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++ WEBTUBE : Des semaines que ça dure, que les panneaux des entrées de villes sont retournés pour dire qu’on marche sur la tête, et ce qui a commencé comme une opération de communication des jeunes agriculteurs a désormais gagné tout le pays.
Quel avenir notre gouvernement veut-il vraiment donner à notre agriculture 🇫🇷 🚜 en nous empêchant constamment de faire notre métier !? Nous allons dans le mur et vers une dépendance alimentaire à des pays ne respectant pas les normes qui nous sont imposées !#OnMarcheSurLaTete pic.twitter.com/zbmz04xghq
— JB Benoist (@jbbenoist77) November 22, 2023
À ce sujet — [Réaction] « Notre politique libre-échangiste ne contrôle plus rien »
Qui en parle ? Personne. Ou presque.
La situation se dégrade inexorablement
Le parfum du lisier n’est pas encore remonté jusqu’à la capitale, et tant que l’odeur du fumier ne pique pas le nez des petits marquis qui nous gouvernent, cela n’existe pas. La misère paysanne n’est même pas « un sentiment » dans le cerveau de Madame Borne…
Un rapport sénatorial publié fin septembre 2022 nous apprend qu’en vingt ans, la France est passée du 2e au 5e rang mondial des exportateurs de produits agricoles, et même si la balance commerciale était encore excédentaire, tous s’accordent à dire que la situation de notre agriculture se dégrade inexorablement.
Selon les chiffres très officiels de ce rapport :
– 1 poulet sur 2 consommés en France est importé ;
– 56 % de la viande ovine consommée en France sont d’origine importée ;
– 28 % de la consommation de légumes et 71 % de la consommation de fruits sont importés.
De plus, dit ce rapport, il convient de s’interroger « sur l’ambition gouvernementale du “tout montée en gamme“ », soit une « stratégie qualitative inadaptée à la baisse actuelle du pouvoir d’achat et à la hausse des prix ». Conséquence, « les marchés “cœur de gamme”, les plus consommés par les Français sur le marché intérieur, sont de plus en plus occupés par les produits d’importation ». Produits d’importation qui, eux, se rient des normes imposées aux agriculteurs français.
On apprend également dans ce rapport à en-tête du gouvernement français que « 70 % des pertes de parts de marché s’expliquent par la perte de compétitivité par rapport aux autres pays producteurs » ; cela, pour les raisons évoquées ci-dessus bien sûr, mais auxquelles il faut ajouter le coût du travail beaucoup plus élevé que chez nos fournisseurs proches ou lointains, « le niveau élevé d’exigence des politiques environnementales, coûteux pour les producteurs », la fiscalité de production, etc.
Pour parler clairement, nos agriculteurs avancent avec des boulets aux pieds. Ils produisent mieux que leurs voisins mais beaucoup plus cher. Comme l’explique à France 3 Régions le président des Jeunes Agriculteurs de l’Hérault : « On fait rentrer du vin d’Espagne qui utilise des produits que nous n’avons plus le droit d’utiliser depuis des années. On n’est plus du tout concurrentiel. On n’a plus du tout de prix rémunérateurs, on ne joue plus dans la même cour. »
Satisfaire les instances européennes
Dans la tribune qu’ils ont publiée dans Le Point, David Lisnard, maire (Nouvelle Énergie) de Cannes, président de l’AMF, et Yves d’Amécourt, viticulteur connu des lecteurs de BV, dénoncent « le ras-le-bol des agriculteurs français, les bons élèves de l’Europe » que le gouvernement laisse dépérir pour satisfaire les instances européennes et ménager son aile écolo-gaucho. C’est que le grand prêtre du « en même temps » qui trône à l’Élysée ne veut pas fâcher son aile verte, celle des allumés qui dansent le twerk pour arrêter la pluie.
Pourtant, « l’agriculture française est reconnue mondialement comme l’une des plus saines et des plus respectueuses de l’environnement, en progrès permanent », écrivent Lisnard et d’Amécourt, « mais on n’arrête pas de la vilipender au lieu de la féliciter, de l’encourager et de la promouvoir ! » Le désespoir saisit la profession : « Aujourd’hui, près d’un quart des agriculteurs vit sous le seuil de pauvreté. Et en trente ans, le revenu net de la branche agricole a baissé de près de 40 % en euros constants. »
Alors, que veut-on ? Quel est l’objectif des crânes d’œuf qui empilent les normes et asphyxient l’agriculture française sous la paperasserie ? Veut-on achever le dernier fleuron qui nous reste ?
Marie Delarue, Boulevard Voltaire