Course à la Lune : une nouvelle guerre froide ?

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Émergence de nouvelles puissances spatiales, programmes ambitieux, nombreux lancements, et surtout regain d’intérêt pour la Lune : le 28 juillet dernier, l’Opinion évoquait les symptômes présageant d’une « nouvelle guerre de l’espace ».

Il ne faut pas se méprendre, nous ne sommes plus aux débuts de l’ère spatiale, où les projets ont principalement une dimension militaire. Les fusées, héritières des missiles balistiques, participent alors de la course à l’armement. Le contexte de la guerre froide place ainsi la haute atmosphère dans le champ de la conquête, où s’affrontent exclusivement les États-Unis et l’URSS. Dans une course de prestige et de démonstration de force, atteindre l’astre de la nuit est un couronnement. Seulement, après l’écrasant succès du programme Apollo, l’objectif Lune va très vite perdre de son intérêt. Les rivaux vont se rendre à la raison et reconnaître la vanité de leur compétition, ruineuse pour l’un comme pour l’autre. Le 17 juillet 1975, à 200 km au-dessus du plancher des vaches, la poignée de main entre Thomas Stafford et Alexei Leonov siffle la fin du match et scelle la première pierre de l’ère de la coopération. Ces premiers temps, fascinants mais un peu fous, semblent donc heureusement révolus, et pourtant…

Reprise de la course

Il est clair que le désir de lancer des vols habités vers notre satellite naturel est revenu au goût du jour. Cela augure-t-il nécessairement d’une reprise de la compétition dans l’espace ? Le grand retour de l’ambition américaine pourrait en être un indice. Depuis les années 1970, la NASA a perdu son avance , et certains sont en voie de lui disputer son trophée. D’où la volonté affichée par le président Trump en 2017 de « reconquérir la fierté américaine dans l’espace » de retourner sur la Lune d’ici 2024, réalisant ainsi le slogan «Make America Great Again».  Si le programme Artémis, lancé en 2020 et prévu initialement pour 2024, a déjà connu plusieurs reports, l’impulsion n’en pas moins été donnée.

Cela ne serait rien s’il cette volonté n’était pas piquée par la jalousie. La Chine apparait de fait comme un redoutable challenger. Elle a dévoilé le 12 juillet dernier son propre plan de mission habitée vers la Lune. Plan qu’il s’agit de prendre au sérieux au vu de ses récents succès. En effet, elle a posé avec une totale maîtrise une sonde sur la face cachée de notre satellite le 3 janvier 2019. Personne d’autre ne l’a jamais fait. La rapidité de ses progrès et sa rhétorique, qui lui fait souligner qu’elle ne se contentera pas de laisser sur le sol lunaire des drapeaux et des empreintes de pas montrent avec quelle ardeur elle répond au défi.

Comme le dit l’Opinion, la rivalité sino-américaine, sur fond de bras de fer économique, « a pris une dimension spatiale ». Cela est d’autant plus vrai que leurs différends ont conduit à rompre avec l’esprit habituel de coopération. Depuis l’amendement Wolf de 2011, les astronautes chinois n’ont pas accès à la station spatiale internationale. La Chine a d’ailleurs sa propre station spatiale, la CSS (China Space Station).

Autres acteurs, nouveaux enjeux

La brigue dont fait de nouveau l’objet la Lune, 50 ans après la passe d’arme soviéto-américaine, replace donc formellement l’espace dans le champ de l’affrontement. Le temps du monde des étoiles consacré, selon le traité de 1967, comme « l’apanage de l’humanité tout entière » semble dépassé. Seulement plusieurs faits creusent définitivement un fossé entre la guerre froide et notre décennie : la démocratisation des technologies spatiales (l’Inde, la Russie, l’Europe, le Japon sont aussi dans la course, sans compter les entreprises privées comme Space X et Blue Origins),  la dimension économique des projets (la découverte de ressources importantes motive au premier chef les programmes lunaires), et la spécificité du différend sino-américain. En effet, celui-ci n’empêchent pas les autres puissances de collaborer, avec l’un ou l’autre. C’est le cas de l’Europe.

L’humain touchera sans doute de nouveau la Lune, d’ici 2030. Quelle tournure prendra cette course ? S’il s’avère que le succès des uns fait le malheur, voire la colère, des autres alors peut-être pourrons-nous parler plus sérieusement d’une nouvelle guerre des étoiles.

Jean de Lacoste , Boulevard Voltaire

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