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La gauche américaine entre dans sa dernière phase de mutation. Échaudée par la victoire surprise de Trump, elle n’a, cette fois-ci, rien laissé au hasard. Les apparatchiks du parti démocrate et la nomenklatura (l’État profond) sont à la manœuvre, mais la nouveauté, c’est qu’ils sont en collusion avec les oligarques californiens. Le camp du bien n’est plus tenu par un simple concours de circonstances ; Trump banni de Twitter par Jack Dorcey, profil Snapchat, Twitch, comptes présidentiels Facebook et Instagram bloqués au moins jusqu’au 20 janvier : à l’évidence, les oligarques s’entendent. Cette ostracisation s’étend jusqu’au réseau social Parler, bloqué par Jeff Bezos, propriétaire des serveurs Amazon qui l’hébergeaient.
Le chahutage du Capitole fut comme un signal de départ. Signature Bank aurait commencé à fermer des comptes du président, la Deutsche Bank ne voudrait plus faire affaire avec lui, à New York, le maire de gauche a mis fin aux contrats qui permettaient à la Trump Organization de gérer des attractions de Central Park et un terrain de golf du Bronx, et le championnat de golf PGA 2022 n’aura pas lieu au Trump National à Bedminster (New Jersey) sur décision du directeur général Seth Waugh.
Notre chance, c’est qu’ils en font un peu trop. En accusant Trump, fort de ses 74 millions d’électeurs, d’être responsable d’un chahut qui a fait moins de dégâts que ceux de l’Arc de Triomphe à Paris causés par des antifas infiltrés parmi les gilets jaunes, et en lançant une procédure d’impeachment, ils veulent en même temps l’incendie du Reichstag et le procès de Nuremberg. Il ne manquait plus que le sourire de Staline, le voilà ! Derrière la cancel culture se cache la culture de la réécriture de l’Histoire au moyen de l’effacement, ce qui n’est pas sans rappeler les bonnes vieilles photos trafiquées de l’ère stalinienne.
Cette anecdote de l’apparition du président Trump dans le film Maman j’ai encore raté l’avion ! en est une parfaite illustration : le petit Kevin McCallister s’apprête à louer une chambre au Plaza Hotel, il arrête un homme vêtu d’un long pardessus noir et d’une cravate rouge pour lui demander la direction de la réception. « Au fond du couloir à gauche », lui répond simplement Trump en bon propriétaire des lieux. « Un grand succès de Noël, l’un des plus grands », dira le 45e président des États-Unis. « C’est un honneur d’avoir été impliqué dans une chose pareille. » Ces petits rôles (caméo) étaient souvent une contrepartie pour tourner dans ses établissements. L’ancien présentateur de l’émission de télé-réalité « The Apprentice » figure, ainsi, au générique d’une vingtaine de films et séries, dont Sex and the City.
O tempora o mores ! La mobilisation s’organise sur Internet pour réclamer une version du film expurgée de la courte scène où apparaît l’ancien magnat de l’immobilier qui venait d’acquérir l’hôtel new-yorkais. Un nouveau montage du film est, aujourd’hui, encouragé par l’acteur principal Macaulay Culkin, le petit Kevin. Les mainstream media mettent en scène ces wokes, génération indignée qui croit tenir le haut du pavé, mais qui restera dans l’Histoire comme l’idiote utile d’un totalitarisme soft qui vient, et qui rappelle étrangement 1984, le roman de George Orwell.
Lors de la première projection, en novembre 1992, à l’apparition à l’écran de Donald Trump qui se penche vers le petit Kevin, les gens l’ont acclamé. « Alors j’ai dit au monteur de le laisser », confie le réalisateur Chris Colombus.
Donald Trump n’a pas dit son dernier mot. Ce sera même son premier, sur sa propre chaîne de télé ou son réseau social. Les 88 783 778 followers de Tweeter et bien d’autres y retrouveront la foi en l’Amérique, les autres continueront à se faire peur.
Thierry Martin, extrait de Boulevard Voltaire