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++ WEBTUBE : « Nous ne céderons rien face au terrorisme. Jamais. » De (trop) nombreuses fois, au lendemain des attentats islamistes qui ont endeuillé la France, hommes et femmes politiques affichent ce message sur leur compte Twitter et dans la presse. Ce 2 décembre, alors qu’Armand (ex-Iman) Rajabpour-Miyandoab poignarde à mort un jeune touriste allemand et blesse deux personnes dans les rues de Paris, c’est au tour d’Élisabeth Borne de formuler cette sempiternelle promesse, qui semble vide de sens. Avant elle, François Hollande, quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015, s’engageait déjà à ne céder « ni à la haine, ni à la peur ». Six ans plus tard, Emmanuel Macron, son successeur, promettait lui aussi de ne « rien céder au terrorisme ». Pourtant, malgré cette promesse réitérée, les attentats continuent de se succéder sur le sol français.
274 victimes de l’islamisme
Depuis 2012 et les attaques de Mohammed Merah contre des militaires à Toulouse et Montauban et aux abords de l’école juive Ohr-Torah, ce sont ainsi 26 attentats islamistes mortels qui ont été perpétrés dans l’Hexagone. Dans cette longue liste macabre, l’année 2015 reste encore gravée dans les mémoires. La France payait alors un lourd tribut. Dès le mois de janvier, l’année s’ouvrait sur l’attaque orchestrée contre la rédaction de Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. En seulement trois jours, dix-sept personnes perdent la vie. Et alors que la France se relève lentement de ces attaques, les islamistes frappent à nouveau, le 13 novembre 2015. Des terrasses de Paris au Bataclan en passant par le Stade de France, les terroristes font 131 morts et blessent des centaines de Parisiens et touristes. La France vit alors l’attentat le plus meurtrier qu’elle ait jamais connu.
L’été 2016 est tout aussi sanglant. En juin, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, tous deux fonctionnaires de police, sont poignardés à mort à leur domicile. Le 14 juillet, à Nice, un camion bélier fonce sur la foule massée sur la promenade des Anglais pour admirer le feu d’artifice, faisant 84 morts. Et seulement quelques jours plus tard, le père Hamel est égorgé en pleine messe, dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray. Les années passent et les attentats se poursuivent. Arnaud Beltrame, Samuel Paty, Stéphanie Monfermé, Dominique Bernard… La liste des victimes de l’islamisme est longue et certaines finissent par tomber dans l’oubli. Qui se souvient de Laura et Mauranne, égorgées et éventrées par un terroriste sur le parvis de la gare Saint-Charles de Marseille ? De Nadine, Vincent et Simone, poignardés à mort dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice ? Et de Damien, Brice, Anthony et Aurélia, ces policiers tués à la préfecture de Paris en octobre 2019 ?
En avril dernier, la Direction générale de la sécurité Intérieure (DGSI) comptabilisait 272 morts du terrorisme islamiste en France. Depuis l’assassinat de Dominique Bernard dans son lycée à Arras, le 13 octobre, et de Collin, le jeune infirmier allemand, ce 2 décembre à Paris, ils sont désormais 274. Auxquels s’ajoutent les centaines de blessés…
Menace contre la France
Chaque année depuis 2012, il n’est ainsi presque pas une année sans que la France n’ait connu une attaque islamiste mortelle. Pourtant, rien ne semble changer. Après chaque attaque, l’exécutif monte au créneau et formule quelques promesses. Cette fois-ci, après l’attaque de Paris, alors que l’assaillant était fiché S, ancien condamné pour projet terroriste, surveillé par la DGSI et connu pour son profil psychiatrique instable, Gérald Darmanin promet qu’à l’avenir, les préfets auront la possibilité de prendre des « injonctions de soins » pour empêcher ce genre de profil de passer à l’acte. Cela suffira-t-il ? Alors que près de neuf cents individus islamistes ou en voie de radicalisation sont actuellement derrière les barreaux et sortiront un jour ou l’autre de prison, il apparait urgent que le gouvernement prenne la mesure de la menace qui pèse sur la France.
Clémence de Longraye, Boulevard Voltaire