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Riposte Laïque
Je voudrais aujourd’hui évoquer deux notions qui sont devenues l’alpha et l’oméga de la société qu’on a voulu nous fabriquer et dans laquelle on prétend nous enfermer à tout jamais : la coexistence, et la paix – entendues comme l’interdit pour nous de la violence.
La coexistence et l’éternel naufrage
Pour évoquer la coexistence, je citerai d’abord un expert en la matière, le quotidien libanais “l’Orient-le-Jour” qui aimerait tant, depuis des décennies, que la coexistence fonctionne, mais qui n’est pas loin d’en désespérer. Récemment on y écrivait, à propos d’un film documentaire intitulé « Le Liban, l’épreuve du chaos », ceci : « Amal Moghaizel entreprend une démarche d’historienne, d’analyste et d’accompagnatrice de la voix du peuple. « Pourquoi un pays avec de tels atouts, avec tant de talent, vit-il un éternel naufrage ? » se demande-t-elle. Avec un travelling arrière, elle sonde les disparités, les complexités et les contradictions d’un pays qui, pour certains, serait un miracle, pour d’autres un échec, et finalement qui s’acharne à se piquer, tel un scorpion avec sa queue. Avec elle, les vieux clichés tombent, les non-dits se dévoilent : « Et si, dès le début, cette formule de la coexistence n’était pas viable, ou était à double tranchant, comme l’évoque l’académicien Amin Maalouf établi depuis presque 45 ans à Paris ? Peut-être que le ver était déjà dans le fruit depuis longtemps, reprend en écho la réalisatrice.»
La coexistence conduit au chaos
La coexistence non dite, c’est bien sûr celle de l’islam et du christianisme, de la société civile et de la charia. Pour que le très discret et consensuel Amin Maalouf, qui refusa de prendre parti dans la guerre du Liban et préféra l’abri et le confort de Paris, formule un aveu pareil, il faut que l’évidence ait été si criante qu’il ne put pas faire autrement que de la dire. De fait, la formule de la coexistence ne conduit inéluctablement qu’au chaos, au chaos destructeur qui anéantit la civilisation et qui n’a rien d’un Big Bang créateur car, contrairement à l’utopie trotskiste, il n’en sort rien d’autre que l’échec et son cortège de ruines peuplées de fantômes.
Quand l’ablation est solution
Et la paix, maintenant ? La paix est-elle le bien absolu? Il est admis aujourd’hui que la paix entre les nations ne serait pas toujours éternellement souhaitable – quand elle est le mauvais fruit de l’esprit de Munich. Mais la paix civile ne peut-elle pas aussi procéder de ce même esprit munichois, de cet esprit d’abandon et de lâcheté ? La paix civile justifie-t-elle toutes les acceptations, au titre d’un rejet de la violence ? La violence est la rupture de la paix civile. Elle peut se transformer en guerre civile, mais celle-ci est-elle aussi le mal absolu ? La violence est mauvaise quand elle est le modus operandi du crime et du délit. La bonne violence est parfois nécessaire, elle s’impose même à titre défensif, à titre curatif. Quand les médicaments sont inopérants, il faut opérer, et l’ablation peut s’imposer. Cette violence faite au corps social peut être justifiée, et même devenir de toute première nécessité pour en sauver l’essentiel.
Répéter l’exemple algérien
Faut-il donc souhaiter résoudre le problème de l’immigration par un référendum, des lois, pacifiquement, sans violence ? Est-ce possible ? Pour une action aussi radicale que celle opérée par le FLN en 1962, avec la bénédiction de De Gaulle, de l’Onu, de tous les bien-pensants du moment, à savoir l’expulsion brutale de 15 % de la population algérienne, aucune loi n’a été nécessaire. La violence a réglé le problème. Si c’était un crime historique, sa répétition est interdite. Mais puisqu’il s’agit d’un acte de libération hautement – et tacitement – accepté et assumé par les moralistes de notre époque, qu’est-ce qui nous empêcherait de l’imiter ? Nous voulons, nous aussi, simplement nous retrouver maîtres chez nous, entre nous. Si c’était un crime historique, j’attends de ceux qui l’ont commis, et qui règnent toujours à Alger depuis 1962, excuses, repentances, indemnisations, et restitutions de biens. Mais en soixante ans, non seulement nous n’avons jamais entendu le moindre mot d’excuse, mais il a fallu se farcir leurs quotidiennes accusations de crimes que nous, nous aurions perpétrés ! Alors, je dis à ces criminels sans vergogne : qu’ils ferment leur gueule si un jour leur sont renvoyés cinq millions des leurs – ils n’ont rien fait d’autre.
Milices : la grande peur du pouvoir
Pour obtenir ce résultat, il nous manquerait juste les milices armées dont la violence provoqua le départ des 15 % de la population d’Algérie, et une police qui reste enfermée dans ses casernes quand se déroule l’action d’expulsion. Les milices se constituent d’elles-mêmes, s’organisent de manière autonome, et personne ne les convoque. Elles sont le produit d’une nécessité historique et d’initiatives individuelles, dans une population où le sens de la responsabilité, de la gestion du groupe et de sa logistique, est inné. Quand ces compétences manquent, comme dans le cas de l’Algérie, une aide extérieure est requise. Les milices ne surgissent pas nombreuses et armées, du néant. Elles se forment comme les Gilets jaunes se sont constitués. Pas plus compliqué que cela, et pour le matériel, elles commencent avec ce qu’elles ont à la maison. Et c’est bien ça qui, dans l’affaire des Gilets jaunes, a fait peur au pouvoir et qui explique la brutalité de sa répression : il a découvert avec effroi que des milices pourraient très rapidement se former en France. Il suffirait que le tabou de la violence tombe chez les Français de souche. Une milice populaire, c’est des Gilets jaunes armés.
La guerre n’est pas du ressort de la police
La police, quant à elle, est classiquement le premier adversaire d’un peuple qui se dresse pour sa libération. Pourtant, la police a pour but originel d’apporter la sécurité aux honnêtes gens. Or, le pouvoir qui nous gouverne aujourd’hui, et auquel elle obéit, est malhonnête et mauvais. La justification morale ne tient donc plus. Pire, il s’est comporté en criminel, par sa gestion de la crise sanitaire, et en acculant au désespoir, et parfois au suicide, une foule nombreuse d’entrepreneurs et commerçants. Et si la police perd son rôle moral, elle perd aussi le moral – pourquoi y a-t-il autant de suicides dans la police ? Pour un grand nombre de policiers, devenir une milice au service du mal est insupportable. Démoralisée, démotivée, notre police paralysée se retrouve enfermée dans ses casernes et dans tous les interdits qui la ligotent. Comment irait-elle s’opposer à l’émanation armée d’un peuple assoiffé de libération ? La guerre n’est pas de son ressort. Elle recule au son des rafales.
Le vent de l’Histoire est en train de tourner
Dans un contexte de guerre civile, l’armée, pour ne pas se scinder, n’intervient guère. Son métier, c’est combattre l’ennemi étranger ou les terroristes. Tiens justement, parlons de terroristes ! Est-ce que le FLN est aujourd’hui classé organisation terroriste ? S’il le fut durant les années 50, il eut le privilège d’être ensuite élevé au rang d’interlocuteur officiel de la France, et ses chefs, fiers de leurs crimes, devinrent ministres ou chefs d’État. Le terrorisme n’est pas toujours le chemin de l’opprobre, il est aussi parfois celui des honneurs selon la direction où souffle le vent de l’Histoire. Et moi, au doigt mouillé, je vous dis que ce vent-là est en train de tourner en la faveur de ceux qui sont prêts à imiter le FLN dans son action libératrice. Mais nous sommes gens civilisés et si nous usons de la violence, même en provoquant la peur chez l’ennemi, nous n’agissons pas en terroristes, car nous ne frapperions jamais aveuglément une population civile, comme le faisait quotidiennement le FLN, et nous n’égorgerions pas lâchement des gens dans les rues comme les racailles d’Afrique du Nord et du Sahel le font tous les jours sur le sol français. Mais nous savons montrer ce qu’est la vraie force, et la violence juste, celle du fort, pas du lâche.
Nos enfants seuls au front
Et qu’on ne me dise pas que ma référence au FLN serait bancale, car « c’était la guerre, n’est-ce pas… » Car ce n’est pas la guerre, ici ? Si vous n’êtes pas convaincus que nous y soyons déjà, et si c’est là votre souci, la guerre, soyez rassurés : ceux qui nous ont envahis vont tout faire, et un peu plus cruellement chaque jour, pour que vous compreniez que vous y êtes déjà. Nos enfants, qui se font égorger pour un regard ou un clope, l‘ont bien compris. Mais ils sont pour l’instant seuls au front. Mais beaucoup de leurs parents ont la tête trop profondément enfoncée dans le sable de la lâcheté, laquelle s’habille volontiers des oripeaux du pacifisme, pour entendre un appel aux armes. La Libération se passera d’eux. Et d’ailleurs il suffirait que 1 % des Français s’engage dans la bataille, car son ennemi est très lâche, et, l’histoire en témoigne, fort peu adroit à la guerre. Nous l’avons toujours facilement défait.
Emmanuel Albach