. Envoyé spécial sur Gérard Miller : France Télévisions a-t-elle fermé les yeux ?

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°° WEBTUBE : Le dernier numéro d’Envoyé spécial sur France 2, consacré aux soupçons qui pèsent sur le psychiatre Gérard Miller, a de quoi surprendre, lorsque l’on sait qu’il fut une figure du service public, et de la chaîne en particulier. Gérard Miller est, en effet, un ami de longue date de Laurent Ruquier, lui-même fidèle de France Télévisions. C’est Ruquier qui l’embauche d’abord sur France Inter avant de lui offrir un poste de chroniqueur, en 2000, dans On a tout essayé, puis, à compter de 2007, dans On n’a pas tout dit, deux émissions diffusées sur… France 2. Gérard Miller restera un invité régulier de France 2 jusqu’à la déprogrammation de On n’a pas tout dit, en 2008, continuant sa carrière en participant à L’Objet du scandale, animé par Guillaume Durand, toujours sur France 2, jusqu’en 2010. Selon nos confrères du Parisien, Gérard Miller aurait alors été l’un des chroniqueurs « les mieux payés de la bande à Ruquier », puisqu’il aurait touché plus de 1.500 euros par émission. Piliers de la programmation de la télévision publique, On a tout essayé compte 1.011 épisodes, On n’a pas tout dit en a diffusé 119, selon le site Web IMDB. On peut ajouter à ces rendez-vous réguliers les apparitions de Miller sur le plateau de Vivement dimanche prochain, encore sur France 2, entre 1999 et 2001, soit environ 150 épisodes à raison d’un par semaine, et ses émissions telles que Le goût du noir, cette fois sur France 5 en 2001 ou encore Cette année-là sur France 3 Île-de-France entre 2005 et 2006.

Ainsi, il est difficile de calculer précisément quelle fut l’enveloppe globale de rémunération concédée à Gérard Miller par l’audiovisuel public, mais on peut, en revanche, dire sans trop s’avancer qu’il doit s’agir d’un joli pactole, gentiment financé sur les impôts des Français…

Se faire pardonner ou se faire oublier ?

Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi France 2 a consacré ce numéro à Miller. Alors que 67 femmes ont, pour l’instant, porté plainte contre lui, la chaîne tente de montrer l’image d’une alliée de la Justice et non celle d’une institution ayant grassement rémunéré, voire couvert, le violeur présumé. D’autant que les plateaux des émissions où apparaissait Miller lui auraient servi de terrain de chasse, selon de nombreux témoins. Ainsi son ancienne collègue Christine Bravo déclarait au Parisien : « On avait tous connaissance du comportement dragueur de Gérard et on se moquait ouvertement de lui. Mais aucun de nous n’était dans son cabinet ! Je n’ai jamais été au courant de tels faits. Heureusement, d’ailleurs, car je me serais indignée à juste titre. Jamais nous n’avons soupçonné des agissements aussi scandaleux. S’ils se révélaient exacts, je serais vraiment épouvantée ! » Quelques semaines auparavant, la féministe Isabelle Alonso témoignait, quant à elle, sur son blog : « On le chambrait souvent pour sa façon de repérer des jeunes filles dans le public et d’aller les brancher pendant les pauses. »

Difficile d’y croire…

De son côté, Gérard Miller nie tout en bloc. Dans une déclaration publique, il s’est dit « certain de n’avoir commis aucune infraction ». Il laisse son avocate assurer sa défense. Contactée par BV, elle n’a pas souhaité nous répondre. Doit-on vraiment croire que personne, pendant les années France 2 de Miller, n’était au courant de ses comportements problématiques ? Tous ses collègues sont-ils vraiment incapables de différencier un don Juan d’un prédateur ? Difficile à croire, malgré leurs déclarations. Si les témoignages à l’encontre du docteur Miller ne sortent que maintenant, les rumeurs le concernant ne datent pas d’hier. Cela fait déjà une vingtaine d’années que Muriel Cousin raconte à son entourage que le psychanalyste l’aurait agressée lors d’une séance d’hypnose. De même au sein de la rédaction du Média, la Web-TV proche de La France insoumise lancée en 2017 par Sophia Chikirou, Henri Poulain et Gérard Miller, certains salariés ont admis que des rumeurs le concernant circulaient. « Les gens parlaient très facilement entre eux de la rumeur selon laquelle Gérard Miller aurait profité de séances d’hypnose pour abuser de nanas, affirme un ex-membre de la sphère Le Média cité par LibérationMais ils en parlaient précisément comme d’une rumeur, dont il fallait se distancier. » Le très progressiste Gérard Miller subit désormais les foudres de la gauche féministe, à l’image de Sandrine Rousseau qui déclarait, le 4 mars, sur France Info TV : « Quand 60 femmes parlent, on ne peut pas contester. »

Quant à Laurent Ruquier, il choisit de botter en touche. Interrogé par nos confrères de Libération, l’animateur esquive : « Je ne préfère pas alimenter cette affaire par des déclarations supplémentaires », dit-il. Contactés par Envoyé spécial, certains techniciens d’On a tout essayé parlent. Vingt-huit d’entre eux décrivent Miller comme « faisant son marché dans le public ». Une bien longue impunité…

Louis de Torcy, Bouleavrd Voltaire

. Écoles : le grand malaise des proviseurs confrontés à toujours plus de violence

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°° WEBTUBE : C’est un malaise qui couve depuis bien longtemps… et ces derniers jours n’ont fait que le confirmer. Le terrible ensauvagement qui gagne toujours davantage les écoles de France épuise et inquiète le personnel éducatif, miné par l’effrayant souvenir de Samuel Paty et, plus récemment, de Dominique Bernard. Ce lundi, 163 proviseurs – sur les 380 chefs d’établissement parisiens – se sont ainsi réunis devant la Sorbonne (Paris V) pour alerter sur leur quotidien : indiscipline et insolence des élèves mais, surtout, cyber-harcèlement et, même, menaces de mort de la part des élèves, et bien souvent aussi de leurs parents.

L’élément déclencheur de ce rassemblement est un incident survenu le mercredi 28 février au lycée Maurice-Ravel (XXe arrondissement). Le proviseur de cet établissement aurait demandé à une élève de retirer son voile, créant une polémique qui a donné lieu à des « menaces de mort à l’encontre du proviseur constatées en ligne », rapporte la vice-procureur. Le proviseur a reçu le soutien du ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet, mais il semblerait que cette situation explosive ne puisse plus se satisfaire de belles paroles.

Le cas de ce proviseur parisien est, en effet, loin d’être isolé. Si, de son côté, l’incident est parti d’une atteinte à la laïcité, comme très souvent, tout semble en réalité prétexte pour défier l’autorité des enseignantss. Le 29 février, un professeur du collège lycée Rocroy Saint-Vincent de Paul (Xe arrondissement) a découvert l’existence d’une page Instagram intitulée « La Grève lycéenne » : un compte public sur lequel circulaient des photos et vidéos avec le nom de plusieurs membres du personnel éducatif, ainsi que des appels à la violence et des menaces visant le corps enseignant. « Rocroy a besoin d’une leçon », pouvait-on y lire, « Brûlons Rocroy » ou encore « À mort Rocroy »… Un déchaînement gratuit qui a conduit le chef de l’établissement à déposer plainte, ce lundi 4 mars.

Ce mardi, c’était pour dénoncer l’« insalubrité » de leurs bâtiments que près de 200 élèves se sont rassemblés pour faire entendre leurs revendications : feux de poubelles, jets de projectiles sur les forces de l’ordre, cocktails Molotov… Le rassemblement a viré à l’émeute, blessant deux policiers. Du côté des fauteurs de troubles, seuls deux individus ont été interpellés. Un chiffre qui interroge, quand on le met en perspective avec, par exemple, le nombre d’agriculteurs interpellés lors de manifestations pacifiques…

Face à ces déferlements de haine, il est heureusement des voix rassurantes pour relativiser la chose. « Il n’y a pas d’augmentation des phénomènes de violence autour des établissements scolaires »a assuré Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, à propos des événements survenus à Cachan. Les policiers blessés apprécieront… de même que les professeurs, rassemblés, justement, ce lundi pour faire part de leur expérience en la matière et de leur inquiétude. Une autre interprétation nous est livrée par le porte-parole de l’Union syndicale lycéenne, pour qui le vrai problème, dans les lycées, ce sont les parents d’extrême droite. Une accusation encore jamais entendue et dont on peut saluer l’originalité.

Face à ces beaux discours pleins d’espoir, il y a la réalité. Et la réalité, c’est que année après année, les violences se multiplient, et ce sont les chiffres qui le disent. Une note du ministère de l’Éducation nationale rapporte ainsi que les incidents graves ont augmenté dans les écoles sur les années 2022-2023. Fait intéressant : les familles sont à 30 % responsables des incidents dans les écoles publiques. Sans doute l’extrême droite. Le fait est que ces chiffres sont à prendre au sérieux, l’inquiétude des proviseurs aussi, et nier l’origine du mal ou se contenter d’apporter son soutien quand c’est déjà trop tard ne sont en aucun cas des méthodes probantes, si l’on en croit les tristes événements des années passées.

Marie-Camille Le Conte, Boulevard Voltaire

. Le doute commence à gagner ses partisans : Macron est-il un Président « normal » ?

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°° WEBTUBE : Y aurait-il un problème Macron, psychologiquement s’entend ? On est en droit de se le demander, tant ça se murmure des comptoirs de bistrot jusque dans les colonnes du Figaro. Bref, grande est l’impression que le premier des Français a tendance à exercer le pouvoir dans une solitude grandissante et de plus en plus aléatoire.

Ainsi, quand il s’adresse directement aux Français, lors du Salon de l’agriculture, c’est un peu comme s’il se parlait à lui-même. À ce détail près qu’en la circonstance, Emmanuel paraît contredire Macron, tel qu’en témoigne l’invitation lancée aux Soulèvements de la Terre, annulée au dernier moment pour éviter que le dialogue promis avec les syndicats paysans ne tourne à la foire d’empoigne.

D’invitation officielle, il n’y aurait donc pas eu. Enfin si, tout de même un peu, cette association écologiste assurant l’avoir reçue ; ce qui est plus que plausible. De deux choses l’une : ou Emmanuel Macron a demandé à ses services d’envoyer ladite invitation ; et, du coup, il ment. Ou ces derniers l’ont fait sans le consulter, et cela ne fait pas très sérieux.

Un perpétuel pas de deux

La même remarque vaut pour ce qui est de savoir si le Rassemblement national fait partie ou non du fameux « arc républicain ». Pour Emmanuel, c’est oui. Mais pour Macron, c’est non, à en croire l’entretien accordé à L’Humanité, à l’occasion de la panthéonisation de Missak Manouchian ; tandis qu’histoire de faire bonne mesure, son Premier ministre, Gabriel Attal, affirme dans l’intervalle que le RN fait bel et bien partie de l’arc en question.

Du coup, Patrick Vignal, député Renaissance de l’Hérault, avoue au Figaro : « Emmanuel Macron est un Président brillant, qui travaille beaucoup et dort peu. Mais il ne peut pas tout faire, être à la fois Président, ministre, parlementaire, maire et président de conseil départemental. Disons qu’il a un excès de générosité dans sa volonté de régler les problèmes. » Voilà qui est élégamment suggéré, mais qui laisse aussi entrevoir le malaise grandissant des proches du pouvoir, selon une source qui se réfugie dans l’anonymat : « Pour la première fois, dans des cercles macroniens, la question du comportement du Président est clairement posée. Il y avait un tabou et il est levé. »

Il est vrai que la nomination de Gabriel Attal fut le fait du prince, alors que son premier cercle – Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, au premier chef – était vent debout contre. Il est tout aussi vrai que le remaniement ministériel y afférent fut un autre grand moment d’amateurisme, avec la nomination d’Amélie Oudéa-Castéra à l’Éducation nationale, avant de s’en faire débarquer quelques semaines plus tard.

À ce sujet — [Point de vue] Macron au Salon : entre démentir et mentir… Du calme, M. le Président !

Et que dire d’une Valérie Hayer, catapultée en tête de liste du parti présidentiel, parfaite inconnue dont les premières interventions médiatiques seraient… comment dire… plus que balbutiantes ?

Une politique internationale des plus brouillonnes…

Mais encore ne s’agit-il là que d’affaires propres aux arrière-cuisines politiciennes. Car dans le domaine régalien, Emmanuel Macron s’est à deux fois surpassé. Tout d’abord en proposant la création d’une coalition internationale contre le Hamas, à la suite des événements du 7 octobre dernier, sans avoir au préalable consulté un seul de ses homologues. Résultat ? La France a été ridiculisée, tandis que le Quai d’Orsay était proprement consterné par une telle annonce.

Puis cette autre sortie, lancée encore sans la moindre concertation avec les autres chefs d’État du bloc occidental, selon laquelle l’envoi de troupes au sol en Ukraine pourrait être une hypothèse à ne pas négliger.

Une fois de plus, la France devient la risée du monde. Celle de Vladimir Poutine et des chefs d’État du « Sud global » ; soit ces nations représentant plus de la moitié de la planète. Mais également celle de nos alliés présumés : Allemagne, Italie, Royaume-Uni et même Pologne… c’est dire. Pire encore, ce sont les USA qui sifflent la fin de la récréation.

D’où cette question qui doit tarauder les derniers de ses proches : cet homme est-il encore à la hauteur de sa fonction ? A-t-il aussi un problème d’ordre psychologique ? Est-il en proie à un sentiment de puissance allié à des troubles dysfonctionnels ? Cette question que personne n’osait poser, il y a encore quelques mois, devient donc de plus en plus insistante. Des voix se lèvent. Elles se lèvent d’autant plus fort que la prochaine échéance présidentielle est dans trois ans, que le résident de l’Élysée ne sera pas en mesure de se représenter et que la fidélité au « marcheur » se fait chaque jour plus relative. D’où, peut-être, ce comportement des plus désordonnés qui est en train de devenir sa marque de fabrique, la perspective de peut-être devoir remettre un jour les clefs du château à une certaine Marine Le Pen n’arrangeant rien.

Outre-Atlantique, on appelle ça le « syndrome Barack Obama », obligé de léguer celles de la Maison-Blanche à Donald Trump. On serait survolté et dépressif à moins, surtout pour un homme pas tout à fait connu pour être né le jour de la Saint-Modeste.

Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire

. Les derniers faits divers remontés par FDS

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