En France, le mystère des masques s’épaissit

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Riposte Laïque

Quel est ce mystère qui « enfume » l’achat, la livraison et la distribution des masques indispensables pour nous protéger véritablement du « Covid-19 » ?

Dans un premier temps nous avons été les victimes d’une « dissimulation » de l’État : le Premier ministre, le ministre de la Santé, ainsi que quelques représentants officiels du corps médical, nous ont affirmé que le port d’un masque n’était pas conseillé pour toute la population, il ne l’était que pour les personnes atteintes par le Coronavirus, afin qu’elles ne diffusent pas le virus.

Dans son discours de lundi 16 avril, le président de la République a eu l’humilité de reconnaître les erreurs de communication de ses services, depuis le début de cette pandémie, et cela parce que la vérité n’a pas été révélée.

Pourquoi ne pas avoir eu la franchise d’avouer que la France ne disposait pas d’un stock suffisant de masques pour protéger toute la population, et même pas la totalité des « soignants » ni des forces de l’ordre ?

Or, il s’avère, si l’on en croit Mediapart, que la France aurait pu se procurer des centaines de millions de masques, et que, dans un tel cas, de très nombreuses entreprises ne se seraient pas trouvées devant l’obligation de cesser le travail, pour le reprendre, peut-être, le 11 mai, après plus de deux mois de confinement général, sauf sur certains territoires « hors contrôle ».

Le constat, aujourd’hui, est que le « masque pour tous » est un impératif et que cela l’était depuis le début de ce qui était alors une épidémie.

Ne revenons pas sur la culpabilité de ceux qui ont permis à notre stock d’un milliard 400 millions de masques de se réduire en « peau de chagrin », à moins de deux cents millions. On ne les entend pas, ils se taisent et se dissimulent.

En revanche, ils sont également responsables des plus de 3 000 soignants infectés par le Covid-19, faute de protection (selon « Actusoins.com » et ne portant que sur quelques villes importantes), mais aussi des plus de 4 000 de nos « vieux » et des centaines de policiers et gendarmes « touchés » à cause de ce manque de prévention.

Comment expliquer qu’au mois de mars, alors que l’épidémie faisait déjà des ravages, des dizaines de millions de masques arrivaient jusqu’aux entreprises, avec l’aide de la puissance publique, et que l’État en manquait terriblement ?

Le ministère de la Santé aurait reçu, courant mars, de nombreuses propositions d’importations rapides et massives de masques et il n’a pas jugé utile d’y donner suite.

Les masques FFP2, les seuls qui protègent véritablement, sont d’une extrême rareté. Le stock de l’État est invisible, il n’en restait que 5 millions au 21 mars.

De nombreux soignants, hospitaliers, médecins de ville, ambulanciers, pompiers et forces de l’ordre n’ont pu en disposer.

Or, certaines entreprises étaient capables de livrer des millions de masques FFP2 chaque mois, dès la première quinzaine de mars, avant le rush international. 3 millions par semaine, selon une entreprise qui affirme n’avoir reçu aucune réponse du ministère de la Santé.

D’autres industriels signalent une situation identique : des propositions détaillées pour fournir des millions de masques chaque semaine, dont des FFP2, et se sont fait éconduire par le cabinet du ministre de la Santé, Olivier Véran.

Et pourtant, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, avait confirmé, le 13 mars : « Je vous garantis que nous cherchons des masques tous azimuts ».

À une interrogation de Mediapart, le ministère de la Santé aurait répondu, le 1er avril : « S’autodésigner comme un interlocuteur sérieux n’a jamais constitué une preuve en soi que c’est bien le cas. ».

Plusieurs autres importateurs ont déclaré « avoir été ignorés par le ministère de la Santé », alors que, depuis, ils ont été référencés par le ministre de l’Économie et des Finances.

Trois entreprises françaises, également référencées dans les listings de « Bercy », ont vu leurs offres ignorées, au mois de mars, par le ministère de la Santé.

Selon les affirmations d’Olivier Véran, le 1er avril, à l’Assemblée, il aurait commandé plus d’un milliard de masques, pas loin même de deux milliards, sans préciser toutefois s’il s’agissait de FFP2, les seuls efficaces totalement. (Il n’y aurait que 74 millions de ces FFP2 sur les plus d’un milliard annoncés le 28 mars.)

L’État a choisi finalement de passer commande à quatre entreprises : Segetex EIF, Aden Service, Fosun et BYD (Segetex étant le seul groupe français sur les quatre, mais l’une de ses principales usines est installée à Wuhan et n’a pu démarrer sa production que le 2 avril.)

Aucune information n’a été communiquée sur les quantités véritablement commandées à chacune de ces entreprises, ni les délais de production, de livraison, ni les tarifs.

Toutes ces entreprises et transporteurs concernés ont refusé de répondre aux questions de Mediapart.

Le chef de l’État, dans son allocution du 16 avril, a pris un risque important en confiant sa crédulité à un ministère de la Santé, pour décider un début de « sortie du confinement » le 11 mai, car si commander est une chose, être livré en est une autre.

Sans ces près de deux milliards de masques (y compris une quantité importante de FFP2), et les tests indispensables, une sortie de confinement pourrait s’avérer  inquiétante, selon certains experts, qui prévoient déjà « qu’une deuxième vague » serait catastrophique.

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