Articles : Dec. 2020 – Nov. 2020 – Oct. 2020 – Sept 2020
Les faits ne sont pas que des interprétations, le mot est distinct de la chose qu’il désigne, cette règle “simple” qu’Aristote pensait devoir préciser à l’encontre de Platon (mais celui-ci le savait en réalité…) a été oubliée par toute une génération, comme cela se voit aujourd’hui avec le climat et C-19, lorsqu’elle tord l’adage marxien stipulant qu’il ne faut pas seulement “interpréter les choses en question mais les transformer” en reconstruisant celles-ci conformément à leurs préjugés infondés ; ce qui est là une mésinterprétation totale à la fois de Marx et du journalisme.
Construire en effet ainsi une réalité conforme à une vision et obliger par ailleurs à y croire, c’est précisément cela que Marx nommait “l’idéalisme” et son avatar “l’idéologie” en son sens propagandiste ; sauf que Marx était, semble-t-il, trop systématique dans son rejet car cela dépend de quoi l’on parle et qu’il y a toujours nécessité de tomber d’accord en permanence sur l’analyse de la chose avant de lui appliquer une définition résumée dans un mot qu’il faut toujours affiner ; les mots “transformer” “informer” par exemple ont la racine “forme” en eux que les suffixes “trans” et “in” ne peuvent négliger ou s’y substituer (!…) dans la mesure où le mot “forme” renvoie nécessairement à un quelque “chose” dont la “trans” formation ne va pas de soi, de même que son “in” formation.
Cette autre règle “simple”implique alors que l’analyse du comment et du pourquoi de toute chose, dont est étudiée la forme, nécessite en permanence un va-et-vient entre le mot et la chose pour faire en sorte que “l’exactitude” peu à peu atteinte permette d’en percevoir les conséquences, leur signification multiple, tout ceci formant une “vérité” en ce sens où il ne suffit pas de dire pour faire car il y a des limites à définir pour y arriver.
Ainsi il ne suffit pas de dire qu’il y a des modifications climatiques pour en conclure qu’il faut les stopper alors que le climat a toujours changé et que certaines modifications peuvent être bénéfiques comme actuellement au Sahel qui reverdit grâce au plus de C02 ; par contre le fait que la consommation de plastique ait entraîné une pollution massive des océans nécessite que cette “transformation” soit en effet stoppée dans la mesure du possible. De même, l’idée aujourd’hui encore dominante stipulant qu’il serait possible d’éliminer des virus menaçants par un confinement drastique et durable en lieu et place d’avoir à niveau un système hospitalier digne de ce nom, ainsi que des traitements précoces incluant le fait que tout doit être fait pour renforcer notre système immunitaire, indique d’écarter désormais cette vision uniquement mécaniste du corps humain, alors que celui-ci a un Bios imprégné de Psyché, ce qui nécessite de multiplier les chances de conservation et d’affinement de soi ; ce qui implique aussi de s’embrasser, se serrer la main afin d’échanger des micro-informations justement qui permettent de nous renforcer…
Tout en sachant, comme toujours, que si l’on ne se sent pas bien ou “sale”, il y aura nécessité de prendre ses distances et de se laver (!) ; et comme le système sanitaire est supposé à niveau ainsi que les traitements, alors le risque de vivre en humain et non pas seulement survivre en animal de zoo implique aussi de s’ouvrir à toutes les médecines, y compris préventives comme l’homéopathie et non pas seulement s’en tenir à une allopathie qui se trouve en plus et paradoxalement empêchée de prescrire comme c’est toujours le cas pour C-19, alors que si sa connaissance est toujours mouvante, elle est aussi cumulative en ce sens où les spécialistes dignes de ce nom savent bien désormais comment faire, tel Raoult ; or c’est précisément lui que les envieux et les gens dépassés par l’avancée épistémologique actuelle tentent d’abattre ; sans oublier les conflits d’intérêts sordides et la bêtise tout simplement surtout mêlée d’entêtement orgueilleux, de vanité et fierté mal placées…
Il faut donc moduler, voir autrement, observer avec un œil curieux qu’ici telle forme (au sens large) devrait être conservée, telle autre critiquée, remplacée, supprimée, renforcée, cela dépend donc ; et c’est bien là le rôle de toutes les formes de connaissance, du politique au journalisme en passant par les arts et les sciences, que de rendre compte tout ce processus multiforme faisant de l’aventure humaine quelque chose d’exceptionnelle à chaque instant…
Voilà du moins ce qu’était (et est encore tout de même) l’objet de ce qui émergea comme “volonté” naguère ou comment saisir toujours le réel à tous ses niveaux internes et externes en vue de progresser au sens d’affiner ce que nous sommes et non pas de l’embrigader dans une direction supposée “progressiste“… Car c’est à vérifier, non ?…
Or, que voyons-nous maintenant sinon l’érection de “vérités” dites définitives de fait alors qu’elles sont en voie d’implosion en réalité : tout un ensemble de savoirs et de leurs institutions, certes encore portés à bout de bras par des richissimes et des États, apparaît bien et de plus en plus comme une nébuleuse gonflée de ces lumières provenant d’étoiles qui n’existent plus sinon comme poussières (has been…)
Aujourd’hui les principaux journaux, médias, institutions y compris académiques, ont failli ; déjà en écartant l’idée même de “controverse” (ainsi un tel serait “controversé” donc à écarter de fait) alors que celle-ci est au centre précisément du débat permanent permettant de calibrer les rapports multiples et conflictuels entre les mots et les choses (Galilée fut très “controversé”, de même que Einstein… et les déplacements en train… Les “savants” de l’époque disant que le cœur humain n’en supporterait pas la vitesse…). Or, en écartant par exemple des géologues/climatologues comme Marcel Leroux, en les intimidant comme Claude Allègre, Vincent Courtillot, François Gervais, en leur coupant leur statut comme Christian Perronne, en les menaçant de sanctions comme Didier Raoult, (et bien d’autres comme Violaine Guérin, Nicole Delépine…) bref, en traitant de “complotiste” toute personne cherchant à vérifier l’exactitude des mots sur les choses et la vérité des conclusions envisagées, ces divers “médias” (au sens large) se sont ainsi posés en accusateurs à la façon des tribunaux d’Inquisition défendant le “dogme” supposé par ailleurs nous “protéger” ; en oubliant que celui-ci, tout en étant nécessaire au sens d’arriver tout de même à des définitions dont certaines peuvent être perfectibles, inclut aussi le fait que l’Humanité a toujours aussi progressé (du moins dans le “bon” sens du terme) au sens où elle a toujours été en mesure, jusqu’à présent, de bien osciller entre la continuité et l’innovation symbolique ou le fait de préserver sa langue, sa nation, ses institutions qui les renforcent, et l’innovation qui en crée des nouvelles en fonction des émergences inédites en termes de droits nouveaux mais aussi de réalités inconnues.
Nous assistons à un tel mouvement d’ouverture – de réouverture en fait aujourd’hui (ou ladite “ré-information”). Les médias ancienne mouture et n’ayant plus qu’un rôle d’inquisition sont de plus en plus désertés ; même si leur audimat indique cependant le contraire ; car la grande masse des gens les écoute encore tant ceux-ci ont été conditionnés, en particulier dans les domaines de la santé et de l’environnement depuis maintenant cinquante ans ; il n’en reste pas moins que de plus en plus de personnes s’aperçoivent bien que par exemple la clé du développement humain au niveau mondial se trouve dans la lutte contre la corruption et l’émergence de réelles institutions respectueuses des libertés fondamentales ; c’est cette assomption, là, qui permet déjà une meilleure lutte pour l’égalité des statuts, pour préserver la planète, voire l’améliorer en permettant un meilleur accès sanitaire pour des populations qui n’ont pas encore l’eau courante et qui aujourd’hui subissent de plein fouet un confinement-prétexte à “trans”former les relations mondiales vers leur numérisation à marche forcée ; tout en laissant en jachère des pans entiers des territoires leurs populations étant agglutinées dans des mégapoles ; ce qui s’avère de plus en plus un non-sens, à moins de prévoir des transhumances immenses du Sud vers le Nord pour peupler ces territoires et aussi servir les nouveaux “centres “de pouvoir, ces châteaux forts d’aujourd’hui ayant besoin d’une population servile d’autant que les robots maniables et corvéables à merci promis (comme les voyages dans la lune et l’immortalité) viennent en réalité au compte-gouttes…
Des médias nouveaux surgissent donc, on le voit bien partout, et certains sont passés de quelques centaines de lecteurs (ou “vues” aujourd’hui) à plusieurs milliers puis dizaines voire centaines de milliers, et certains des millions de vues ; d’où la réaction des médias officiels (au sens large : journaux, institutions) à les accuser de “complotisme”, détournant en fait le sens de la chose désignée par ce mot, car analyser les tenants et aboutissants d’une chose tel un fait, un événement, une décision, des chiffres, cette analyse n’a pas en soi en vue de dénicher des “comploteurs” mais d’étudier le fait en question et à qui profite-t-il ; puisque toute émergence “invente” une situation qui va susciter des conséquences multiformes matérialisées dans des pratiques sociales animées par des individus au sein de structures données. Il est dommage de rappeler cette autre règle “simple” qui autrefois portait le nom de “critique“…
Au final, il semble bien que nous soyons à la croisée des chemins : soit nous persistons à croire que des personnes et leurs structures qui se sont trompées depuis des décennies, malgré leur métamorphose ou agitant comme prétexte celle-ci – gage de leur “ouverture” d’esprit supposée, ont raison de nous imposer de plus en plus une limitation des libertés au nom d’analyses sinon fausses du moins simplistes, biaisées voire trompeuses, par exemple sur le climat, C-19, la “misère dans le monde”, “le” racisme, etc., soit un sursaut salutaire émerge de plus en plus, et enfin porté par tout un bouillonnement, charriant certes du bon grain et de l’ivraie (comme toujours!). Or c’est celui-ci qui est porteur d’espoir et non pas “l’idéologie” actuelle de la “protection” à tout prix qui étouffe et tue en empêchant de prescrire par exemple, en refusant de lutter contre la corruption au niveau mondial ; ce sont ces gens qui veulent imposer à la Chose (nous) leurs Mots qui n’ont d’autres réalités que des intentions bien peu louables gorgées par ailleurs d’ignorance et d’orgueil sous prétexte d’agir encore sous tel ou tel drapeau prestigieux, ces gens qu’il s’agit aujourd’hui de remercier.
Que les plus sincères d’entre eux admettent l’évidence : il est encore temps de rejoindre “Londres” et de laisser “Vichy” à son destin…*
Lucien Samir Oulahbib, Riposte Laïque