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Il aura fallu attendre l’organisation des Jeux olympiques 2024 pour faire réagir le gouvernement au sujet d’un problème semblant devenu endémique qui ne date pourtant pas d’hier : la gestion des sans-abri. Les hôteliers parisiens ne pourront en effet plus accueillir ce public précaire, au vu de la clientèle nombreuse qui se profile pour l’été 2024, et une solution rapide et efficace pour désengorger la capitale s’impose. Le remède trouvé par l’exécutif porte le nom vaporeux de « sas d’accueil temporaires régionaux », un système d’hébergement que les préfets doivent mettre en place dans toutes les régions à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, et qui permettra d’accueillir les sans-abri chassés de Paris. Ceux-ci demeureront trois semaines dans ces « sas », avant d’être envoyés dans une nouvelle région, « vers le type d’hébergement correspondant à leur situation ».
Dernièrement, c’est la ville de Bruz (Ille-et-Vilaine) qui a appris qu’elle était concernée par le projet. C’est par un SMS reçu à 21 heures, il y a trois semaines, que le maire divers gauche Philippe Salmon a appris la nouvelle. Lundi 22 mai, il a annoncé le projet en conseil municipal, n’hésitant pas à se dire « désarçonné » par cette lourde obligation. Dans un communiqué publié sur le site de la ville, le maire fait part du cas de conscience que lui pose l’installation prochaine de ces sans-abri : selon lui, la ville n’est pas à même de recevoir ces arrivants. Le terrain prévu pour les accueillir se situe à la gare de Bruz, il jouxte la voie ferrée et se trouve sous un pont automobile, ce qui « pose des problèmes de sécurité mais aussi des nuisances sonores pour ces personnes ». « Ce terrain est en outre un terrain pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds, ce qui risque d’entraîner des problèmes de salubrité et de potentiels empoisonnements », explique le maire. D’autre part, les services de repas ne seront pas prévus, et ce sera donc aux résidents de se débrouiller pour se nourrir, en essayant d’ouvrir un dossier ou de profiter des services de la ville, ce qui complique encore la situation. En un mot, le maire conclut que « ce sas ne garantirait pas des conditions d’accueil dignes et nous demandons à la préfecture de revoir son organisation, dans la concertation, pour assurer de meilleures conditions d’accueil. »
Joint par BV, Julien Masson, collaborateur (RN) à la région Bretagne ne cache pas son indignation. Pour le responsable local, le terme de « sans-abri » reflète une première hypocrisie gouvernementale. « On annonce partout que ce sont des sans-abri, mais personne n’ignore que ce sont essentiellement des migrants. Le Rassemblement national n’est pas le seul à le dire, même la presse de gauche le reconnaît », explique-t-il. Les motivations de cette répartition font également réagir Julien Masson : « Le projet est clair : faire place nette pour la Coupe du monde de rugby et les Jeux Olympiques. Il s’agit de cacher aux supporters étrangers la tiers-mondisation de Paris et de la région Île-de-France. Alors on exporte les bidonvilles, ces campements indignes qui pullulent en Île-de-France, et on déplace la misère sans la résoudre. » Pour lui, la manière dont ces personnes sont traitées est tout bonnement intolérable : « L’État dit que ce sont des sas de transition, qu’il s’agit d’établir des roulements. On a l’impression de parler d’une entreprise de logistique, on gère cela comme des stocks, c’est de la marchandise », tempête-t-il. Au Rassemblement national, la position est claire : « L’humanité implique de la fermeté. On doit avoir une politique d’immigration stricte pour éviter que des campements indignes pullulent. Malheureusement, ce genre de situations va probablement s’accroître et se multiplier dans les années à venir.», conclut Julien Masson.
Après les projets de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) dont Saint-Brévin-les-Pins, Callac ou encore Corlay font déjà les frais, voici donc leur complément avec les « sas d’accueil temporaires régionaux », qui ne devraient pas tarder à concerner d’autres villes. Si les termes diffèrent, la réalité n’est pas si différente : les Français n’ont pas fini de trinquer au profit de ces nouveaux venus.
Marie-Camille Le Conte, Boulevard Voltaire
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