Sputnik
Le Premier ministre italien a annoncé qu’un fonds de 400 millions d’euros allait être débloqué à destination des plus démunis afin d’émettre des bons alimentaires. Des tensions étaient apparues ces derniers jours aux abords de certains supermarchés, de plus en plus de personnes étant dans l’incapacité de payer leurs courses.
À la suite de l’arrêt quasi complet de l’économie italienne, plusieurs millions de travailleurs se sont subitement retrouvés sans revenus, principalement dans le sud du pays, selon le quotidien La Stampa. Les incidents se sont multipliés dans les supermarchés, où des clients désespérés ont tenté de faire leurs courses sans payer. Face à la menace d’une grave crise sociale, le gouvernement a réagi.
Samedi 28 mars, le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a annoncé le déblocage d’un fonds de 400 millions d’euros «destinés aux communes qui devront les consacrer aux personnes qui n’ont pas d’argent pour acheter à manger». Les plus démunis recevront une aide de l’État sous forme de bons alimentaires.
«Nous devons construire une chaîne de solidarité, personne ne sera laissé seul», a assuré le chef du gouvernement. «Notre objectif est d’assurer des liquidités aux familles, aux entreprises et aux gens qui travaillent».
Dans une interview à La Stampa, la sous-secrétaire du ministère italien de l’Économie a également évoqué la possibilité d’un revenu d’urgence mis en place «tant qu’on ne reviendra pas à la normalité».
Une réponse au risque de «bombe sociale»?
Le gouvernement avait déjà prévu une aide pour tous les Italiens ayant subi une perte de revenus en raison de la pandémie, mais une grande partie de la population n’y avait pas droit. En effet, dans le sud du pays (Mezzogiorno et Sicile), le travail au noir est prédominant, et beaucoup ne pouvaient dès lors pas justifier un manque à gagner auprès des autorités.
À Palerme ou à Naples, des clients ont tenté de passer à la caisse des supermarchés sans payer, gagnant parfois la faveur d’autres personnes. Bien que des policiers aient été placés devant certaines enseignes, la menace d’une «bombe sociale», comme l’a écrit le Corriere della Serra, est devenue de plus en plus réelle.
Sur Facebook, des appels au pillage des supermarchés sont apparus, non pas sur une base spontanée, mais pour «déclarer la guerre» au gouvernement et éveiller l’attention du reste du pays sur la situation inquiétante de l’Italie méridionale.