Christiane Taubira candidate ? Qu’a fait la gauche au bon Dieu pour mériter ça !

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Si l’on ne se montrait pas chrétien à l’approche de la Nativité, quand le serait-on ? Plus que jamais, il convient donc d’être charitable envers nos frères et sœurs qui souffrent. C’est donc à nos sœurs et frères de gauche qu’il faut tendre la main. Ceci, d’autant plus que Christiane Taubira persiste à vouloir se présenter à la prochaine élection présidentielle, semant au passage le tumulte en une maison qui branlait déjà sévèrement du manche. C’est la onzième plaie d’Égypte qui s’abat sur les forces de progrès et de bienveillance républicaine.

D’ailleurs, histoire de pourrir le réveillon de ses compagnons d’infortune, cette ancienne colistière de Bernard Tapie, l’irremplaçable humaniste qu’on sait (quatrième de liste aux élections européennes de 1994), vient-elle de mettre en ligne une vidéo, ce 17 décembre, où elle affirme : « Il y a des candidatures de personnes de grande valeur, pour lesquelles j’ai de l’estime et de l’amitié. Mais je constate l’impasse. » Une impasse dont elle ferait figure d’issue de secours ? C’est à croire. Et la même d’expliciter son ambition, lors d’un déplacement en Seine-Saint-Denis, ce vendredi dernier, avec cette énigmatique déclaration quant à l’actuelle situation sanitaire : « Moi, je l’ai dit très clairement. Moi, je suis en confiance avec la médecine. Moi, je suis en confiance sur la science. Moi, je suis en confiance et en gratitude. » Moi, je n’ai pas tout bien compris, mais puisqu’elle le dit…

Ceux qui, en revanche, ne semblent pas être tout à fait « en confiance », ce sont ses amis de gauche. Florilège non exhaustif. Yannick Jadot, sur France Bleu, vendredi dernier : « Je sais les valeurs qui l’habitent. Mais, à quatre mois de l’élection présidentielle, poster une vidéo de trois minutes et dire “Je reviens dans un mois”, ce n’est pas à la hauteur des difficultés que rencontre notre pays. » En proie à un soudain accès de lucidité, Anne Hidalgo, sur RTL, ne prétend pas autre chose : « Christiane Taubira va désespérer un peuple de gauche qui désespère déjà beaucoup », tout en appelant à une primaire de cette même gauche qu’elle refusait obstinément jusque-là. Jean-Luc Mélenchon, fort des quelques 8 % que lui accordent les sondages – à peu près à égalité avec Yannick Jadot –, reconnaît n’être qu’assez peu « concerné ». On le serait à moins.

Mais, après Christiane Taubira, c’est un autre fantôme qui s’en revient hanter ce début de campagne : Manuel Valls, en qualité d’ex-Premier ministre et d’ex-futur maire de Barcelone, affirmait, dimanche, sur Europe 1 : « La candidature possible, probable, conditionnée – je n’en sais rien – de Christiane Taubira ne fait que rajouter à cette confusion. » Certes, mais s’il « n’en sait rien », pourquoi en parler ?

Le gag, en forme de pochette-surprise destinée à être glissée sous notre sapin de Noël, c’est que tout ce joli petit monde finira par appeler à voter Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, si tant est que les instituts sondagiers ne se trompent pas plus que d’habitude. Pour Christiane Taubira, ce ne devrait pas être trop ardu, ayant déjà appelé, en 2002, à glisser un bulletin Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen. Quant aux autres, ils ont tous fait voter Emmanuel Macron, à la salutaire exception de Jean-Luc Mélenchon.

Bref, la gauche agonise. Et tant qu’à demeurer chrétien, tel que plus haut écrit, il serait peut-être bon de l’achever, histoire de mettre un terme à ses souffrances. Parce que lorsque ça sent le sapin, fût-il de Noël…

Boulevard Voltaire

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