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Avec sa nouvelle loi antiterroriste adoptée le 8 juillet au Parlement, l’Autriche devient le premier pays européen à interdire la confrérie islamiste fondée il y a près d’un siècle par l’Égyptien Hassan al-Banna.
Rien ne va plus pour les réseaux islamistes en Autriche. La confrérie des Frères Musulmans était déjà dans le collimateur du gouvernement écolo-conservateur depuis l’attentat de Vienne qui a fait quatre morts et 23 blessés, le 2 novembre 2020. Elle vient désormais d’être inscrite en fin de semaine dernière, le 8 juillet dernier, sur la liste noire des organisations liées à la « criminalité à motivation religieuse ». Ses slogans et sa littérature sont frappés d’interdiction. Leur détention ou propagation est désormais passible de 4 000 euros d’amende et un mois de prison.
Vienne a aussitôt été accusée sur les sites dédiés aux Frères musulmans et à l’organisation turque des Millî Görüs d’« alimenter l’islamophobie » et de « multiplier les attaques contre les musulmans ». Pourtant, l’Autriche reste le seul pays d’Europe à accorder un statut officiel à l’islam. En outre, le pays a longtemps été l’un des principaux fiefs des Frères musulmans et l’une des plaques tournantes financières de l’islamisme politique sur le Vieux Continent.
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La nouvelle loi antiterroriste a été adoptée le 8 juillet dernier. Elle offre aux autorités de plus larges prérogatives dans le domaine de la surveillance et du contrôle des milieux extrémistes. Mais sa mesure la plus importante est l’inscription des Frères musulmans sur la liste des « groupes extrémistes liés à la criminalité à motivation religieuse ». Le nom de la confrérie s’ajoute ainsi à ceux de Daech, d’ Al-Qaida, du Hamas, du Hezbollah, du PKK kurde, des Loups Gris turcs également interdits en France et en Allemagne, et du mouvement fasciste croate des oustachis.
Selon les dispositions de cette nouvelle loi antiterroriste, toute détention ou propagation de slogans ou de documents faisant l’apologie des groupes inscrits sur la liste noire sera puni d’une amende de 4 000 euros et/ou d’une peine d’emprisonnement d’un mois. En cas de récidive, les condamnations pourront aller jusqu’à 10 000 euros d’amende et six mois de prison.
Plus judicieuse que la simple interdiction de groupes ou d’associations, lesquels se reconstituent aussitôt sous de nouveaux intitulés, cette stratégie autrichienne dite de « l’interdiction des symboles » s’avère très efficace. Selon le ministre de l’Intérieur, Karl Nehammer, plus de 27 000 infractions ont été constatées depuis sa mise en place au lendemain des attentats de novembre 2020. Le fait de l’étendre aux Frères musulmans est le coup le plus dur jamais porté à la confrérie en Europe.