Après la mort de Grichka, le mystère des frères Bogdanoff

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À 72 ans, Grichka Bogdanoff vient de nous quitter, des suites du Covid. Sans surprise, Le Monde se fait un malin plaisir à rappeler que « selon une source proche des deux frères, ils n’étaient pas vaccinés ». D’ailleurs, Igor serait lui aussi toujours soigné dans le même hôpital pour de semblables raisons. Et le vénérable quotidien vespéral de lourdement insister sur la question, tout comme il insiste plus encore sur les polémiques ayant accompagné la longue carrière de ces jumeaux pas tout à fait comme les autres.

Certes, entre possible acromégalie et opérations de chirurgie esthétique pas forcément assumées, ces deux-là n’avaient pas exactement le physique de Monsieur Tout-le-Monde. Pareillement, leurs diplômes scientifiques furent parfois sujets à caution : s’ils avaient peut-être fait moins d’études que prétendu, leurs doctorats en physique théorique (Igor) et en mathématiques (Grichka) n’étaient pas que seule vue de l’esprit.

Un même mystère règne encore quant à leurs origines. Le père, Igor Yourévitch Ostasenko-Bogdanoff, peintre de profession, est d’origine tatare, issu d’une noble famille musulmane ; mais qui, une fois converti à l’orthodoxie, aurait reçu le titre de prince, par décret du tsar Fédor II. Leur mère, Maria Dolores Franzyska Kolowrat-Krakowská, est la fille naturelle d’une comtesse autrichienne, Bertha Kolowrat-Krakowská, et de Roland Hayes, chanteur d’opéra noir et américain qui, venu en concert au château de Schönbrunn, aurait donc fauté avec la grand-mère d’Igor et Grichka. Ce n’est pas du Xavier de Montépin, mais pas loin.

Si Grichka est mort sans descendance, Igor, même si toujours en vie – ne l’enterrons pas plus vite que de raison –, aura, lui, beaucoup fait pour la démographie française, avec six enfants au compteur, conçus grâce à trois femmes différentes : Geneviève Grad, la fille de l’adjudant Cruchot dans la saga funésienne du gendarme de Saint-Tropez, Ludmilla d’Oultremont et l’écrivain Amélie de Bourbon-Parme, elle-même fille naturelle du prince Michel de Bourbon-Parme. En termes de secrets d’alcôves, même François Mitterrand est battu sur son propre terrain. Quelle famille !

Plus sérieusement, il y aura eu peut-être quelques raisons quant au mépris éprouvé par la classe médiatique vis-à-vis des frères Bogdanoff. La première est qu’il renvoie à une époque où la télévision de service public assurait, justement, sa mission de service public. En effet, avec leur émission « Temps X », diffusée par TF1 de 1979 à 1987, la vulgarisation scientifique était mise à l’honneur et accessible à tous, même aux esprits les plus rétifs à cette matière ; l’auteur de ces lignes, par exemple…

La seconde est sûrement plus révélatrice, sachant qu’ils ont tous deux mis leurs connaissances scientifiques – surestimées ou pas – au service de ce qui ressemblait chez eux à une quête mystique : la naissance de l’univers et sa possible origine divine. Étaient-ils croyants ? Nul ne le sait. Mais dans de nombreux essais, Dieu et la science, fruit d’entretiens avec le philosophe catholique Jean Guitton, Avant le Big Bang, Le Visage de Dieu ou La Pensée de Dieu, il y avait toujours cette même interrogation, tôt changée en certitude : seul un grand horloger avait pu conceptualiser et construire une si parfaite mécanique. Pour eux, l’univers n’était pas né de rien, il y avait quelque chose avant ; hypothèse que vient d’ailleurs conforter ce passionnant ouvrage qu’est Dieu, la science, les preuves, de Michel-Yves Bolloré (le frère de Vincent) et Olivier Bonnassies, pour lesquels la création obéit à une série de chiffres si précise que si l’on en retire un, tout s’écroule.

Alors, au-delà des polémiques relatives à leur physique, à divers emprunts possibles à d’autres savants, à des cursus universitaires peut-être survendus, que grâce leur soit rendue d’avoir si bien œuvré pour une meilleure compréhension du monde, loin du matérialisme ambiant. Comme quoi Dieu a le don de parfois choisir de drôles de sacristains.

Nicolas Gauthier Boulevard Voltaire

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