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C’est donc l’os qui nous a été jeté, mercredi 27 janvier, au soir. Un temps, Jean Castex avait inauguré ce genre de métaphores animales, hippiques. Souvenez-vous : il était hors de question de nous lâcher la bride. Et, donc, ce mercredi, Gabriel Attal, qui se prend au jeu du porte-parolat – pour ne rien dire – nous a montré son joli jeu de quatre cartes, quatre scenarii allant du statu quo – exclu – à « un reconfinement très serré ».
Mais si lui n’a rien à nous dire, nous si. Flaubert a bien écrit son « livre sur rien ». Plus modestement, nous avons deux trois choses à lui dire, à Gabriel Attal et ses patrons plongés dans les études du Dr Delfraissy.
Primo : se rendent-ils compte que, dans l’exaspération des Français, pourtant très dociles, l’abus de la gestion de la crise par le feuilleton de la communication joue un rôle de plus en plus fort.
Deuzio : quand on n’a rien à dire et qu’on lance cette expression « confinement très serré », on se doit de développer, définir, expliquer. Il est tellement facile, après, de trouver ces Français tellement populistes, tellement « fakenewsers », tellement procureurs. L’expression peut faire naître les angoisses et les fantasmes les plus variés. Serré comment ? Un peu, beaucoup, etc. ? Avec autorisation de sortie d’une heure ? 2, 3 ? Avec le retour des distances d’un kilomètre autour de chez soi ? Avec les fermetures de commerces ? Le meilleur moyen d’éviter toutes ces légitimes questions est d’être clair, factuel, précis. Avec Gabriel Attal, c’est raté.
Et cela nous amène au tertio. Oui, les Français aimeraient savoir et ils ne comprennent plus. Ils seraient prêts à admettre ce « plus serré » si on leur expliquait les enjeux, si on leur fournissait les données « Delfraissy », les données « variants », les données vaccins, plus toutes les données qui justifient de telles mesures : les craintes sur les évolutions de l’épidémie, les caractéristiques de la maladie version variant anglais, etc.
Nous sommes au pays de Descartes : les Français veulent savoir. Et avec Gabriel Attal, le compte n’y est pas.
Frédéric Sirgant, source Boulevard Voltaire