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++ WEBTUBE : Tous les jours de la semaine, du lundi au vendredi, de 18 heures à 20 heures, Jérôme Rothen, ancien joueur de football connu pour ne pas mâcher ses mots, est sur l’antenne de RMC. Il anime une émission consacrée au football et intitulée Rothen s’enflamme. Ce mardi 23 janvier, il était, entre autres, accompagné de l’ancien joueur de foot Emmanuel Petit pour décrypter l’actualité du ballon rond. Parmi les sujets abordés : le racisme dans le football.
Les intervenants reviennent tout d’abord sur la dernière journée de championnat d’Italie et la rencontre entre Udinese et le Milan AC au cours de laquelle Mike Maignan, le gardien de but milanais, a été victime d’injures racistes et de cris de singe. Jérôme Rothen et ses acolytes condamnent, comme il se doit, ces agissements tout en regrettant que peu de choses soient faites pour lutter contre ce fléau particulièrement présent dans le football professionnel.
Le racisme anti-Blanc serait-il moins grave ?
Le débat se poursuit et s’enflamme. L’ancien milieu de terrain parisien confie avoir été « traité de sale blanc ». L’un des ses chroniqueurs s’offusque : « Je veux bien que l’on ramène tout à son expérience personnelle, mais quand même… » Le consultant avance ensuite que « le racisme n’est pas le même pour tout le monde ». Sous prétexte qu’il « y a des minorités qui ont plus souffert du racisme » que d’autres, le racisme anti-Blanc serait moins grave ?
Jérôme Rothen et Emmanuel Petit ne partagent pas cet avis. Le premier déclare : « Le racisme, ça ne doit pas exister, point final. » Le second lui emboîte le pas en affirmant : « Il faut lutter contre toutes formes de racisme. » Puis le champion du monde 1998 ajoute : « Il faut dissocier le foot professionnel et le foot amateur, qui n’ont rien à voir. Le racisme dans le foot amateur n’a rien à voir avec le racisme dans le foot professionnel. Dans le foot professionnel, ce sont les joueurs de couleur qui le subissent en permanence. Dans le monde amateur, il est dilué, il y a beaucoup de Blancs qui sont victimes de racisme […] On n’en parle pas beaucoup. »
🗣️ @RothenJerome: "Black, Blanc, Beur, tout le monde est touché par le racisme" pic.twitter.com/rPub0qqCJD
— Rothen s'enflamme (@Rothensenflamme) January 23, 2024
Le football, terrain de ségrégation raciale
Pourtant, c’est une réalité. Dans les équipes de jeunes où il y a une majorité de joueurs de couleur, les Blancs ne seraient pas toujours les bienvenus. Parfois, ils sont mis de côté, « sont choisis en dernier » dans la constitution des équipes et « sont à part dans les vestiaires », comme le confie à BV le membre d’une équipe U16 de la région parisienne. Il n’y a pas nécessairement des insultes ou des remarques déplacées, mais « les groupes ne se mélangent pas ».
Et contrairement à ce que laisse entendre Emmanuel Petit, c’est aussi parfois le cas dans le football professionnel. Il en a d’ailleurs fait les frais en 1998 lorsqu’après avoir été sacré champion du monde, Lilian Thuram souhaitait mettre les Blancs de l’équipe de côté pour faire une photographie entre « Blacks ». Non, le racisme n’est pas l’apanage des Blancs et il n’y a pas plus de raison de hiérarchiser les races que le racisme. Allez savoir pourquoi, certains ne veulent pas l’entendre…
Intéressant témoignage qui décrit bien un mécanisme. Ou le racisme à géométrie variable. #Thuram https://t.co/xj8dMkiHxv
— Valérie Maupas (@valeriemaupas) December 21, 2020