« Nîmes est une ville gangrénée, il y a de nombreuses zones de non-droit »

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Articles     : Aout 2023Juillet 2023Juin 2023Mai 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

++ WEBTUBE : Nos politiques sont colères !….. Mais personne ne fait rien face à l’insécurité. Allez les pleureuses on continue de constater, de dénoncer de se révolter devant la délinquance…. mais on ne fait rien à part parler parler et parler….. Qui aura un peu de courage ?

Entre colère et tristesse, Yoann Gillet, député (RN) du Gard, réagit à la mort du petit garçon de dix ans, pris dans une fusillade à Nîmes, dans la nuit de lundi à mardi. Si ce drame ne le « surprend pas », il fustige Gérald Darmanin, qu’il accuse d’inaction. Selon lui, le ministre de l’Intérieur « ne fait que de la communication » et repousse depuis un an sa venue dans la ville.

Marc Eynaud. Une fusillade a éclaté à Nîmes, un enfant de 10 ans a été tué. Un tel fait est-il exceptionnel à Nîmes ?

Yoann Gillet. Malheureusement, ce n’est pas exceptionnel et cela ne me surprend pas. J’ai beaucoup de tristesse pour ce petit garçon de 10 ans qui est une victime collatérale de la situation sécuritaire à Nîmes. Cela m’inspire surtout beaucoup de colère car la situation est telle dans ce quartier, mais également dans d’autres quartiers de Nîmes, que cela était prévisible. Je suis en colère, car le ministre de l’Intérieur est au courant de la situation depuis bien longtemps. Il y a presque un an jour pour jour, il m’avait promis de se rendre sur place avec moi pour parler de la situation sécuritaire à Nîmes. Depuis, un an, il repousse sans arrêt cette visite.

M.E. On pourrait croire que Nîmes était une ville relativement préservée…

Y.G. C’est une ville de 150.000 habitants, plaque tournante de la drogue, car elle est située pas très loin de Marseille, à 1h30. Un certain nombre de trafiquants marseillais ont leur filiale à Nîmes. Ce n’est pas une ville préservée, il y a quelques mois, la mairie a délocalisé une école car il y avait des tirs dans les environs. Dans le quartier où l’enfant est mort hier, une médiathèque a été fermée il y a quelques semaines, car les agents municipaux n’étaient pas en sécurité, ils étaient fouillés par les dealers avant de rentrer dans la médiathèque. Il y avait du deal dans la médiathèque. Il y a eu un nombre incalculable de morts à Nîmes. Il y a deux jours, un garçon de 14 ans a été blessé par arme dans un quartier voisin. La ville de Nîmes est gangrenée, il y a des zones de non-droit, de non France. Il y a 10 ans, dans ce quartier, lorsque j’étais conseiller municipal de la ville de Nîmes, j’alertais déjà sur cette situation qui ne cesse d’empirer. Je rencontre des habitants de ce quartier, qui est dans ma circonscription. Ils me disent avoir la boule au ventre de sortir de chez eux, même pour accompagner leurs enfants à l’école, ou aller à la poste et à la boulangerie. Il y a quelques jours, une mamie me disait qu’elle n’en pouvait plus de ce quartier et voulait le quitter en vendant son appartement.

M.E. Que peut-on faire face à cette situation qui est récurrente dans d’autres villes de France également ?

Y.G. Il y a des solutions ! Tout d’abord, il faut davantage d’effectifs de police sur le terrain. A Nîmes comme ailleurs, il n’y en a pas assez. Gérald Darmanin est un ministre de l’Intérieur qui ne fait que de la communication. Il y a quelques semaines, il avait annoncé l’arrivée de sept nouveaux policiers, mais il avait oublié de préciser que, dans le même temps, il y avait neuf départs (mutations,départs à la retraite ou démissions). De plus, il faut que la Justice soit plus ferme, plus rapide, il faut plus de moyens. Les personnes qui commettent de tels actes, même le plus petit, doivent être convoquées devant un juge rapidement. Elles doivent être ensuite condamnées, même pour des petits faits. Il faut rétablir les peines planchers. Les personnes qui « foutent le bordel » dans ces quartiers et qui terrorisent la population doivent être en prison.

M.E. Il y a un an, Gérald Darmanin, vous a proposé de l’accompagner dans ses quartiers. Effectivement, il ne peut ignorer cette situation. L’accusez-vous d’inaction ?

Y.G. Il ne peut pas ignorer la situation car j’ai eu des échanges très réguliers avec lui à l’Assemblée nationale sur le sujet. Presque toutes les semaines, j’ai son cabinet au téléphone sur ce sujet. On a besoin d’actes, on a besoin d’un ministre qui agit et non d’un ministre impuissant. Gérald Darmanin est un ministre impuissant.

Marc Eynaud, Boulevard Voltaire

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