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°° WEBTUBE : « Ne serait-il pas convenable qu’on entende sonner le glas de toutes les églises de France quand le Congrès réuni à Versailles lundi 4 mars votera l’inscription de la loi sur l’avortement ? » suggérait, il y a quelques jours, un prêtre sur les réseaux sociaux. Une protestation sonore symbolique assez logique si, à l’instar du pape le 7 février dernier, à quelques jours de la constitutionnalisation de l’IVG au pays de la fille aînée de l’Église, la Conférence des évêques de France ose encore affirmer que « l’avortement est un meurtre ». Ce serait peut-être « convenable », comme dit cet ecclésiastique, mais ça n’arrivera pas.
Non, le glas ne sonnera pas. Il a déjà sonné.
Glas des oppositions fermes de l’Église : les protestations se borneront sans doute à l’expression d’une « tristesse » et aux quelques exhortations au jeûne et à la prière déjà formulées par certains évêques à leurs fidèles. Les persécutions insidieuses récurrentes – à travers ses écoles qui ont commis le crime, par contraste, de révéler l’effondrement de l’enseignement public -, les scandales de pédophilie qui l’ont fragilisée ont fait douter l’Église de sa légitimité à se poser en parangon de morale.
Glas du débat : il n’y en a eu aucun, dans les médias en particulier. Aucun autre son de cloche pour filer la métaphore. L’IVG est le dogme, le tabou suprême. CNews a dû aller à Canossa après l’émission En quête d’esprit. Aucune féministe pour porter et faire connaître les souffrances dont témoignent, quand on veut bien – rarement – leur tendre le micro, certaines femmes ayant avorté. Ces violences psychologiques et physiques n’ont pas droit de cité.
Glas du courage : il ne s’agissait pas de se déclarer conte l’avortement, simplement de s’opposer à sa constitutionnalisation. Pas un seul groupe politique d’opposition ne l’a osé, seules quelques voix isolées – très isolées – ont osé dire non possumus.
Glas de la cohérence : prétendre réarmer démographiquement un pays et sacraliser l’IVG.
Glas de la décence : organiser un congrès inutile en vue de prévenir une fausse menace pour un coût évalué peu ou prou à 300.000 euros, soit une somme, rapportée au minimum vieillesse, permettant de faire vivre 300 personnes âgées pendant un mois.
Glas de l’action politique : le sociétal est devenu le seul simulacre d’avancée d’un gouvernement impuissant pour tout le reste. IVG, mariage pour tous, PMA. Puis (en attendant l’euthanasie et la GPA ?) on reprend un ticket pour un second tour de manège : constitutionnalisation de l’IVG… bientôt du mariage pour tous, de la PMA, etc. ?
Glas de notre souveraineté, en particulier la plus essentielle, alimentaire : les agriculteurs qui vendredi ont rejoint Versailles pour revendiquer eux aussi, tant qu’on y est, puisque le Congrès est rassemblé, d’être inscrits pour être précieusement gardés, comme un bijou de famille, dans le coffre-fort de la Constitution, ont été éconduits. Et pourtant, ne sont-ils pas infiniment plus menacés que l’IVG ?
🔴[Info BV] : les agriculteurs en route vers le Château de Versailles, « un symbole de la France » car ils aimeraient avoir eux aussi leur place dans la Constitution.#AgriculteursEnColere #Versailles
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) March 1, 2024
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À ce sujet — IVG dans la Constitution : un Congrès pas nécessaire dont la facture sera salée
Glas de notre civilisation : beaucoup de Français ignorent qu’une IMG (interruption médicale de grossesse) peut être pratiquée jusqu’à la veille de l’accouchement. À neuf mois de grossesse ! Oui, ils l’ignorent. Car s’ils le savaient, comment pourraient-ils, tout en se prétendant civilisés, vouloir graver dans le marbre de la Constitution cette possibilité ?
Gabrielle Cluzel, Boulevard Voltaire