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Une exploration de Blade Runner de Ridley Scott, mal accueilli à sa sortie en 1982 et devenu depuis un film culte, dont l’imaginaire dystopique a été rattrapé par la réalité.
Au début des années 1980, le Britannique Ridley Scott pose ses valises à Hollywood. Après Les duellisteset Alien, le cinéaste se lance dans la réalisation de Blade Runner, un film de science-fiction librement adapté d’un roman de Philip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Dans le Los Angeles de 2019, un ancien policier, interprété par Harrison Ford, est chargé de traquer un groupe d’humanoïdes, les réplicants. Plongée sous une pluie battante et dans une obscurité que percent les néons publicitaires, la ville californienne devient le cadre d’un monde dominé par l’intelligence artificielle et des entreprises surpuissantes. Quatre décennies plus tard, le film, qui fut mal accueilli à sa sortie, s’est imposé comme une dystopie visionnaire. Alors que les tentes de sans-abri ont envahi la tentaculaire cité des Anges, le changement climatique, la société de surveillance et la toute-puissance des géants du numérique sont désormais au cœur des préoccupations.
Phénomène
C’est à une exploration d’un film devenu culte qu’invite ce documentaire. Nourri d’archives et d’extraits des différentes versions de Blade Runner (celle de 1982, la director’s cut de 1992, la final cut de 2007, mais aussi Blade Runner 2049, réalisé en 2017 par Denis Villeneuve), il donne la parole à ses principaux artisans, parmi lesquels Ridley Scott, les comédiens Harrison Ford et Joanna Cassidy, le designer Syd Mead, le chef décorateur Alex McDowell ou encore le responsable des effets visuels Douglas Trumbull. Puisant aux sources de la science-fiction, le réalisateur établit des parallèles avec Metropolis (1927) de Fritz Lang, autre chef-d’œuvre du genre passé à la postérité. Une relecture documentée d’un film qui a démontré que l’imaginaire fertile du septième art pouvait, parfois, être rattrapé par la réalité.
Documentaire de Boris Hars-Tschachotin (Allemagne, 2020, 53 min)