Amis confinés gaulois, on n’a pas fini d’en baver

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Riposte Laïque

Amis confinés, nous espérons tous une sortie rapide de cette confinerie suivie d’un avenir radieux ou du moins raisonnablement supportable, après que le fléau sera passé. Et d’abord, comme ce sera l’été, nous nous échapperons massivement comme un vol de gerfauts hors du charnier natal vers les vacances lointaines si longtemps retardées. À nous le soleil, à nous la plage, à nous la vraie vie, on va pouvoir glander toute la journée sans même y être obligés par Rantanplan.

Mais stop ! si nous croyons ça, nous croyons au Père Noël, ce qui, à Pâques, dénote une grave perte de contact avec la réalité résultant probablement d’une overdose de BFM TV. Car notre avenir immédiat est inscrit dans notre passé, il en est la suite logique inéluctable, il en découle exactement comme la poule découle de l’œuf (qui découle aussi de la poule, mais ne compliquons pas les choses).

Car pourquoi sommes-nous confinés ? C’est pour notre bien et notre santé, nous répètent à l’envi les médias subventionnés, sans oublier l’indispensable vacherie culpabilisante (« Sauvez des vies : restez chez vous ») qui, l’air de rien, nous dit que tout ça c’est aussi un peu de notre faute. En réalité, nous sommes confinés parce qu’il n’y avait tout simplement pas d’autre choix possible. Quand la 5e (ou 6e) puissance économique mondiale découvre avec stupéfaction qu’elle n’a pas de masques (fabriqués en Chine), qu’elle n’a pas de tests de dépistage (fabriqués en Chine), qu’elle n’a pas de gel hydroalcoolique (fabriqué en Chine), qu’elle n’a pas de tenues de protection (fabriquées en Chine), qu’elle n’a pas assez de places en hôpital (sacrifiées à l’ogre vorace des économies budgétaires), qu’elle n’a pas assez de personnel soignant (payé au lance-pierres ou à la grenade lacrymogène), qu’elle n’a pas assez de respirateurs (fabriqués en Chine), que voulez-vous qu’elle fasse d’autre que le gros dos en attendant que l’orage passe et aille se faire voir ailleurs ? C’est la célèbre doctrine « Ligne Maginot » qui a fait ses preuves en d’autres temps.

Or donc, nos dirigeants éclairés (que les saints Jenner et Pasteur les protègent), nous ont affirmé, pour cacher leur incurie congénitale, que les masques ne servaient à rien (alors que tout le monde est masqué dans les pays asiatiques), que les tests généralisés ne servaient à rien (alors que l’Allemagne en pratique 500 000 par semaine mais Philippe doute de ce chiffre), que notre système de santé était le meilleur du monde et que c’est pas un pouilleux de virus fabriqué en Chine qui allait faire peur au coq gaulois fièrement dressé sur ses ergots comme en 14.

On a vu : le virus s’est abattu sur nous comme un monstrueux coup de massue et la réaction hystérique a été « Tous aux abris ! » dans une improvisation, une panique et un foutoir généralisés. Après quelques jours d’une posture méprisante où l’on vit même une élection se tenir, la riposte officielle à l’agression a donc été l’enfermement immédiat et massif de toute la population, sauf de sa fraction la plus exotique qui se soigne à l’urine de chameau et à l’économie souterraine. Et pendant que tout le monde reste peureusement confiné à la maison en craignant d’y voir le virus à l’œil nu comme Greta voit le CO2, on comptabilise minutieusement les morts chaque soir, notamment les vieux qui après tri sélectif crèvent dans les hôpitaux-mouroirs (hôpitaux surchargés, hôpitaux débordés, hôpitaux martyrisés mais hôpitaux déterminés) et les Ehpad-mouroirs (l’au-delà contre les économies d’une vie) et même parfois égoïstement à domicile, ce qui prouve bien que ce sont rien que des vieux cons. Quant à notre vie économique, elle est à l’arrêt presque complet et coule, inéluctablement, dans les abysses.

Mais si nos étincelants dirigeants n’agissent pas, qu’est-ce qu’ils parlent ! Ils brassent une quantité considérable de vent, ce qui ne peut que favoriser une transmission accélérée du virus. On aura des masques, ils nous le jurent en levant la main droite, quand la Chine voudra bien nous en vendre qui ne soient pas faits de PQ recyclé et que nos « amis » ne nous les voleront pas comme au Far West ; et à ce moment-là, évidemment, ils seront obligatoires. On fera aussi 100 000 tests par jour, mais en juin ou en juillet, quand tout sera fini. En attendant ces jours meilleurs, prions sainte Rita, patronne des causes désespérées, elle a du boulot, la pauvrette.

Et maintenant, qu’est-ce-qu’on fait ? Car c’est pas tout mais il va bien falloir en sortir, de ce confinement. Mais le peut-on seulement ? S’il se termine au même moment pour tout le monde, on peut être sûr que le virus, qui lui aussi s’informe sur BFM TV, n’attend que ça pour se jeter voracement sur la tendre chair fraîche qui lui sera ainsi offerte en pâture. On pourra appeler ça plaisamment la « Nouvelle Vague » mais son ancêtre de 1918 est surtout connue pour avoir rempli à ras bord des cimetières déjà bien pleins. Alors une sortie au compte-gouttes, peut-être ? Mais il faut déterminer les gouttes qui sortent de celles qui restent dans le tube pour jouer les prolongations. On peut choisir de libérer d’abord le 9-3 dont toutes les jeunes forces vives sont depuis longtemps dehors pour niquer la France autour de barbecues des voitures de police. On peut préférer libérer le sud-ouest, actuellement peu touché par l’épidémie, ce qui régalera et rassasiera le virus et nous débarrassera par la même occasion du cassoulet (qui fait péter), du foie gras (les animalistes végans diront merci), de la corrida (les animalistes, etc.) et des prétentieux surfeurs de la côte landaise qui roulent des mécaniques en se croyant en Californie.

Quel casse-tête ! On voit bien que la seule méthode sûre de déconfinement, c’est de ne surtout pas déconfiner. Il faut maintenir le confinement le plus longtemps possible et en reporter la sortie aux calendes grecques pour ne pas dire à la saint Glinglin. Pour cela, il faut donc cesser d’en parler et faire comme si c’était la vie normale désormais, jusqu’à ce que les Gaulois fatigués de tourner en rond dans leur hutte avec bobonne et les mioches qui leur tapent sur les nerfs oublient leur vie d’avant et se résignent au confinement perpétuel. C’est le retour de la prison à vie, mais pour les honnêtes gens, ce qui pose un léger problème de droit mais passons : nécessité fait loi. L’important est la suppression de tout risque de nouvelle vague épidémique. D’ailleurs c’est la méthode utilisée et fabriquée en Chine, c’est dire le sérieux du produit. Si j’étais notre divin Président (que les anges chantent sa gloire), je sais bien ce que je ferais. Évidemment, l’économie va continuer à dégringoler jusqu’au fond du trou. Mais franchement, au point où nous en sommes…

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