Macron se déshonore en insultant les policiers

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Articles  : Dec. 2020Nov. 2020Oct. 2020Sept 2020

Dans l’indifférence quasi totale des médias nationaux, des policiers se retrouvent régulièrement, certains soirs, au pied de l’Arc de Triomphe à Paris, mais aussi en province. Ils entendent, par ces rassemblements symboliques, entretenir la flamme d’une colère froide et contenue mais qui, désormais, ne les quitte plus.

Ils ne décolèrent pas, en effet, à la suite des propos tenus par Emmanuel Macron sur le média Brut accusant les policiers d’être racistes et de procéder prioritairement à des contrôles sur les personnes de couleur. Ils ne comprennent pas comment le chef de l’État, garant de par la Constitution du bon fonctionnement des institutions, a pu les livrer en pâture aux médias et à tous ceux, de l’ultra-gauche notamment, qui n’en attendaient certainement pas tant.

La faute du président de la République est incommensurable et historique. Incommensurable tout d’abord parce que, pour faire plaisir à une minorité agissante et faire le « buzz » sur un média de seconde zone, il a terni l’image d’hommes et de femmes qui se donnent sans compter depuis des années face aux terroristes, aux criminels et aux casseurs, pour éviter que la République ne s’effondre. Historique, ensuite, car jamais un président de la République ne s’était abaissé à ce point, n’hésitant pas à se livrer à un amalgame mortifère sans être en mesure, bien entendu, de prouver la réalité de ses propos.

Pour « minimiser » cette bévue, Macron a cru intelligent de prendre les devants, n’hésitant pas à court-circuiter son ministre de l’Intérieur et l’ensemble des syndicats de police par l’annonce de la tenue, en début d’année prochaine, d’un « Beauvau de la sécurité ». Mais par bêtise, par ignorance ou, plus certainement, par malignité, Macron ne fait que s’enfoncer.

En annonçant un « sommet » sur la sécurité auquel personne, chez les professionnels concernés, n’accorde la moindre chance de réussite, le Président passe une nouvelle fois pour un bonimenteur, rôle dans lequel il excelle certes, mais qui ne dupe plus personne. En effet, chacun sait qu’à 18 mois d’une présidentielle incertaine, alors que les finances publiques sont exsangues et qu’une montagne de problèmes assaille notre pays, cette démarche ne restera que du vent. Tout au plus cette initiative lui permettra-t-elle de calmer la grogne qui s’installe et de gagner du temps.

Par ailleurs, en écartant de son annonce tous les syndicats de police pour n’en privilégier qu’un seul, avec lequel il semble entretenir des liens privilégiés – en l’occurrence le syndicat Unité SGP Police FO -, Macron a d’ores et déjà plombé son initiative. Certains syndicats de policiers ont ainsi annoncé qu’ils ne participeraient pas à ce « Beauvau de la dernière chance ».

Mais le plus grave réside bien plus dans le divorce désormais sans retour de ce pouvoir avec la police nationale. Celle qui, en perdant une partie de son âme, avait largement contribué au maintien en place de ce régime lors des manifestations des gilets jaunes. Macron, pour quelques raisons obscures que l’on aimerait simplement qualifiées d’imbécillité crasse, a humilié, bafoué et désigné à la vindicte générale une grande institution de la République. Ce faisant, il est devenu indigne d’exercer les fonctions qu’il exerce aujourd’hui.

Boulevard Voltaire

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