’ancien colonisateur n’y est pour rien.

Depuis, ce double malentendu persiste. Et il n’est malheureusement pas encore venu, le temps où ces deux nations, l’une multimillénaire, forte de son passé, et l’autre, née de plus fraîche date, mais ayant tout l’avenir devant elle, de se parler entre adultes responsables. Il n’est pas sûr que les actuels interlocuteurs soient à la hauteur de l’enjeu.

Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire

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