. [TRIBUNE] Un partenariat franco-qatari qui interroge

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°° WEBTUBE : Le mardi 27 février, le Président Macron a reçu en grande pompe l’émir du Qatar Tamin ben Al-Thani à l’Élysée, venu entériner une promesse de dix milliards d’euros d’investissements en France à l’horizon 2030. Tant pis si le Qatar est cité dans de nombreuses affaires de corruption avérées ou présumées (souvenons-nous des conditions d’attribution douteuses du Mondial de football au Qatar en 2022 et, plus encore, du scandale de corruption du « Qatargate » qui a éclaboussé le Parlement européen, le 9 décembre 2022). Confrontés à cet événement, nous sommes saisis d’étonnement face aux choix du Président Macron.

Une proximité qui devrait étonner

L’annonce par l’émir du Qatar de cette promesse de dix milliards d’euros d’investissements tombe apparemment à pic pour un Président embourbé dans une tourmente politique sans fin et cherchant à faire oublier sa séquence peu glorieuse au Salon de l’agriculture. Emmanuel Macron, il faut le reconnaître, excelle dans la prestidigitation : il a l’art de produire, par son agilité manifeste, des illusions pour détourner l’attention.

Mais cette fois-ci, il se méprend grandement. Comment peut-il espérer détourner notre attention de sa fin de règne chaotique en évoquant, à propos du Qatar pointé du doigt pour ses liens douteux avec les réseaux fréristes, un « pays ami de la France, un partenaire fidèle, stratégique, sur lequel elle sait pouvoir compter dans les situations difficiles » ? Rappelons, en effet, que le Qatar est régulièrement cité pour son soutien, direct ou indirect, aux organisations islamistes, comme dernièrement le Hamas qui, le 7 octobre 2023, en Israël, a massacré avec une barbarie inouïe de nombreux civils israéliens et occidentaux.

Le Qatar et les islamistes : toute une histoire ! 

La position du Qatar au sujet des islamistes est paradoxalement aussi discrète qu’évidente. L’émirat offre depuis sa création refuge à des islamistes recherchés par la Justice. Abdullah al-Maliki, ex-membre de la présidence du Conseil des ministres du Qatar, aujourd’hui en exil à cause de ses critiques de l’émirat, a estimé à une douzaine le nombre des membres du Hamas vivant avec leurs familles à Doha. Leurs « dépenses quotidiennes » seraient même « intégralement payées par le bureau officiel de l’émir »Et Monsieur al-Maliki d’ajouter : « Un jour, j’ai vu de mes propres yeux Khaled Mechaal [un des dirigeants du Hamas] marcher sur la corniche, entouré de deux escortes qataries. »

Le Hamas dirige depuis des années ses opérations depuis Doha, sous l’œil (on oserait presque dire « bienveillant ») des autorités qataries, dont le pays est aujourd’hui parvenu à s’attribuer une place centrale au sein des négociations pour libérer les dizaines d’otages occidentaux qui restent encore aux mains des terroristes du Hamas à Gaza.

La déclaration d’intention de ce mardi, entre le Qatar et la France, en matière de coopération humanitaire, notamment à Gaza avec un engagement conjoint de 200 millions d’euros en faveur des Palestiniens, n’offre donc aucune garantie que ces fonds seront réservés aux populations et ne tomberont pas dans les mains de terroristes du Hamas.

Un « partenariat culturel » qui interroge

Dans le cadre de ses dix milliards d’euros d’investissements en France à l’horizon 2030, Doha prévoit d’investir dans pléthore de domaines, des domaines-clés. La transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de la culture seront ainsi concernés. l’émir a même déclaré que « ces investissements iront renforcer les partenariats stratégiques entre nos deux pays ». Renforcer les partenariats stratégiques ou bien se procurer un accès privilégié à des domaines stratégiques de notre pays ?

Mais le pire n’est peut-être pas encore là. La venue de l’émir à l’Élysée a aussi scellé un partenariat culturel entre le Qatar et notre pays. Alors qu’il a été démontré que le Qatar a financé des mosquées islamistes et des instituts culturels fréristes en France, l’annonce de ce nouveau « partenariat culturel » pose légitimement question.

Faut-il rappeler que le combat culturel pour rendre nos sociétés occidentales « charia-compatibles » est la priorité des Frères musulmans dont l’objectif est de remplacer nos codes et nos lois par ceux de la charia, la loi islamique ?

Ce partenariat culturel conclu avec l’un des pays les plus conservateurs du monde, où la liberté d’expression n’existe pas, où l’homosexualité est un délit et les femmes entièrement soumises à leurs maris, en dit long sur l’efficacité de la politique du carnet de chèques pour participer à la banalisation des préceptes islamistes en France.

Députée européenne, Patricia Chagnon est l’auteur du livre Qatargate. Le résultat de plus de 20 ans d’ingérence, de complaisance idéologique et financière.

Patricia Chagnon-Clevers, Boulevard Voltaire

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