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Plus de 100 homicides à Marseille en 2022. Et une hausse considérable est à prévoir pour l’année en cours. “Trois morts par balle, cette nuit dans la cité phocéenne“, “Neufs fusillades en deux nuits“, “C’était la guerre cette nuit“… chaque matin on nous annonce une nouvelle escalade par rapport à la veille. Mais que fait la police ?
Si la situation actuelle est le fruit d’un laisser-faire patent des pouvoirs publics, la question plus judicieuse à se poser serait “mais que peut donc faire la police, face à un trafic de drogue qui s’élève à 3 milliards d’euros par an, qui est enraciné dans le tissu de la ville depuis des décennies et qui “emploie” des quartiers entiers ?”
Sur les images documentant leurs descentes dans les cités, les agents font presque de la peine, réduits qu’ils en sont à fouiller les poubelles ou des appartements vides… ayant été repérés à des dizaines de kilomètres par les choufs qui ont évidement prévenu tout le quartier au son de arah ! arah! (“attention” en arabe). Oui, leurs mines dépitées, conscientes de l’inutilité de leur action font peine à voir.
En 2022, 29 points de deal – sur les 130 que comptait la ville – ont été fermés. Des points de deal pouvant rapporter jusqu’à 80 000 euros… par jour ! Or, plus que de fermeture, c’est de déplacement dont il faut parler. Car de chacun sait qu’un point fermé égal un nouveau point ouvert. Exactement comme lorsqu’une bande de trafiquants est démantelée (temporairement), une autre prend immédiatement sa place.
On nous dit aussi que ces deux dernières années, 300 policiers et trois unités de CRS sont arrivés dans la cité phocéenne. À titre de comparaison, hier 1.800 policiers et gendarmes étaient dépêchés dans la trois fois moins peuplée Mayotte, pour “reprendre le territoire”.
Karim Harrat, Moufide Bouchibi, Sofiane Hambli… quelques fois, quelques uns de ces baronnets de la drogue sont arrêtés, nous dit-on. Plus de 1.000 l’année dernière – tous échelons de ce juteux trafic confondus – une hausse de 30% par rapport à l’année précédente. Très bien, mais la suite ? Que peut-on proposer à ces milliers de jeunes qui gagnent minimum 180 euros par jour ? De 180 à 1.500 euros par jour ? Certes, parfois ils finissent en prison… creuset où se côtoie la voyoucratie locale. Là, ils monteront en grade ou apprendront d’autres trafics. Après tout, ils y sont en famille.
Une situation, fille de l’immigration et de la fameuse “politique de la ville” qui avait dévolu la sécurité dans les cités aux “grands-frères” et arrose les associations d’argent public. On en voit les résultats aujourd’hui.
Une situation, fille d’un laxisme judiciaire qui est une insulte à la raison commune. Car non seulement les peines de sont pas appliquées, mais quand elles le sont, elles sont réduites au minimum. Même en cas de crime, vaste secret de Polichinelle.
Les enquêteurs de la police judiciaire, qui eux-mêmes déplorent le laxisme des tribunaux, s’attendent à une nouvelle flambée de violence en 2025 : en cause, les nombreuses sorties de prison attendues d’ici là. Les affaires marseillaises ne vont donc pas s’arranger, loin s’en faut.
Y a t’il actuellement de prison assez grande, de machine judiciaire assez efficace pour gérer la situation d’une ville rongée par la micro criminalité, qui jouit d’une entrée Wikipédia recensant les meurtres par kalashnikov, où l’on tire des rafales de mitraillettes pour fêter des mariages, et où les zones qui échappent à la loi sont plus nombreuses que celles qui y sont soumises ?
Mais surtout, existe t’il une volonté politique pour enrailler cet état de fait ? Des méthodes démocratiques suffiraient-elles ?
Force est de constater que quand on laisse une gangrène proliférer, elle prolifère.
Audrey D’Aguanno,
Les enquêteurs de la police judiciaire, qui eux-mêmes déplorent le laxisme des tribunaux, s’attendent à une nouvelle flambée de violence en 2025 : en cause, les nombreuses sorties de prison attendues d’ici là. Les affaires marseillaises ne vont donc pas s’arranger, loin s’en faut.
Y a t’il actuellement de prison assez grande, de machine judiciaire assez efficace pour gérer la situation d’une ville rongée par la micro criminalité, qui jouit d’une entrée Wikipédia recensant les meurtres par kalashnikov, où l’on tire des rafales de mitraillettes pour fêter des mariages, et où les zones qui échappent à la loi sont plus nombreuses que celles qui y sont soumises ?
Mais surtout, existe t’il une volonté politique pour enrailler cet état de fait ? Des méthodes démocratiques suffiraient-elles ?
Force est de constater que quand on laisse une gangrène proliférer, elle prolifère.
Audrey D’Aguanno
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