Mardi soir, Emmanuel Macron tiendra-t-il un discours de vérité ou bien du « bla-bla-bla » sanitaire ?

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On nous disait que le vaccin était la seule solution pour sortir de cette crise sanitaire. Force est de constater que le bouclier vaccinal s’est fissuré. Dix mois après le lancement de la première campagne de vaccination, l’épidémie repart… Encore une fois, l’OMS alarmiste pronostique 500.000 morts en Europe, d’ici février 2022, le Parlement vient de valider la prolongation du passe sanitaire jusqu’à fin juillet et la troisième dose pourrait devenir le prochain sésame pour accéder au statut du citoyen « sanitairement correct » libre d’aller et venir dans l’espace public.

En effet, lors de la prise de parole de mardi soir, Emmanuel Macron pourrait reprendre mot pour mot son discours de juillet dernier et annoncer que la validité du passe sanitaire sera suspendue à l’injection de la troisième dose. Mais si c’est le cas, l’adhésion des Français sera-t-elle aussi forte qu’après le discours du 12 juillet où le diktat sanitaire avait eu un effet blitzkrieg sur la vaccination ? Si imposition de la troisième dose il y a, ne va-t-elle pas au contraire colmater la fracture entre les vaccinés et les non-vaccinés ?

Cet été, pendant que la campagne de vaccination battait son plein, le camp des vaccinés s’opposait radicalement à celui des non-vaccinés. Les premiers ont été érigés en citoyens sains et vertueux, doués d’une solidarité collective chevillée au corps. Les seconds ont été rabaissés au rang de pestiférés, d’odieux égoïstes irresponsables, allant jusqu’à être criminalisés en semeurs de mort qui infectent et seront infectés et iront saturer les réanimations. Ce n’était que de pures postures fantasmées. Pendant que les vaccinés se précipitèrent, non pas pour faire un check du coude, à défaut de faire la bise encore trop risquée à papi et mamie vaccinés et donc libérés de la cuisine, mais plutôt dans les restos et les parcs d’attractions, les non-vaccinés ont battu le pavé pour crier leur colère contre nos libertés fondamentales bafouées car conditionnées à des données de santé.

Or, depuis quelque temps, la condamnation unilatérale des non-vaccinés semble s’être légèrement calmée, même si, de temps à autres, un éditorialiste à l’écharpe rouge aimerait que des « brigades » fassent des descentes chez les non-vaccinés à défaut d’en faire chez les dealers. En tout cas, aujourd’hui, on admet que la frontière entre le camp des vaccinés et celui des non-vaccinés est perméable. Les vaccinés ne sont pas des personnes éternellement saines, protégées à tout jamais contre l’infection virale. Le discours officiel a peu à peu intégré que les vaccinés sont autant porteurs du virus, qu’ils peuvent autant le transmettre que les non-vaccinés et que l’immunité n’est pas acquise une bonne fois pour toute, puisque l’efficacité vaccinale décroît au bout de cinq ou six mois. En d’autres termes, le vaccin n’est pas un bouclier mais une passoire, un peu comme nos frontières.

Mardi soir, adoptant son ton martial toujours surjoué, le chef de l’État va très certainement présenter la troisième dose comme la barrière ultime capable d’enrayer la 4e ou 5e vague – on ne sait plus – et de lutter contre la propagation du virus, les formes graves et la saturation des hôpitaux. Il fera comprendre que « le retour à la vie normale » dépend de cette troisième dose qui se trouve « au bout du chemin ».

Il se gardera peut-être d’évoquer les 20 % de lits d’hospitalisation fermés, faute de soignants, afin de ne pas rappeler que toutes les mesures liberticides (confinements, attestations, couvre-feu…) ont été prises pour éviter la saturation hospitalière et non en raison de la létalité du Covid. En revanche, il évoquera sans doute le cas d’Israël, pays modèle en matière de vaccination, qui a lancé sa campagne pour la troisième dose dès le 1er août en l’étendant des personnes de plus de 60 ans jusqu’au enfants âgés de 12 ans. Pourtant, cette troisième dose n’a pas empêché Israël de connaître une 4e vague avec de nombreux cas graves et de morts.

De toute façon, le Covid étant un virus qui ne meurt jamais, il faut s’y attendre : dans cinq mois, pile avant les présidentielles, on nous fera avaler la nécessité de la 4e dose. Alors, mardi soir, ce sera bla-bla-bla… Popularisé par la grande prêtresse du climat Greta Thunberg, cette onomatopée est certes infantile mais bigrement efficace pour discréditer les arguties qui seront sûrement au rendez-vous, mardi soir. Malheureusement, ce bla-bla-bla risque encore de nous coûter cher en matière de liberté !

Isabelle Marchandier, Boulevard Voltaire

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