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Poutine/Biden, deux discours, deux visions. Un bilan objectif s’impose.
Alors que c’est un choc civilisationnel qui se déroule en Ukraine depuis un an, chacun y va de son couplet pour analyser les discours de Poutine et de Biden, qui se sont exprimés hier, à l’approche de l’anniversaire de l’offensive russe du 24 février 2022.
D’un côté, Biden justifie le noble combat des démocraties occidentales, unies contre l’ours russe agresseur, de l’autre, c’est Poutine qui exalte les valeurs conservatrices et patriotiques de la grande nation russe, que l’Occident décadent n’a cessé de vouloir assujettir et spolier.
Pour Biden, Poutine a déjà échoué, pour le tsar, le combat continue avec des objectifs intacts.
Dans cet échange entre les deux superpuissances, il va de soi que je cautionne totalement le discours de Poutine. Nous avons suffisamment dénoncé, chez RL, les turpitudes, les trahisons, les mensonges, les humiliations, les fourberies, les tromperies menés par le camp occidental à l’égard de la Russie depuis 1990.
L’Occident a beau pavoiser, a beau nier ses fautes impardonnables, a beau les évacuer pour se blanchir, le véritable agresseur reste l’Otan, qui a toujours refusé d’intégrer la Russie dans un vaste ensemble garantissant la sécurité de chacun en Europe. Toutes les demandes de Poutine en ce sens ont été ignorées.
Les Américains n’ayant jamais accepté la fin de la guerre froide, et refusant obstinément cette vaste Europe de l’Atlantique à l’Oural dont rêvait de Gaulle mais aussi les Russes en 1990, l’Occident a finalement récupéré une guerre de haute intensité sur le sol européen. Merci Oncle Sam !
Là où il fallait bâtir la paix après la dissolution du Pacte de Varsovie, Washington a préparé la guerre.
Je ne vais donc pas analyser les deux discours, mais quand j’entends Biden dire que Poutine a échoué dans son entreprise de conquête, il me paraît utile de faire le point, après douze mois de guerre.
Mais auparavant, rappelons à ceux qui accusent Poutine de saborder les accords de désarmement nucléaire en suspendant le traité New Start, dont l’origine remonte à 1991, que c’est Bush qui est sorti du traité Salt en 2002, lequel limitait les armes stratégiques depuis 1972. Rappelons également que c’est Trump qui est sorti du traité FNI, limitant les armes nucléaires de portée intermédiaire.
Il est trop facile de faire porter le chapeau à Poutine, qui refuse à juste titre de dévoiler ses forces, alors que l’Otan envisage de livrer des missiles longue portée à Kiev pour frapper le coeur de la Russie. Le traité Start est devenu une farce, puisque l’Otan est en guerre contre Moscou. N e prenons pas Poutine pour un perdreau de l’année.
Bilan :
– Oui, Poutine, très mal renseigné, a cru mener son opération spéciale en douceur, comme en Crimée huit ans plus tôt. Il a sous-estimé la réaction américaine et n’avait donc pas prévu des forces suffisantes pour un conflit de longue durée.
– Cela dit, dès mars 2022, Zelensky était prêt à négocier, acceptant l’autonomie du Donbass, la perte de la Crimée et la neutralité de l’Ukraine. Ce sont les Anglo-Saxons qui ont saboté les négociations, promettant une victoire rapide et facile à Kiev, avec sanctions antirusses et livraisons d’armes de l’Otan.
– Mais cette fois, ce sont les Occidentaux qui ont dramatiquement sous-estimé la puissance de l’armée russe et l’incroyable capacité de résistance de l’économie russe aux sanctions.
– Ce sont finalement les entreprises européennes qui sont menacées, tandis que la Russie a diversifié ses débouchés et a reconverti son économie pour davantage d’autonomie. En 2023, la Russie fera mieux que l’UE en termes de croissance.
– Le sabotage de NordStream par les Américains fait plus de mal à l’UE qu’à la Russie.
– Après douze mois de guerre, les Russes occupent toujours 20% du territoire ukrainien et reprennent l’initiative sur l’ensemble du front de 1 000 km de long.
– L’armée ukrainienne a perdu au bas mot 600 000 soldats, tués blessés ou disparus. Elle survit sous perfusion mais n’a plus de ressources, ni humaines ni matérielles.
– Toutes les armes livrées par l’Otan ont été quasiment détruites
– Les pertes russes sont dix fois inférieures compte tenu de l’écrasante supériorité de l’armée russe en artillerie, drones et aviation.
– Les armées de l’Otan sont à l’os, avec des stocks de munitions épuisés et une industrie incapable de réapprovisionner les entrepôts.
– L’armée russe n’a engagé que 20% de son potentiel. Elle pourrait mobiliser 2 millions de soldats et ses usines d’armements tournent à plein régime depuis des mois. La Russie résiste à 40 nations et va gagner cette guerre.
– Dans toute l’Europe des manifestations pour la paix se font de plus en plus nombreuses. L’adhésion à la cause ukrainienne, obtenue par un narratif otanien mensonger, ne cesse de s’éroder.
– 75% de la population planétaire soutiennent Moscou. Afrique, Moyen-Orient, Amérique du Sud, Asie (hors Japon) ont clairement affiché leur penchant pour Poutine, seul leader mondial capable de dire « non » à Biden. On se bouscule pour rejoindre les BRICS ou l’OCS.
– Le rapprochement Moscou/Pékin/Téhéran n’a jamais été aussi solide.
– Washington, qui arme Kiev sans limitation aucune, refuse que Pékin arme Moscou. C’est encore le droit international version US.
– La fracture entre le monde russe et le monde occidental est totale. Wokisme et délires LGBT sont des signes de décadence insupportables pour les Russes, qui rejettent dorénavant notre civilisation en perdition, où la famille naturelle et traditionnelle ne fait plus référence. Tous les peuples non-occidentaux sont sur la même ligne.
– Enfin, Poutine, qu’on disait mourant en mars 2022, a le soutien de 80% du peuple russe et pourrait bien briguer de nouveaux mandats jusqu’en 2036.
– Ce sont 500 000 soldats qui sont massés en Biélorussie et le long du front. Biden ferait mieux de lâcher Zelensky avant l’humiliante défaite de l’Otan qui s’annonce. Cette sage décision sauverait des centaines de milliers de vies humaines.
– Une débâcle otanienne en Ukraine, aura des répercussions catastrophiques sur le dossier taïwanais. Si l’Amérique veut affronter Pékin, j’espère que ce sera sans les valets européens.
– Enfin je vois mal l’Otan et l’UE sortir indemnes de cette tragédie, après tant de mensonges et de fautes criminelles de la part des fous furieux ayant cru pouvoir briser l’ours russe.
Par conséquent, au vu de ces quelques rappels, je ne vois vraiment pas comment Biden peut encore pavoiser et se féliciter de sa politique, qui va détruire l’Ukraine et mène l’Occident à la ruine et au désastre.
Si l’Amérique avait seulement perdu le dixième des soldats qu’a perdus l’Ukraine, Biden aurait été éjecté. Qui est le boucher ? Qui est le criminel de guerre qui fait massacrer un autre peuple que le sien pour sauver ses propres intérêts ? Et pas une seule voix en Europe pour dénoncer cette barbarie ?
Toute cette tragédie et cette hécatombe pouvaient être évitées :
– si l’Amérique n’avait pas trahi sa parole et élargi l’Otan démesurément pour resserrer l’étau sur la Russie ;
– si les Occidentaux avaient respecté les accords de Minsk ;
– si Washington avait écouté le discours historique de Poutine prononcé en 2007 à Munich ;
– si les demandes légitimes de garantie de sécurité en Europe, exprimées par Poutine à de multiples reprises, n’avaient pas été traitées par le mépris.
En conclusion, la Russie va gagner cette guerre et l’Histoire jugera que l’agresseur est une fois de plus l’Amérique, qui entend perpétuer sa domination sur le monde, en déclenchant des guerres tous azimuts au nom du droit international, de la démocratie et de la liberté.
Les Cubains, les Vietnamiens, les Irakiens, les Libyens, les Syriens, les Afghans, les Iraniens, les Somaliens, les Serbes et j’en oublie, savent très bien ce qu’est le droit international à la sauce étasunienne.
Et les Européens sont assez cons pour suivre comme un seul homme Washington dans ses expéditions coloniales, lesquelles tournent systématiquement au fiasco. Le prochain désastre de l’Otan est imminent…
Ce qui est certain, c’est que RL ne sera pas dans le camp des losers.
Et surtout, contrairement à Macron et ceux qui le soutiennent, nous n’aurons jamais cautionné une guerre qui n’est pas la nôtre et qui saigne tout un peuple pour les seuls intérêts des États-Unis. Comme Biden, nos élus ont les mains rouges du sang ukrainien.
Une fois la paix revenue aux conditions de Poutine, les Occidentaux devront expliquer au peuple ukrainien, mais aussi à leurs propres électeurs, pourquoi on leur a promis une défaite russe et pourquoi toute la jeunesse ukrainienne a été saignée en pure perte.
Les Russes, eux, savent pourquoi ils se battent. Pour leur survie.
Avec l’arme hypersonique, ils sont invincibles sans nul besoin du nucléaire.
Comment les Occidentaux ont-ils pu se fourrer dans ce guêpier reste un mystère. Sauf à penser qu’il n’y a que des idiots dans les états-majors, incapables d’analyser les risques de leur politique. Comme si la Russie était le Zimbabwe !
Dès mars 2022, la Russie n’avait soi-disant plus de munitions. Mais un an plus tard, c’est l’Otan qui avoue être incapable de suivre la cadence imposée par Poutine. C’est assez sidérant venant de la toute puissante et arrogante Amérique !
Nos élites ont tout simplement oublié que Napoléon a englouti toute la Grande Armée dans les steppes russes et que la Wehrmacht y a laissé 6,2 millions de soldats .
Les fanfaronnades de Bruno Le Maire et de nos généraux de plateaux TV seraient à se rouler par terre, s’il n’y avait pas des centaines de milliers de victimes sacrifiées en pure perte, parce que des guignols comme Johnson ou Biden veulent jouer les Rambo sur le dos du peuple ukrainien.
Jacques Guillemain, dans Riposte Laïque
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