Allocution d’Emmanuel Macron : France, pays merveilleux

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Finalement, le covid a des côtés pratiques. Vous annoncez, en guise d’apéritif, qu’il faudra une troisième dose pour les plus de 65 ans et « les plus fragiles », s’ils veulent conserver leur passe sanitaire (on viendra probablement leur parler de la quatrième dans quelques mois) et puis, vite, on passe à la suite, au plat de résistance. Mais arrêtons-nous quand même quelques instants sur cette annonce. « Etre libre, implique d’être responsable, solidaire », explique le Président pour justifier cette décision. Belle formule pour dire que l’on continue sur la pente fatale des restrictions de libertés.

Passée cette mise en bouche, la suite du menu ? La campagne présidentielle, bien sûr. L’air de rien. Tout le monde, ou presque, est entré en piste. Telle la Belle de Cadix, on n’attend plus que lui pour ouvrir le bal. Mais surtout, pas trop tôt. Se faire désirer, quoi ! Et surtout, utiliser tous les moyens que le pouvoir vous offre pour faire campagne à bon compte. Faire campagne sans le dire. Car ce mardi 9 novembre, Emmanuel Macron nous a brossé le tableau d’un pays merveilleux qui s’appelle la France. Ce n’était pas une allocution présidentielle mais un véritable tract de campagne. Vous me direz que c’est le jeu, qu’il aurait tort de se gêner et que d’autres ont fait ça avant. Mais là, franchement, on peut dire qu’il a mis le paquet. Se faire désirer, disions-nous. Ça frôlait la pornographie. Car, tout va bien, ou presque en France. Le chômage recule, le pouvoir d’achat augmente, on a donné cent euros pour indemniser les plus modestes de l’augmentation du coût de l’énergie. Bref, que demande le peuple !

Sinon la dette, le déficit commercial ? On a dit que c’était un tract pas un rapport de la Cour des comptes. Cessez de voir la bouteille à moitié vide. Et l’insécurité, les pompiers caillassés, les policiers menacés, agressés, les commissariats pris d’assaut, les mitraillages, les tirs de mortiers, les zones de non droit ou plus exactement les zones où un autre droit fait sa loi ? Là, on sort de la zone de confort macronienne. Du coup, sur ce sujet, le Président se fait professeur de sociologie : la violence fait son retour dans l’ensemble du monde occidental (on cite de mémoire), que voulez-vous. Un phénomène de société qui ne touche pas que la France, vous savez, façon de relativiser les choses. C’est ce que Marine Le Pen appelle le « monde parallèle » d’Emmanuel Macron !

Emmanuel Macron en campagne ? Oui et non. Oui, on vient de le voir plus haut. Oui, aussi, lorsqu’il évoque un sujet qui fâche – celui des retraites – en déclarant que « les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui pour relancer le chantier » tout en annonçant qu’à l’avenir il faudra travailler plus, histoire de concilier tout à la fois son électorat de centre gauche et de centre droit.

Mais il est un sujet qui fâche peut-être encore plus que celui des retraites, car il touche à l’identité même de notre pays, c’est, bien évidemment, celui de l’immigration. Et Emmanuel Macron s’est bien gardé de l’évoquer durant son allocution. Sur ce sujet, il sera difficile d’évoquer une bouteille à moitié pleine ou vide quand une grande majorité des Français estiment que la coupe est pleine. En cela, Emmanuel Macron n’est pas encore entré dans le dur de la campagne. Pourtant, il faudra bien y aller, ce coup-là..

Georges Michel, Boulevard Voltaire

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