Un ami d’une victime du 13 Novembre : « J’ai la haine de ceux qui crachent sur la France et des politiques qui ont laissé le fanatisme islamiste se développer »

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Depuis trois ans, je pense à lui chaque jour qui passe sans exception, le matin quand je me lève et le soir quand je me couche.

Mon expérience de prof d’histoire-géo dans les Yvelines m’avait beaucoup appris sur une bien inquiétante réalité: celle du développement d’une société quasi parallèle composée de personnes qui pensent autrement, sans être nécessairement radicales d’ailleurs.

Lors de nos échanges, Guillaume trouvait mes inquiétudes exagérées, certaines remarques extrêmes même. Il avait peut-être raison mais je n’avais pas tort. J’ai enseigné en collège et en lycée de zone « difficile » et même plusieurs années en milieu pénitentiaire. Je refuse le terme de zone défavorisée, elles ne le sont pas et, dans la Manche où j’ai grandi, comme Guillaume du reste, j’ai vu des zones rurales vraiment défavorisées. Arrivé à 23 ans en banlieue, à Mantes-la-Jolie, j’ai vu un monde que je ne soupçonnais même pas et que mes amis restés en province ont encore du mal à percevoir, presque encore du mal à me croire.

(…) Je sais faire la part des choses et je sais que les liens entre banlieue, islamisme et terrorisme sont complexes. Mais ils existent et je les ai vus. Beaucoup affirment ne pas avoir de haine, ce que je peine à comprendre mais que je respecte. Moi je ne peux pas. Depuis trois ans, j’ai de la haine, profonde. La haine de ceux qui ont lâchement tué mon copain et tant d’autres malheureux depuis et qui ont meurtri la vie de tellement de personnes. La haine de ceux qui troublent nombre de mes nuits. La haine de ceux qui les soutiennent, je les ai vus. La haine de ceux qui ne les condamnent pas franchement, je les ai vus. La haine de ceux qui crachent sur la France et les Français, je les ai vus. Mais aussi la haine de ceux qui, responsables politiques de tous bords, ont laissé le fanatisme islamiste se développer et gangréner des territoires entiers depuis tant d’années. Ils sont en grande partie responsables.

(…) HuffPost.fr




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